JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

La Région Haute-Normandie, une « Région coopérative »

La transmission / reprise d’entreprises est un enjeu économique important, surtout compte tenu de l'augmentation du nombre de dirigeants en âge de partir à la retraite. En Haute-Normandie, près de 11000 seniors sont à la tête de petites entreprises (principalement dans l'industrie et les transports).

Pour redynamiser un tissu économique territorial parfois fragilisé, tout en encourageant la montée en puissance au niveau régional de modèles économiques innovants, privilégiant l'humain et la solidarité, la Région Haute- Normandie a mis en place un nouveau dispositif d’aide : Région coopérative.

Parce que le rachat par des salariés constitue souvent la solution pour ancrer l'activité économique et les emplois sur le territoire, la Région a décidé d'encourager la création et la reprise d'entreprises par des salariés sous forme coopérative. Ce nouveau dispositif consiste à verser une aide aux créateur-repreneur à la suite d’une transmission ou d’une liquidation qui engage au moins 1/3 des salariés de la société nouvellement créée.

« Grâce à cette aide, la collectivité régionale stimule la dynamique économique hautnormande. Elle s’engage également à conserver les commerces et services marchands de proximité qui constituent un élément essentiel de la vie quotidienne des habitants et représente près d´un emploi sur quatre de l´économie régionale. Lorsque qu’un commerce ou un service de proximité disparait, c’est la qualité de vie et l'attractivité d'une commune qui peut être affectée. Le dispositif "Région coopérative" permet de soutenir un tissu local parfois fragile ».

Pour un euro investi dans le capital de la société (société coopérative de production - SCOP, société coopérative d'intérêt collectif - SCIC), les salariés bénéficient d'un apport financier équivalent, l’aide régionale est plafonnée à 5 000 € par salarié et à 100 000 € par entreprise créée ou reprise. Le projet est accompagné par un organisme habilité par la Région (avant et un an après la création). Le dispositif, opérationnel depuis le 1er janvier 2011, dispose d’une enveloppe de 300 000 € pour l’année 2011.

La Région finance l’aménagement de la zone d’activité Aubette-Martainville-Rouen Innovation Santé

La Région a décidé de financer, la requalification de la friche Aubette-Martainville en un pôle d’excellence dans les domaines de la santé et de la recherche médicale.

Ce sont ainsi 1 900 000 € qui seront accordés à la Communauté d’Agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe pour l’aménagement de ce site composé d’une pépinière d’entreprises innovantes, d’une zone hospitalo-universitaire, d’un hôtel d’entreprises et de logements.

Cette opération constituera une opportunité de développement économique et sera un des maillons importants du technopôle Chimie-Biologie-Santé. Ce projet permettra d’intégrer la friche au tissu urbain, de requalifier le site par la mise en valeur les berges de l’Aubette et de créer un pôle d’excellence en matière de santé et de recherche médicale.

La requalification de cette friche devrait également permettre d’accueillir des entreprises innovantes créatrices d’emplois (environ 1500 emplois). Ce programme de réhabilitation respectera par ailleurs les critères environnementaux imposés par le règlement régional c’est-à-dire la gestion de l’eau, la gestion des déchets d’activités et l’éco-gestion.

«Transformer un ancien site industriel en un pôle d’excellence en matière de santé est une belle reconversion. La requalification de cette friche est un projet ambitieux qui a pour but de redynamiser le quartier en accueillant des entreprises innovantes et créatrices d’emploi et de créer un pôle santé d’envergure régional »

Grand emprunt/Investissements d’Avenir : Un déséquilibre flagrant entre les territoires !

Alain Le Vern, Président de la Région Haute-Normandie, prend acte des résultats annoncés par le gouvernement concernant le « grand emprunt ». En effet, à ce jour, un seul projet haut-normand apparait au palmarès du volet scientifique « Equipements d’excellence » du programme national « Investissements d’Avenir » (Equipex).

« Annoncé depuis des mois à grand renfort de communication pour une somme finalement dérisoire au plan national, le « grand emprunt » constitue une déception. Au regard de la carte des projets sélectionnés, on ne peut que constater un déséquilibre flagrant entre les territoires et une concentration des projets retenus notamment en Ile de France ».

S’il faut féliciter le Centre de ressources informatiques de Haute-Normandie (CRIHAN), soutenu par la Région depuis plusieurs années qui est l’un des laboratoires porteur du projet EQUIP@MESO, on est légitimement en droit de s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucun autre projet n’a été retenu alors que certains étaient portés par des laboratoires reconnus comme les plus compétents au monde dans leur secteur d’activité !

