JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

Le 7 juin, je vote Socialiste pour l'Europe

Plutôt que de commenter les sondages, je préfère m’inscrire dans ce réseau « arrêt sur les mots », suggéré par Laure et répondre à ces trois questions :

C’est quoi l’Europe pour moi ?
C’est d’abord le symbole de l’ouverture aux autres .L’élargissement des frontières, le dépassement des nationalités, c’est d’abord le chemin vers la paix. Mais c’est aussi d’une certaine façon le retour au berceau de notre civilisation : Byzance, Rome, Athènes Constantinople…Comment ne pas avoir en mémoire les voyages des scientifiques, des écrivains…qui, comme beaucoup d’étudiants, allaient d’une université à l’autre, sans s’enfermer dans des « frontières ». L’Europe c’est d’abord cela : une volonté d’ouverture vers le Monde, une civilisation avec ses valeurs, qui dépasse les frontières nationales, une grande espérance pour le progrès.

Mais plus récemment c’est aussi devenu un territoire qui s’organise pour peser dans la mondialisation de l’économie ; il tarde à trouver ses formes d’organisation mais cette gouvernance se fera. Elle se fera au plan politique mais aussi au plan économique et social. La constitution d’un grand marché », avec sa monnaie, n’exclut pas au contraire, des formes de régulation, des normes, des services publics, qui s’imposeront ! La difficulté de la période de transition actuelle est que nous passons de régulations nationales à des régulations européennes encore émergentes : la disparition des premières est souvent hélas, plus rapide que l’apparition des secondes !

Que puis je écrire à mes lecteurs pour les encourager à aller voter dimanche 7 juin ?

Comment ne pas voter pour un parlement européen dont on voit l’importance croissante dans les institutions européennes, dans une Europe qui prend de plus en plus de décisions qui comptent dans notre vie quotidienne ! On ne peut pas vouloir que ça change et ne pas saisir cette occasion ! Voter n’est pas se débarrasser pour 4 ans de ses responsabilités de citoyen, c’est marquer un engagement.

 Et puis, Le « droit » de vote est aussi un « devoir ». Les habitants des pays où le vote n’existe pas, mesurent ce qu’il en est d’être privé de ce moyen d’expression.

Quelle liste représente les idées que je veux voir défendre au Parlement européen ?

Je voterai pour la liste présenté par le Parti Socialiste : c’est la seule qui s’inscrit véritablement dans un projet européen, à travers le Manifeste du PSE qui engage les 27 partis socialistes d’Europe. Elle porte un projet économique, social, écologique, crédible et cohérent, qui peut être au cœur d’une nouvelle majorité au Parlement

Trop de listes s’inscrivent dans une logique de protestation, sans offrir d’alternative : la protestation aide à changer les choses, mais elle ne les change pas ! Et puis le mode de scrutin fait qu’une liste doit obtenir au moins 8% pour avoir un élu , en dessous les voix sont perdus : la dispersion est inefficace !

Je n’oublie pas que le soir des élections on mesurera aussi l’équilibre entre la droite et la gauche, et que je ne souhaite pas que le résultat soit un encouragement pour Sarkozy à accentuer sa politique d’inégalités et d’injustice !

 « L’Europe sera socialiste ou ne sera pas »

Trois engagements clairs qui distinguent les Socialistes de Sarkozy !

Devant les Françaises et les Français, devant les Européens, les Socialistes prennent trois engagements :

Premier engagement : Un plan de relance massif, coordonné, pour stopper les destructions d’emploi et pour augmenter le pouvoir d’achat. Ce qui a été fait jusqu’à présent n’est pas à la mesure de la crise. Il ne passe pas de semaine, il ne se passe pas de journée sans que soient annoncées de nouvelles suppressions d’emplois, de nouvelles fermetures d’usines. Nicolas Sarkozy n’arrête pas de se congratuler pour la présidence française de l’Union européenne. Mais quelle amélioration, quel progrès cela a-t-il apporté dans votre vie, dans votre travail, pour votre pouvoir d’achat ?

Deuxième engagement : Un pacte européen de progrès social Là où la droite a institué un bouclier fiscal au profit des plus riches, le Parlement européen mettra en place, au bénéfice de tous, un bouclier social qui empêchera tout recul des lois sociales en Europe. Contre le dumping social, contre la concurrence inégale, le Parlement européen proposera qu’un salaire minimum soit institué dans chaque pays européen. Pour construire une Europe sociale, le Parlement européen fixera des objectifs et des normes pour les politiques de solidarité, de santé et d’éducation menées dans chaque pays.

Troisième engagement : Une croissance verte. La croissance verte, c’est l’avenir, pour lutter contre le changement climatique, pour développer un nouveau modèle de développement, pour créer des emplois non délocalisables dans le bâtiment, les transports, les énergies renouvelables. Nous voulons bâtir une Europe de l’énergie, une politique énergétique commune (approvisionnement), une Europe de l’efficacité énergétique. La croissance verte, c’est mettre les besoins des citoyens et l’économie réelle au premier rang. C’est pourquoi nous ne nous satisfaisons pas des intentions de Nicolas Sarkozy sur les paradis fiscaux. Nous, c’est simple, c’est clair, nous voulons les interdire ! Et d’abord sanctionner les entreprises françaises et européennes qui y recourent.

