La campagne pour les élections européennes s’achève … le moment du choix approche, dimanche il va falloir prendre position. La situation a été rarement aussi difficile et si peu favorable à l’Europe.
Jamais les listes proposées n’ont été si nombreuses, 22 listes pour notre grande région du nord ouest … une véritable parodie de démocratie, … La responsabilité du PS et l’UMP est réelle, ne serait-ce que dans la manière de gérer le choix de leurs candidats, du recyclage … en virant au passage des élus consciencieux et travailleurs. Où sont les chefs de file pour tracer la route que mérite encore l’Europe ? Une gestion détestable du président sortant Barroso qui laisse derrière lui une image gravement détériorée des institutions européennes….et pour finir le retrait de Daniel Cohn Bendit.
Pourtant ce Dimanche 25 mai, la démocratie européenne connaîtra un moment historique car pour la première fois les citoyens décideront par leur vote de la personne qui incarnera «Bruxelles » pendant 5 ans : Jean-Claude Juncker pour les conservateurs, Guy Verhofstadt pour les centristes et les libéraux, Martin Schulz pour les sociaux démocrates, José Bové et Ska Keller pour les Verts et Alexis Tsipras pour l’extrême gauche.
La crise a montré à quel point l’Europe était entrée dans nos vies, à quel point comptent les choix politiques de ceux qui la dirigent que seul le suffrage universel peut désormais légitimer.
En France, dans un silence gêné, on attend une large progression des populistes, portés par la foule nombreuse de ceux qui voudraient hurler dans un scrutin défouloir. Le succès du parti de Marine Le Pen nuirait pourtant gravement à l’intérêt national, et affecterait considérablement l’influence et l’image de notre pays en Europe, et donc notre capacité à peser en faveur d’une réorientation du projet européen.
La victoire du FN légitimerait en outre des propositions irresponsables. L’euro et l’Europe d’aujourd’hui ne sont pas satisfaisants, c’est un fait. La crise des dettes souveraines a amplement souligné les défaillances de la monnaie unique et les insuffisances démocratiques de l’Union européenne. Mais refuser l’Europe et sortir de l’euro précipiteraient la France et le continent dans une crise aux conséquences économiques et sociales encore plus graves et durables que celles de 2008.
Enfin un vote FN serait en pratique un vote stérile : comme par le passé, les élus frontistes s’illustreront par leur absentéisme et des ralliements opportunistes à des coalitions de circonstances : le Parlement européen ne serait pour eux qu’une tribune et une source de financement.
Si nous voulons être compétitifs dans la transition mondiale vers un modèle de croissance durable, réduire les inégalités et le chômage des jeunes, peser sur la scène internationale pour réguler la mondialisation, nous ne devons pas rejeter l’Europe, mais réorienter ses politiques.
Il faut donc voter, sinon le grand vainqueur, ce seront les abstentionnistes avec … le FN en pôle position. Malgré les rancœurs, les incompréhensions, les lâchetés des uns et des autres, la médiocrité qu’il faut bien constater, il faut le cœur lourd, des idées noires pleins la tête agir en citoyen responsable. Ce vote quel qu’il soit, ne va pas nous sauver du désastre qui s’annonce, mais n’y ajoutons pas l’irresponsabilité individuelle.
La France sera très regardée et Madame Merckel regardera dans le détail le vote des français. Elle pèse très lourd aujourd’hui et probablement encore plus lundi matin.
Je voterai PS en France, au nom du mouvement social démocrate européen, de manière à lui donner le plus de poids possible dans la nouvelle assemblée, et pour que Martin Schulz puisse présider la commission et infléchir positivement son travail .
Les lendemains vont être difficiles à gérer à Paris comme à Bruxelles. Mais l’avenir n’est inscrit nulle part … on ne peut que souhaiter à François Hollande et à Manuel Valls de réussir, pas pour eux même … mais pour nous tous.
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