Alors que la Région investit massivement -au-delà de ses compétences- dans la recherche, au moment où elle amplifie encore ses efforts, que ce soit en soutenant les grands réseaux de recherche, en lançant un vaste appel à projets dans le secteur des énergies, en finançant les grands équipements structurants, ou en doublant le nombre des allocations doctorales, l’absence de financements de l’Etat ne peut être compris.

La Région ne peut que regretter la méthode mise en œuvre pour monter et porter les dossiers haut-normands. En associant l’ensemble des partenaires concernés, en privilégiant le collectif, une plus grande reconnaissance des projets régionaux aurait indéniablement été au rendez-vous.

Notre région produit de la richesse grâce à ses ports, ses grands centres industriels ou ses centres de production énergétique. Pour que notre industrie demeure performante, celle-ci doit s’adapter, innover, et donc s’appuyer sur une recherche publique puissante. La Haute-Normandie est donc en droit d’attendre de l’Etat un effort notable pour la recherche publique, à la hauteur de la richesse qu’elle produit pour la Nation.

D’autres appels à projets sont attendus dans les prochains mois. Un rééquilibrage est indispensable en terme de répartition des projets sur le territoire national. Le Président de la Région Haute-Normandie appelle solennellement le gouvernement à « rectifier le tir » et à répondre aux enjeux de l’économie de la connaissance. Des projets comme "Genesis" portant sur la thématique des matériaux et des énergies sont toujours en course au titre de l’appel à projets Labex, de même le projet Pirce, portant sur les peptides et les biosciences : les priver une nouvelle fois de soutien financier de l’Etat serait une faute inacceptable du gouvernement.

L’organisation du territoire français autour de 41 grandes agglomérations

Selon l’ »INSEE, en France métropolitaine, 41 aires urbaines structurent le territoire. Elles sont réparties en 12 aires dites « métropolitaines » et 29 qualifiées de « grandes aires ». Les aires métropolitaines sont localisées sur les contours du territoire, les grandes aires dans le bassin parisien ou à proximité des aires métropolitaines.

Ces 41 aires reflètent les zones d’influence nationale et régionale du territoire. En effet,elles regroupent 70 % de la population et de l’emploi des villes, 77% des emplois des fonctions métropolitaines et 85%des emplois de cadres des fonctions métropolitaines

Ces villes entretiennent entre elles des relations mesurées par les déplacements domicile-travail des actifs. Outre la position centrale et particulière de Paris, ces aires urbaines sont liées entre elles sous des formes variables : relations bipolaires ou multipolaires.

Les actifs qui se déplacent entre ces aires pour rejoindre leur lieu de travail sont principalement des cadres occupant des emplois des fonctions logistiques ou liées au commerce inter-entreprises. Ils ont plus fréquemment que les autres changés d’aire de résidence au cours des cinq dernières années.

Le paysage français de la recherche et de l’innovation

Le Rapport biennal « Indicateurs de sciences et de technologies » de l’OST est un ouvrage de référence utilisé par les spécialistes depuis près de 20 ans. Il s’adresse également à tous ceux qui sont curieux de mieux connaître le paysage français et international de la recherche et de l’innovation, et d’en mesurer les évolutions.

Sur la base des chiffres de 2007-2008 on y apprend aussi que la Haute-Normandie est au treizième rang pour la dépense intérieure en recherche et développement civile. Elle est à la neuvième place pour la demande de brevets européens. Les R&D des entreprises représentent 4,5 % du total national, autant que PACA.

L’édition 2010 présente des indicateurs portant sur : La France et ses régions (Partie I), L’Europe, ses Etats-membres et ses régions (Parties II), et Les grandes zones du monde et ses principaux acteurs économiques et scientifiques (Partie III). La rubrique « Regards sur…. » présente des éléments d’éclairage spécifiques (les publications scientifiques de l’Ile de France, la spécialisation technologique des pays européens, l’internationalisation de la technologie mesurée par les brevets en co-inventions…) Le Rapport 2010 compte 250 tableaux d’indicateurs commentés, illustrés par plus de 100 figures.

Le Rapport 2010 est accessible dans sa version intégrale

Le Rapport 2010 est également accessible par partie :

Le Zénith a 10 ans !

Le temps n’est pas si loin ou les artistes au milieu des années 90 ne voulaient plus venir chanter à Rouen, en l’absence d’une salle digne de ce nom pour les accueillir. Les choses ont bien changé, et le 10ème anniversaire du Zénith (inauguré le 23février 2001) porté par la CREA est l’occasion de nous le rappeler.Comme Vice Président de la CREA chargé de suivre cet équipement,je suis heureux de le faire aujourd'hui.

