JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

La Haute Normandie accentue plutôt les mouvements nationaux de créations et disparitions d’entreprises depuis un an

 La Haute Normandie accentue légèrement les mouvements nationaux de créations et disparitions d’entreprises, sur la période mi 2009-mi 2010, même si elle a rattrapé une partie de son retard ces dix dernières années.

Mais il faut noter surtout que l’évolution des créations d’entreprises est fortement perturbée par le nouveau statut d’auto entrepreneur que nous avions déjà évoqué : vraie ou fausse création ? En tout cas vraie idée, vrai entrepreneur mais pas nécessairement, vrai marché ou vraie opportunité ! C’est un moyen sans doute de répondre à la montée du chômage d’où cet « emballement «haut normand » !

Créations d'entreprises : Sur un an, les créations d'entreprises y compris les auto-entreprises, augmentent de 47,7 % en données brutes dans la région. L'enseignement, la santé et l'action sociale (+85,2 %) et le commerce (+42,6 %) contribuent le plus à la croissance du nombre de créations sur la période. En France, tous secteurs confondus, les créations d'entreprises augmentent de 43,2 % sur la même période.

Défaillances d'entreprises :  Sur un an, on dénombre 1 225 défaillances d'entreprises en Haute-Normandie, soit une augmentation de 19,4 % : la construction et le commerce sont les activités les plus touchées. Au plan national, les défaillances d'entreprises augmentent de 0,9 % sur la même période.

Le Pôle des savoirs sur la Rive Gauche : la promesse d’une belle réhabilitation d’un patrimoine ancien, au service de la culture scientifique

L’ancienne Ecole normale de garçons, c’est la que verra le jour fin 2011, le Pôle Régional des Savoirs, vaste ensemble dédié à l’éducation et à la connaissance où s’installeront une quinzaine d’associations régionales ainsi que la Cité des Métiers de Haute-Normandie. C’était hier la pose de la première pierre.

Cette véritable pépinière de la culture et de l’érudition régionales ouvrira ses portes dans un peu plus d’un an sur le boulevard de l'Europe. Entièrement financé par la Région (22,4 M€ de travaux), cet immense chantier de 11 000 m2 a pour vocation de littéralement faire peau neuve de ce prestigieux bâtiment datant de la fin du XIXème siècle.

En effet, la cour intérieure de 800m² sera recouverte d’une membrane climatique gonflable, celle-ci a la particularité de peser moins lourd que le verre et d’être plus économique à l’achat et à l’entretien. C'est d’ailleurs l'une des premières fois que cette technologie sera utilisée en France. Ce bâtiment se veut donc exemplaire en terme d’écologie.

Sur la base du programme architectural et technique élaboré par la Région, le cabinet d’architectes Artefact s’est attaché à valoriser cet aspect : du côté du chauffage par exemple, le principe mixte de géothermie-gaz a été retenu. La géothermie couvrira 70% des besoins en énergies des 33 000 m3 du pôle, le reste étant assuré par le gaz. De plus, 216 m2 de toiture photovoltaïque apporteront une réelle économie sur les consommations électriques grâce à la revente de leur production.

La chapelle du début du XVIIIème siècle, attenante à l’édifice principal, va elle aussi être rénovée. Elle accueillera dès le mois de mai 2012 un amphithéâtre et une salle d'expositions mutualisée.

C’est est un projet structurant pour le territoire. L’hébergement dans les mêmes locaux des associations régionales et de la Cité des Métiers va créer une émulation au sein de ce véritable vivier de compétences. C’est une chance pour la Haute-Normandie et son tissu associatif. Outre la mutualisation des moyens de chaque entité, le Pôle Régional des Savoirs permettra au public d’accéder à tout un ensemble de services sur un site unique au cœur de la capitale régionale.

Les associations regroupées : pole image, FRAC, Agence Régionale du livre, ODIA, Agence Régionale de l’environnement, Science Action, HNNE, GIP Seine Aval, Cardere, Observatoire régionale de santé, CRES, L’écrit santé (journal Globules), Cité des métiers, CREFOR, ADRESS ….

 
 

La Haute Normandie est elle une Région "riche" ?

La Haute Normandie est souvent vue de Paris ou de Bruxelles, comme une Région « riche ». C’est tout simplement au vu de l’indicateur du PIB par habitant. Nous avons déjà évoqué les limites de cet indicateur du PIB pour mesurer la richesse d’un pays. Qu’en est-il pour une Région ?

