Début 2013, près de 1,9 million de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni à l’école, ni en emploi, ni en en formation, soit 17 % de cette classe d’âge. Si la crise a affecté l’ensemble des pays développés, nombre de nos voisins européens connaissent des taux d’emploi des jeunes nettement supérieurs au nôtre. Le niveau d’étude est le critère décisif quant à la trajectoire du jeune. Or, aujourd’hui, 900 000 jeunes ont quitté le système scolaire sans diplôme. Aider ces jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle est un défi majeur qu’il faut relever en priorité !
Une récente note du Conseil d’Analyse Economique (CAE) pour le Premier Ministre propose pour cela deux types de mesures : celles qui ont pour objet d’améliorer la formation des jeunes et leur accompagnement vers l’emploi et celles qui visent à stimuler l’offre d’emploi des entreprises.
L’enseignement professionnel par l’alternance emploi-études est encore trop peu développé en France. En Allemagne, ce système bénéficie du soutien de tous les acteurs : employeurs, syndicats et gouvernement. La moitié des jeunes Allemands utilise cette voie, contre seulement le quart en France. En outre, la hausse récente de l’apprentissage en France est le fait des diplômés, alors que l’effort devrait être concentré sur les jeunes sans diplôme. Pour éviter toute dépense supplémentaire, le rapport propose de réorienter les fonds alloués aux emplois d’avenir vers la formation des jeunes sans diplôme, en subventionnant 120 000 emplois avec une formation en alternance dans le secteur marchand et en finançant 75 000 formations à plein temps dans les programmes de la deuxième chance.
L’accompagnement vers l’emploi des jeunes en grande difficulté, confié notamment aux missions locales, souffre d’un manque cruel de moyens et d’un déficit de pilotage. Son renforcement pourrait, entre autres, s’appuyer sur le recours à des prestataires extérieurs. Pour faire entrer les jeunes dans une logique de formation et d’accompagnement vers l’emploi, les auteurs proposent la création d’un RSA jeune activé, dont le versement doit être fortement conditionné, dans le cadre d’un accompagnement intensif. Le succès d’un tel dispositif est lui-même conditionné à une réorganisation de l’accompagnement et à un triplement des moyens alloués par l’État à l’accompagnement des jeunes.
Du côté de la stimulation de l’offre d’emploi, le salaire minimum nuit indiscutablement à l’emploi des jeunes les moins qualifiés. C’est pourquoi le rapport propose des allégements de charges ciblés en réservant les contrats de génération aux rémunérations inférieures à 1,6 SMIC. Les ressources ainsi dégagées pourront être utilement réallouées à l’accompagnement des jeunes.
Enfin, depuis une vingtaine d’années, l’essor du recours au CDD a engendré un marché du travail dual, où certains emplois, les CDI, sont trop stables, tandis que d’autres, les CDD, le sont trop peu. Cette segmentation touche les jeunes faiblement qualifiés davantage que toute autre catégorie de travailleurs. Les auteurs du rapport proposent de simplifier la rupture du contrat de travail pour motif économique et de moduler les cotisations des entreprises en fonction du volume de leurs destructions d’emplois.
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