Les chiffres sont la : 2.380.000 spectateurs ont assisté en 10ans à quelques 824 représentations, soit près de 3000 en moyenne. Mais le Zénith c’est aussi le lieu de manifestations d’entreprises, institutionnelles, ou caritatives..

Une architecture emblématique, signée B.Tschumi, à l’entrée de Rouen, dont l’acoustique et la modularité donnent une réelle satisfaction. Depuis sa création, des améliorations ont encore été apportées en termes de parkings, d’accueil des personnes à mobilité réduite, ou à propos des sièges au départ pas très confortables.

La gestion du Zénith est confiée par délégation de service public, à un partenaire privé, en l’occurrence SESAR pour la période 2006-2011. En 2011 un nouvel délégataire pour une période de sept ans sera désigné après appel d’offres. Chaque année la CREA reçoit une redevance minimale de 300.000 euros, qui s’est montée à 426.000 euros en fonction du résultat d’exploitation.

Le Zénith est une salle de spectacles offerte aux tournées des artistes, gérée en tant que telle, qui bénéficie du label Zénith attribué par le ministère de la culture, mais qui ne construit pas sa programmation.

Le 106 est maintenant le complément idéal du Zénith : complémentaire par la sa taille, puisqu’il est de taille plus petite (1100 places maxi) alors que le Zénith peut accueillir de 1000 jusqu’à 7000 personnes selon la jauge ; complémentaire par son organisation puisque le 106 construit sa propre programmation , mais aussi par les artistes accueillis et les champs musicaux visés.

Notation des collectivités locales : Déville encore très bien classée pour sa gestion

Public Evaluation System publie son étude annuelle de la situation financière des villes à partir de l’analyse des comptes 2009. Cette étude est réalisée en partenariat avec le magazine Challenges et est disponible en détails sur son site internet. 

Photographie des finances communales à la veille de la suppression de la taxe professionnelle, cette livraison permet de mesurer la situation financière des villes après le premier exercice des équipes élues en 2008 et à l’aube de l’application de la réforme des collectivités territoriales. Alors que les villes votent leurs budgets pour 2011, cette publication, avec toutes les limites d’un tel exercice, permet à chacun, élus, fonctionnaires, journalistes, citoyens, de se saisir des discussions budgétaires locales, inscrites, aujourd’hui, au cœur du débat démocratique.

 42 villes (5% des villes) obtiennent trois étoiles, soit une note supérieure à 16 sur vingt, parmi lesquelles Déville en compagnie de 2 autres communes de la Région sur les 23 recensées. « Il s'agit d'une note exceptionnelle, attribuée aux villes qui se singularisent fortement et positivement vis-à-vis de leurs pairs sur plusieurs ratios. Une bonne performance sur un seul des cinq ratios ne suffit pas à la collectivité pour se démarquer, l'approche de la notation étant systémique. » 

Pour la 3ème année consécutive, Déville apparait dans le groupe des trois villes les mieux gérées de Haute Normandie. C’est la seule qui reste du peloton de l’an dernier, et elle augmente sa note par rapport à 2009, en passant de 2 étoiles à 3. 

En réunissant les villes dans des catégories stables et homogènes, elles sont comparées les unes aux autres sur chacun des cinq critères d’analyse (marges de manœuvre, poids annuel de la dette, niveau d’endettement, fiscalité, degré de réalisation des prévisions budgétaires).

Les résultats pour la Haute Normandie :

Bernay - -      Barentin **      Le Havre .     Evreux *     Bois Guillaume **    Maromme *    Gisors - -   Bolbec **    Mont Saint Aignan **    Louviers *    Canteleu **    Montivilliers **    Val de Reuil *    Déville *** Oissel **    Vernon *    Dieppe *    Petit Quevilly ***    Elbeuf **    Rouen .         Fécamp *    Saint Etienne du rouvray *    Grand Quevilly ***         Sotteville *    Yvetot *

*** = 16 à 20    ;  ** = 13 à 16  ;   * = 10 à 13  ;   . = 8 à 10  ;   - - = moins de 8

Les résultats et la méthodologie

Téléchargement Communique Public Evaluation System 

 

Le budget 2011 aujourd'hui en débat à la Région

C' est aujourd'hui que vient en débat au conseil Régional le budget 2011. Un budget proposé dans des conditions exceptionnelles. La réforme des collectivités locales maintenant adoptée réduit à presque rien l'autonomie fiscale de la collectivité : 6% des recettes relèvent maintenant de la collectivité, le reste venant de dotations de l'État, au mieux gelées.