Certes la Haute Normandie, région industrielle, produit de la richesse, de la valeur ajoutée : les ports, les raffineries, les centrales nucléaires, les grosses unités industrielles… contribuent fortement à «gonfler» ce PIB régional. Mais cette richesse produite est pour une bonne part redistribuée dans l’ensemble du pays.

Elle est loin de profiter à l’ensemble des habitants de cette Région, comme le montrent :

- Des indicateurs sociaux dégradés dont témoignent un niveau de chômage élevé, un niveau de surendettement des ménages plus important dans notre région, un nombre de bénéficiaires du RSA élevé...

- Une dégradation forte de l’environnement à travers la pollution de l’air ou de l’eau, les risques Seveso,…

- Des « moyens publics » insuffisants dans des domaines essentiels que sont la santé ou la recherche public ou la formation, qui traduisent un « retour » fiscal de l’Etat en dessous de l’apport de la Région

 Cette situation qui traduit une mauvaise adéquation entre « production » de richesse, et «redistribution » montre que le « PIB par habitant » ne peut pas être le seul indicateur pris en compte pour évaluer la situation d’une région. Elle ne peut pas être le seul indicateur dans l’attribution des fonds européens ou des dotations de l’Etat aux Régions : ce serait une nouvelle injustice faite à notre Région, qui n’aurait pas le juste retour de la richesse qu’elle produit.

Des spécificités socioprofessionnelles régionales

Selon L’INSEE, le recensement de la population française de 2007 décompte 29 millions d’actifs de 15 ans et plus, qui peuvent se décomposer en six groupes sociaux. Ces derniers sont inégalement répartis sur le territoire.

Les principales disparités concernent tout d’abord les agriculteurs exploitants et les ouvriers agricoles, qui sont plus représentés dans les régions de l’ouest que de l’est. Par ailleurs, les autres grandes catégories de non-salariés, les artisans, commerçants, et autres professions libérales, sont plus présentes dans la moitié sud de la France. Enfin, les cadres sont particulièrement concentrés en Île-de-France ; cela se vérifie plus particulièrement chez les jeunes cadres et les cadres ayant un diplôme de niveau inférieur à Bac+2.

Sommaire

• La répartition des groupes sociaux sur le territoire n’est pas homogène

• Les agriculteurs et les ouvriers agricoles : surtout dans l’Ouest

• Artisans, commerçants et professions libérales, relativement plus nombreux dans le Sud

• Plus du tiers des cadres vivent en Île-de-France

• Les jeunes diplômés particulièrement concentrés en Île-de-France

Syndicats de bassins versants : 10 ans de bon travail pour lutter contre les inondations

Manifestation hier à Grainville la Teinturière pour fêter le Xème anniversaire des syndicats de bassin versants ; j’y étais pour représenter la Région, aux cotés d’Alain Le Vern.

Le bassin versant est le territoire qui reçoit toutes les eaux de ruissellement d’une même rivière. Les 19 syndicats ont été crées en 2000, suite aux fortes inondations des années 1995/2000, pour lutter contre les inondations, en mettant en place les ouvrages nécessaires. Au delà, ils ont développé une culture pour que soit mieux prise en compte la gestion de l’eau dans les politiques publiques.

 Ils ont montré la pertinence de ce territoire qu’est le bassin versant, territoire naturel et non administratif, incontournable pour la gestion de l’eau. Dans les turbulences que provoquent les réformes des collectivités territoriales, c’est un point de repère qu’aucun texte réglementaire ne peut éliminer!

 Ils ont montré que la gestion de l’eau ne pouvait être que globale, intégrant les ruissellements mais aussi la protection de la ressource et la qualité des milieux aquatiques, l’entretien des rivières…Il faut passer d’une gestion des ruissellements à une gestion globale de l’eau sur le bassin.

Ils ont montré enfin que cette gestion globale de l’eau ne pouvait être séparée des autres décisions publiques : l’urbanisation et l’étalement urbain, les activités industrielles et agricoles…Ceci forme un tout si on veut passer du curatif au préventif, et aborder le risque inondation de façon durable

Alors ...

La Région Haute-Normandie soutient les chercheurs.

Dans le cadre de sa politique en faveur de la recherche, la Région accorde des soutiens aux établissements de recherche régionaux afin de salarier des doctorants. Un doctorant est un étudiant qui s’engage pour trois ans à la réalisation de travaux scientifiques qui se concrétiseront dans une thèse. Cette thèse validée lui confère le titre de docteur.