Avec Nicolas Sarkozy, c’est l’Europe du chacun pour soi. Avec les socialistes c’est l’Europe solidaire, c’est l’Europe tous ensemble !

Tout savoir sur les Européennes dans toutes les régions

Tout savoir sur les Européennes dans toutes les régions : les candidats, les sortants, les partis concernés, les institutions

voir le blog emanifesto

Les élus Socialistes au travail au Parlement Européen

 Les élus du PSE au parlement européen ont publié un bilan de leur action entre 2004 et 2009. Je crois utile de soumettre ce document de près de 100 pages, qui n’a pas fait l’objet d’une grande diffusion, à la disposition de tous les lecteurs.

 On y verra là travers ce document :

-         Le travail qui se fait au Parlement Européen

-         Et plus précisément le travail qui fait le groupe des Socialistes du PSE

Téléchargement Bilan 2004-2009 du PSE au Parlement

Hélène Flautre, une écolo réaliste !!

Dernière rencontre sur le blog des blogeurs des Européennes, avec Hélène Flautre.

Ne connaissant pas Hélène Flautre, j’ai découvert une élue écolo très chaleureuse, très réaliste, tout en étant solide dans ses convictions, très au fait du fonctionnement des institutions, ce qui assez légitime pour une élue sortante ,active et présente.

J’ai en particulier apprécié sa capacité à lier économie et écologie, ce qui n’est pas si fréquent chez nos amis écologistes. Elle sait parler avec précision des marges de manœuvre que laisseraient la suppression des paradis fiscaux, la taxe énergie/climat, le passage de l’automobile au « droit à la mobilité »,ou encore l’augmentation du pouvoir d’achat avec la baisse des dépenses d’énergie et la réduction des dépenses de transport…mais aussi ce qu’elle appelle « l’accès qualifié au marché » à travers des règles nouvelles dans l’OMC, ou le respect des conventions de L’OIT. A beaucoup d’égards les Socialistes ne disent pas autre chose !

Elle s’est montrée convaincante aussi sur l’immigration, avec des convictions fortes mais sans démagogie. Elle plaide pour un statut européen du réfugié afin que les pays d’entrée ne supportent pas seuls, une pression qu’ils ne peuvent assumer !

Sur les institutions ses réserves sur les coopérations renforcées sont justes : affaiblissement du contrôle démocratique, perte de cohérence globale des politiques, accélération du démantèlement européen..Elle souhaite l’adoption du traité de Lisbonne car la codécision sur la PAC qui représente 43% du budget sera une avancée réelle. Elle souhaite lier la Présidence de la commission avec celle du Parlement, en ne se disant pas hostile à voter pour un candidat du PSE… après discussion !

Elle s’est montrée beaucoup moins convaincante (voir convaincue ?) lorsqu’elle doit expliquer l’attelage Cohn Bendit et José Bové !

En tout cas une candidate écologiste réaliste, avec laquelle des convergences sont possibles, et disponible pour discuter !

Sur la Turquie, assez d’hypocrisie !

A l'issue du Conseil d'association UE/Turquie, le ministre tchèque des Affaire étrangères, Jan Kohout, n'a pas caché le souhait de Prague d'ouvrir un nouveau chapitre des négociations d'adhésion, celui sur la fiscalité, avant la fin du mois de juin.

Actuellement, seuls 10 des 35 chapitres sont ouverts aux négociations et un seul (science et recherche) peut être considéré comme clos. Par ailleurs, Chypre continue de poser son veto à l'ouverture des chapitres sur l'énergie et sur la culture, pour des raisons politiques. Depuis décembre 2006, 8 chapitres restent « gelés » en raison de la non-application par la Turquie du protocole d'Ankara sur l'Union douanière.

Mais en dépit du contexte peu favorable, la Turquie continue de réitérer son seul souhait : l'adhésion pleine et entière à l'Union européenne.

Le processus est engagé et rien ne dit qu’il aboutira ; mais dire Non, dès maintenant, c’est d’une part affaiblir les forces démocratiques turques, et c’est surtout être déloyal vis-à-vis de notre partenaire. Il y a une forme d’hypocrisie à dire non, tout en engageant un processus dont je le répète, rien n’indique qu’il aboutira.

Rien n’est dit sur l’Islande, la Croatie, ou l’Albanie qui a officiellement présenté sa demande d'adhésion à l'UE. Il revient désormais à la Commission, après invitation officielle du Conseil, de présenter un avis sur la candidature de l'Albanie pour lui octroyer le statut de pays candidat.

Il faut se baser sur des principes sur l’élargissement, ou le refuser, mais ne pas stigmatiser un pays !

Jacky Hénin, le baroudeur de Calais !

Notre rencontre des bloggers, après Estelle Grelier, recevait Jacky Hénin.