Pour la première fois cette jeune collectivité, née avec les lois de décentralisation verra son budget de près de 1 milliard d'euros, baisser de 5% : depuis 20 ans la décentralisation conduisait chaque année à lui donner de nouvelles responsabilités, au bénéfice de tous : ce mouvement est enrayé, espérons qu'il repartira car la décentralisation est un mouvement qui doit se poursuivre, et la Région doit en être un acteur essentiel.

 Grâce à une gestion saine et maitrisée, la Région de Haute Normandie peut faire face à ces difficultés : si elle peut tenir ses engagements à travers les contrats passés, assumer ses compétences, elle ne peut toutefois se substituer aux défaillances de l'État ou à celles d'autres collectivités sur tous les sujets.

 Ne pas poursuivre cette gestion maitrisée serait la conduire rapidement vers des difficultés accrues. Les investissements passés dans des lycées neufs ou dans l'acquisition de trains n'ont plus à être reconduits ce qui libèrent des marges de manœuvre. L'endettement reste maitrisé pour investir, pour que les remboursements ne pèsent plus qu'il ne faut sur les budgets à venir.

Parmi toutes les actions engagées dont vous trouverez une présentation résumée dans ce document (Téléchargement Dossier de presse budget 2011 ), je me réjouis que la recherche, dont j'ai la responsabilité, occupe une place de choix dans ce budget , à travers un soutien accru aux grands réseaux de recherche, une augmentation substantielle du nombre des allocations de recherche, le soutien à de grands équipements ou aux actions d'innovation dans les entreprises.

L'innovation dans les PMI haut-normandes : plus dans les entreprises de taille moyenne que dans les petites

Dans une tout récente publication sur « L'innovation dans les PMI haut-normandes » ,l’INSEE dresse un bilan lucide de l’innovation en Région. On le sait l'innovation fait partie des principaux facteurs de compétitivité d'une région. Elle fait d'ailleurs l'objet d'une mobilisation particulière des acteurs publics en Haute-Normandie, se traduisant notamment par la création d'une agence régionale de l'innovation (Seinari).

Étudiées sur le champ des petites et moyennes industries, les démarches d'innovation apparaissent un peu moins fréquentes en Haute-Normandie. Mais cette tendance est uniquement due au faible taux d'innovation dans les plus petites structures, les entreprises industrielles de taille moyenne étant même un peu plus innovantes qu'au plan national.

La préoccupation environnementale est particulièrement présente dans les démarches d'innovation, tandis que le recours aux aides publiques est encore très minoritaire.

Au Sommaire:....

La crise ne touche pas tous les territoires de la même façon !

Laurent Davezies, a publié récemment pour l’Assemblée des Communautés de France et la Caisse des dépôts un rapport intéressant sur « La crise et nos territoires : premiers impacts ».Le but de ce rapport n’est pas d’explorer les futurs macro-économiques proches ou plus lointains du pays, mais de tirer les leçons des premiers impacts territoriaux de cette crise.

L’année 2008 restera dans les annales. La crise environnementale, la crise des matières premières et du pétrole puis la crise financière s’y entrechoquent à un rythme rapide. On le voit alors, certains territoires subissent plus que d’autres la récession, certains l’ont à peine ressentie...Ce que Jean Pierre Robin traduit d’un titre volontairement provocateur : « Les retraités rapportent plus que les usines »

Pour comprendre cette géographie des impacts, on il faut repérer auparavant la nature des moteurs des économies territoriales françaises à la veille de cette crise. On retrouve la des réflexions déjà évoquées ici sur les économies résidentielles ou productives. et que Laurent Davezies a développé dans « La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses »

Cette typologie renouvelée permet de mieux comprendre la relation entre la nature des économies territoriales et leur sensibilité (accélération ou amortissement) au choc de 2008-2009. L’analyse porte sur les 323 zones d’emploi (définition Insee 1994) de la province et sur l’Île-de-France considérée comme une seule et même zone d’emploi.

Mais ce qui est vrai pour chaque territoire n’est pas nécessairement vrai pour l’ensemble des territoires, la nation . La production de richesses à l’échelle d’une nation est inséparable de sa répartition : des retraités sans industries seront très vite impécunieux ! D'ou aussi l'importance d'une politique de redistribution par l'Etat au niveau des territoires, qui sans elle, amènerait de plus en plus chaque territoire à se desinteresser de son industrie. Le cas de la Haute Normandie est à cet égard intéressant !

Téléchargement La crise et nos territoires