De jeunes chercheurs peuvent ainsi mener sur trois ans leur projet de thèse dans un laboratoire régional. Dans ce cadre, la Région intervient seule ou en cofinancement avec de grands organismes de recherche tels que le CRNS, l’INSERM…

Des soutiens sont aussi prévus pour le recrutement pendant 12 mois de post-doctorants, c'est-à-dire des jeunes chercheurs thésards qui poursuivent leurs travaux de recherche, après ’une expérience à l’étranger et qui veulent se sédentariser en région, ou des jeunes doctorants étrangers.

L’enveloppe globale de ces décisions dépasse les 3,6 M € et bénéficie aux Université de Rouen et du Havre, mais aussi aux écoles d’ingénieurs que sont l’INSA de Rouen, l’Esigelec ou encore l’ESITPA. Il s’agit là d’une contribution importante au renouvellement et à l’essor de la matière grise régionale : à titre d’illustration la moitié des doctorants de l’Université du Havre et le tiers de ceux de l’Université de Rouen bénéficient du soutien de la collectivité. 

 En complément des allocations doctorales, la Région inaugure en 2010 un dispositif avec la Conférence des Présidents d’Universités pour l’attribution de 4 allocations post-doctorales. Le dispositif intitulé Marie Curie France Région bénéficie du soutien de l’Union Européenne dans le cadre du 7ème Programme Cadre de Recherche et Développement. Il va notamment permettre de positionner l’appel à candidature pour le recrutement des chercheurs, non plus en région mais au niveau européen. Résultats : des soutiens renforcés pour les chercheurs et une plus grande attractivité régionale dans un cadre international.

L’enseignement supérieur et la recherche ne font pas partie des compétences de la Région mais demeurent bien de la responsabilité de l’État. Néanmoins, tenant compte des besoins exprimés par les chercheurs auxquels le gouvernement répond insuffisamment et conscient de l’importance des dépenses d’avenir pour l’économie haut-normande, la Région consacre à la recherche des crédits conséquents chaque année. En 10 ans, elle a ainsi investi plus de 150 M € d’euros en faveur des établissements d’enseignement supérieur.

Dans ce mandat, il a été décidé de doubler le nombre de ces allocations régionales. C’est une priorité de la Région de soutenir les jeunes chercheurs s’engageant dans un parcours exigeant de formation par la recherche et elle ne ménage pas ses efforts : les trois quart des laboratoires haut-normands bénéficient aujourd’hui d’au moins un et jusqu’à douze doctorants financés par la Région !

Où en est-on de la réforme des collectivités territoriales aujourd’hui : un bilan avant l’adoption définitive ?

Ou en est on de la réforme des collectivités territoriales aujourd’hui : un bilan au 21 septembre réalisé pat la Fédération des élus Socialistes et Républicains, avant l’adoption définitive par l’Assemblée Nationale, en souligne les aspects principaux, qui s’ils devaient être maintenus, marqueraient un formidable recul de la décentralisation depuis 30 ans.

Après la seconde lecture de l’Assemblée nationale nous en sommes revenus aux aspects les plus négatifs qu’avait gommés le passage au Sénat. Ultime passage maintenant devant la Commission Mixte Paritaire, qui faute d’accord, donnerait, selon les règles habituelles, le dernier mot à L’Assemblée Nationale. A suivre dans ce mois d’Octobre

Téléchargement Bilan reforme territoriale au 21 septembre 2010

LE NANOMONDE DES MATERIAUX : « Les nanomatériaux »

Ce jeudi se tient à l'Hôtel de Région une nouvelle séance des Forums Régionaux du savoir organisés par l’association Science Action. Didier Blavette intervient sur le thème : « Un voyage à l'échelle atomique dans le nanomonde des matériaux ».Didier Blavette est Professeur à l’Institut Universitaire de France, Groupe de Physique des Matériaux, unité CNRS-Université et INSA de Rouen, Médaille d’argent du CNRS.

De nombreux objets « hightech » de notre quotidien reposent sur la mise en oeuvre de nanotechnologies et de « nanomatériaux » relevant d’une échelle invisible à l’oeil nu, le nanomètre (un millionième de millimètre). Nos portables, nos ordinateurs mettent en jeu des circuits électroniques qui intègrent des milliards de nanotransistors. Les disques durs des ordinateurs (Prix Nobel de A. Fert en 2008), les fils de renfort des pneumatiques, les alliages légers en aéronautique pour les voilures d’avion sont autant d’exemples de « nanomatériaux » aux propriétés remarquables.

On pénètre ici dans le domaine des nanosciences, lesquelles recouvrent les nanotechnologies et les nanomatériaux : leurs très faibles dimensions leurs donnent des propriétés physiques exceptionnelles trouvant souvent leur origine dans la physique moderne (i.e. quantique) et débouchant sur des applications spectaculaires.

