J'ai eu le plaisir de clôturer les assises régionales de l'enseignement supérieur aux côtés de Monsieur le Préfet et Madame la Rectrice. Clôturer n'est pas le mot car il ne s'agit que d'une étape dans une dynamique nouvelle de l'enseignement supérieur ou les attentes vis à vis de la Région sont fortes.
La région à déjà fait un effort considérable ces dernières années alors que ce n'est pas de sa compétence, mais la ressource humaine, l'innovation sont, dans la société de la connaissance, tout à fait nécessaires au développement économique qui lui, est au cœur des missions de la région.
La région est dans une situation très particulière : une des toutes premières régions industrielles françaises, elle souffre d'une insuffisance de recherche publique et de présence des grands organismes de recherche. La mutation de notre industrie ne pourra s'opérer que si un effort massif pour la recherche publique est fait dans le cadre d'un "juste retour" de la valeur ajoutée produite par notre région.
Enfin le troisième élément de contexte tient à l'état difficile des finances publiques même s'il faut redire que la recherche est d’abord un investissement. En même temps l'acte 3 de la décentralisation offre de nouvelles perspectives pour l'enseignement supérieur sur le rôle de la Région, dans le domaine de l'orientation, de l'innovation, de la gestion des fonds européens... Cette étape dans ce contexte nécessite plus de lisibilité sur la responsabilité de chacun des acteurs, et une efficience accrue des fonds publics.
La Région à la volonté de prendre toute sa place, sans volonté de tutelle sur les établissements, en laissant à la recherche sa propre dynamique sans soumission exclusive aux exigences de l'économie. Il ne faut ni recentralisation, même s’ il faut réaffirmer le rôle essentiel de l'état en matière d'enseignement supérieur, ni transfert total car l'horizon de la recherche est mondial, mais une politique régionale qui s'appuie sur trois principes :
Une gouvernance régionale qui s'appuie sur une carte cohérente des formations, sur un travail en réseau de tous les établissements. À cet égard les grands réseaux de recherche (GRR ) doivent être confortés car ils permettent une approche pluridisciplinaire, une complémentarité des établissements, une mutualisation des moyens tout en organisant le développement de la recherche régionale dans la durée .
Une démarche contractuelle qui concilie le respect d'objectifs partagés et l'autonomie de chacun. Aujourd'hui les contrats entre l'état et la région, entre l'état et chaque établissement doivent être complétés par des contrats entre la région et les établissements.
Un souci de valorisation, à travers le transfert de technologies, la création d'entreprises innovantes, mais aussi la diffusion de la culture scientifique et technique. Les chercheurs doivent plus s'impliquer dans le débat public et montrer que la connaissance est synonyme de progrès si on sait distinguer la science et les usages de la science. Montrer l'utilité sociale et économique de la recherche c'est aussi montrer le bon usage des deniers publics. Enfin la valorisation de la recherche passe aussi par une meilleure reconnaissance du titre de docteur dans les conventions collectives et les entreprises, comme c'est le cas dans les autres pays du monde.
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