Jacky Hénin est à coup sûr un homme chaleureux, doté de solides convictions, un homme qui souhaite le débat.

Sur plusieurs aspects, comme le pouvoir d’achat, l’harmonisation fiscale, la lutte contre le dumping social… je sens avec lui des terrains d’entente possibles. Par contre, je voudrais évoquer trois points d’incompréhension.

Sa préoccupation, c’est qu’il faut rassembler à partir du mouvement social. C’est l’objet du « front de gauche »: Besancenot » joue perso » en le refusant! Au fond peu importe le fond, l’essentiel c’est la lutte ! Il n’y a, dit il, « aucune perspective avec le PS ! ». Le « Front de gauche » est-il un moyen discret de faire disparaitre le mot « communiste » ?

Cette mystique de l’union débouche sur des paradoxes ; Mélanchon défend l’idée d’une défense européenne, alors que les communistes dont J.Hénin y sont résolument hostiles ! Quel beau débat entre eux, en perspective, au Parlement !

Sur le plan institutionnel, J.Hénin est surprenant : « Le parlement européen a suffisamment de pouvoirs » dit il, et « le conseil des chefs d’Etat est légitime » ; n’y a t-il pas confusion entre la « légitimité » du conseil en tant qu’instance européenne, et la légitimité réelle de chaque chefs d’Etat dans son pays !

Enfin lorsque je lui demande comment les citoyens peuvent ils comprendre le vote « contre » des communistes avec la droite du PPE sur des amendements importants proposés par le PSE sur « la révision des critères du pacte de stabilité » pour mieux intégrer le soutien à la croissance, ou sur « le programme de travail 2006 afin « d’accroitre les investissements pour la recherche ,les infrastructures », il me répond « très sérieux » : « il faut mettre le PSE en difficulté face aux mesurettes qu’il propose » . Il vaut mieux ne rien faire que faire des avancées progressives ! la révolution est à ce prix !!!

Des positions qui cantonnent dans la protestation plus que dans une volonté de construire un pôle alternatif au parlement européen ! Dommage !

La sécurité fait son entrée dans la campagne des Européennes ,et bien, parlons en!

Comme à chaque élection, Sarkozy veut inviter les questions de sécurité dans la campagne des Européennes. Manœuvre pour séduire les franges les plus extrêmes de son électorat ? C’est en 2009, une double erreur !

D’abord c’est une manipulation « grossière » de la part de ceux la même qui se plaignent qu’on ne parle pas d’Europe dans cette campagne , ou qui fustigent les discours dénonçant le bilan des 2 années de Présidence Sarkozy. S’il y a bien un sujet de politique intérieure c’est bien celui de la sécurité dans nos villes et nos quartiers ! Si au moins on parlait de l’espace Schengen !

Et puis le discours « sécuritaire » depuis 2 ans a montré ses limites, et  beaucoup d’illusions se sont envolées :

Faire sortir les débats politiques sur l’Europe, du «Franco Français» !

Le 54ème concours Eurovision de la chanson, hier soir, m’a suggéré une réflexion sur la campagne des Européennes. Au delà de la confrontation musicale, c’est un moment qui marque l’évolution des musiques en Europe; Certains regretteront une forme d’homogénéisation, mais si la diversité est source de richesses, elle est aussi source d’affrontements!

Dans le sport, les médias évoquent à travers les multiples « Euro » ou « championnat d’Europe », cette dimension européenne : Arsenal, l’Ajax, le Bayern, le Réal… sont autant d’éléments d’une culture, d’une confrontation sportive européenne

Il y a quelques jours, des manifestations syndicales ont posé un certain nombre de revendications au bon échelon européen, face à la crise. : Après Madrid, Bruxelles, avant Prague et Berlin, la confédération européenne des syndicats s’expriment au niveau européen !

Dans la vie politique, qu’en est il ? Où est l’expression européenne de la politique ? Où sont les marqueurs de la vie politique en Europe ?

La nouvelle stratégie du processus de Bologne

Dix ans après le lancement du processus de Bologne, les 46 ministres responsables de l'éducation supérieure des Etats participants se sont à nouveau réunis fin avril, afin de présenter les objectifs du processus pour la période 2010-2020.

Une déclaration officielle fixe l'objectif de 20 % d'étudiants ayant pris part au programme Erasmus pour 2020. Elle souligne également l'importance de la mobilité étudiante et de la formation tout au long de la vie, afin d'approfondir l'Espace européen de l'enseignement supérieur. La coopération entre les pays doit être renforcée, afin d'améliorer la reconnaissance des diplômes, les programmes de financement et l'attribution de bourses. Les formations en Europe doivent être plus transparentes, et accessibles à toutes les tranches d'âge. Un rapport du réseau d'informations sur l'éducation en Europe se montre optimiste, au vu des progrès réalisés ces dernières années, quant à l'accomplissement de l'espace européen de l'enseignement supérieur d'ici 2020.

Plus d’infos sur cette rencontre de fin avril

Ce qu’est le processus de Bologne