Cette conférence invite à un voyage dans le monde invisible de ces matériaux, à l’échelle ultime, celle de l’atome en utilisant un microscope particulier, la sonde atomique tomographique. Cet instrument unique enFrance a été conçu au Groupe de physique des Matériaux (unité CNRS-Université-INSA de Rouen). Cette sonde fait appel à des nanotechnologies poussées à leurs limites ultimes et permet de « voir », analyser, explorer en trois dimensions les nanomatériaux à l’échelle atomique.

Faut-il abroger la loi sur l’autonomie des universités ?

Près de trois ans après son adoption, la loi Liberté et responsabilité des universités (LRU) du 10 août 2007 continue de susciter de nombreuses inquiétudes dans la communauté universitaire. Présentée comme une des réformes phares du quinquennat, sa mise en application, non dénuée de choix purement idéologiques, conduit à s’interroger sur les risques qu’elle comporte, notamment à l’aune des résultats des autres pays industrialisés qui ont rendu leurs universités largement autonomes bien avant la France. C’est le travail que font Giuseppe Longo, directeur de recherche (CNRS, ENS) et Achille Diop dans une note pour Terra Nova

Le concept d’autonomie, notamment en matière d’enseignement, est historiquement une valeur progressiste : laisser l’institution universitaire définir ses orientations loin des pressions politiques ou religieuses, permettre à la recherche universitaire de s’affranchir des pressions économiques et financières accordent la priorité à la liberté de penser, de créer et d’enseigner sur la tyrannie du court terme.

Cette vision n’entre d’ailleurs pas en contradiction avec la nécessité pour le système d’enseignement supérieur et de recherche d’être orienté et régulé par la puissance publique garante de l’intérêt général. Seulement, les mesures issues de la réforme en cours mettent progressivement en œuvre un projet néolibéral et utilitariste pour l’enseignement supérieur français avec , entre autres,  une course effrénée au productivisme – publier plus pour gagner plus, « publish or perish » –, la disparition programmée des petites universités victimes de la concurrence, une primauté absolue donnée aux projets d’innovation au détriment de la recherche fondamentale et d’un champ précis en particulier destinées à une mort lente parce que perçu comme peu rentable : les sciences humaines et sociales.

La gauche doit défendre une autre vision de l’autonomie et construire un projet de réorientation radicale de la réforme en cours :

- rééquilibrer la gouvernance des universités par la création au sein de chacune d’elles d’un Sénat académique ;

- concilier l’émergence de grands campus internationaux avec le maintien d’universités de taille moyenne au cœur de la mission de démocratisation de l’enseignement supérieur ;

- réaffirmer le caractère national du statut de l’enseignant-chercheur et faciliter la mobilité de ceux-ci sur le territoire et au niveau international, en particulier européen ;

- mettre en place un plan de rattrapage financier sur le long terme pour amplifier et pérenniser l’effort budgétaire amorcé depuis 2008.

Le moteur à compression variable : une « success story » de la technopole du Madrillet !

L’aventure du moteur à compression variable a commencé il y a 10 ans sur la technopole du Madrillet. C’est sur les bancs moteurs du CERTAM qu’a été testée pendant des milliers d’heures, en partenariat avec l’entreprise lyonnaise MCE-5, cette nouvelle technologie.

Cette innovation consiste à moduler la compression dans la chambre du moteur à explosion, selon les besoins, évalués grâce à l’électronique embarquée. Il en résulte des économies dans la consommation d’essence de 20 à 30%, et de fortes réductions d’émissions de CO2.

Testé en laboratoire, ce nouveau moteur était présenté hier dans un véhicule classique dans la cour du Conseil Régional, et j’ai pu une nouvelle fois en mesurer le potentiel pour notre Région. A quelques jours du salon de l’auto, ce véhicule « démonstrateur » ne demande plus qu’a être « choisi » par les constructeurs automobiles pour passer au stade industriel.

Cette « Success story » est un des résultats de l’émergence du technopole du Madrillet. Il est le fruit du partenariat avec des labos, comme le Certam, des entreprises comme MCE-5, et le pôle de compétitivité Movéo.

Cette aventure innovante place en pôle position notre Région pour la fabrication des moteurs du futurs, comme elle l’a été avec Delamarre Debouteville ou avec le moteur Ariane .

 Le conseil Régional soutien et finance fortement depuis de nombreuses années le Certam et ce projet, comme il s’investit de plus en plus dans la recherche et l’innovation.