JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

Quelle situation politique en Grande Bretagne ?

Les élections britanniques du 6 mai 2010 marquent sans aucun doute la fin d’un cycle politique. Après treize années passées au pouvoir, les travaillistes connaissent une usure politique et intellectuelle qui les place en situation défavorable auprès des électeurs.

Sur fond d’une crise économique sans précédent et d’un affaiblissement de la légitimité du personnel politique, les trois grands partis ont tenté chacun à leur manière d’incarner le changement que souhaitent les Britanniques. Tous trois restent pourtant les héritiers de la synthèse politique originale forgée par le New Labour.

Voici un tour d’horizon de cet héritage et de ses enjeux, de la question du modèle économique de la Grande-Bretagne à celle de l’efficacité de son système social, publié par La Vie des Idées : des questions, oh combien d’actualité chez nous, mais avec un autre regard ! 

Jorge Semprun : "J'ai perdu mes certitudes, j'ai gardé mes illusions."

A l'âge de 86 ans, Jorge Semprun publie "Une tombe au creux des nuages. Essais sur l'Europe d'hier et d'aujourd'hui" (Flammarion/Climats), recueil d'articles et de discours écrits entre 1986 et 2005.

Il revient dans une interview dans la newsletter "nonfiction.fr", sur son expérience unique des grands événements historiques du XXe siècle. C'est aussi l'occasion d'évoquer l'avenir de l'Europe et l'espoir qu'il place en elle.

9 mai 1950 - 9 mai 2010 : 60 ans après, l’Europe reste une nécessité !

Il y a 60 ans, 5 ans après la fin de la guerre, Robert Schuman lançait ce qui est considéré aujourd’hui, comme l'appel fondateur de la construction européenne. Lors du Conseil européen de Milan en 1985, les chefs d'État et de gouvernement décidait d'instaurer le 9 mai comme « Journée de l'Europe ».

Célébrée chaque année depuis 1986, la Journée de l'Europe est l'occasion d'activités et de festivités qui rapprochent l'Europe de ses citoyens (l’occasion de nombreuses réunions des jumelages, par exemple). Le 9 mai est devenu un symbole européen aux côtés du drapeau, de l’hymne, de la devise et de la monnaie unique (l'euro)

Depuis plusieurs années, l’Europe traverse une crise profonde, dont l’adoption difficile du traité de Lisbonne n’est qu’une illustration.Beaucoup de choses ont changé en 60 ans ! Faut-il pour autant renoncer ? Surement pas.

Lorsqu’on regarde l’évolution du monde, la construction d’un pôle européen cohérent, stable solidaire est plus que jamais une nécessité ! Pour avancer il faut certes, afficher un volontarisme qui offre des perspectives, mais il faut aussi être efficace, en acceptant les compromis nécessaires. Nous n’imposerons pas aux autres notre propre modèle ; nous pouvons par contre, par des compromis, permettre les avancées vers un modèle européen original ; A nous de les imaginer, de les proposer sans nous enfermer dans nos schémas nationaux !

Solidaires avec les Grecs, victimes d’abord des spéculateurs !

La Grèce a besoin d’argent, et les organismes financiers privés lui prêtent à des taux très élevés. D’ou la nécessité d’un soutien public, à des taux qui devraient être privilégiés !

Ce mécanisme a joué pour les banques. Les Etats n’ont pas hésité. Les banques compte tenu des conditions qui leur ont été faites se sont redressées très vite .Quelles contreparties leur ont été demandées ? Elles n’ont pas été nationalisées ! Elles partagent les pertes et gardent les bénéfices !

Deux poids, deux mesures ? La Banque centrale européenne n’hésite pas à prêter à des taux très faibles aux banques, qui seraient prêtes à reprêter à des taux prohibitifs à l’Etat grec ! Les Etats européens vont ils gagner de l’argent sur les grecs ?

Oui, nous devons être solidaires avec le peuple grec !

Non, les Grecs ne méritent pas la purge qu’on leur prépare pour répondre à une situation que le gouvernement de droite leur a cachée, et qui résulte pour beaucoup d’agents spéculateurs.Les décisions annoncées vont provoquer beaucoup de drames humains dans un pays ou la pauvreté est déjà importante.

Cette situation met à nu une nouvelle fois les dérives actuelles de notre système financier. Mais restons optimistes, Comme le dit Guillaume Duval, dans Alternatives économiques : « La situation est grave, mais il ne faut pas exclure que la crise grecque se révèle, au final, bénéfique pour l'Europe. Ce sont les crises qui font progresser l'Europe : c'est toujours dans l'urgence et devant la nécessité qu'on parvient à faire évoluer des textes qui, pourtant, paraissaient jusque-là « gravés dans le marbre », qu'on arrive à remettre en cause des règles et des procédures que des années de négociations intensives n'avaient pas permis de faire bouger. A condition, bien sûr, de résoudre la crise avant qu'elle ne prenne des dimensions catastrophiques et ne menace la construction européenne elle-même »

Le monde diplomatique : Crise financière, les six étapes d’un désastre

Les graves questions que la Grèce pose aux socialistes

Télos : Nuages noirs sur les banques françaises

Marianne :Les trois mensonges des experts et des médias

Enseignement supérieur: Ou en est le processus de Bologne ?

Un rapport présenté par la Commission européenne révèle que les pays se heurtent encore à certaines difficultés en matière de modernisation de l’enseignement, dix ans après le lancement du modèle de réforme connu sous le nom de «processus de Bologne». Ce rapport, fondé sur des données fournies par les quarante six pays participant au processus, montre que la crise économique a eu des répercussions variées sur l’enseignement supérieur: certains pays ont augmenté leurs dépenses alors que d’autres y ont réalisé des coupes franches. Ce rapport a été examiné lors de la conférence des ministres européens de l’enseignement supérieur, le 11 mars à Budapest et le 12 mars à Vienne.

Le processus de Bologne, qui porte le nom de la ville italienne dans laquelle il a vu le jour en juin 1999, a marqué le coup d’envoi d’une série de réformes dont l’objectif était de rendre l’enseignement supérieur européen plus compatible, comparable, compétitif et attrayant pour les étudiants. Il était principalement axé sur: l’instauration d’un système d’études en trois cycles (licence, master, doctorat), l’assurance qualité, la reconnaissance des diplômes et des périodes d’études.

Selon un rapport intitulé Focus sur l’enseignement supérieur en Europe 2010: L’impact du processus de Bologne , rédigé par le réseau Eurydice pour la Commission , le processus de Bologne a largement atteint ses objectifs et ce, grâce à l’action conjointe des pays: son succès aurait été moindre si chacun avait agi de son côté. Le système d’études en trois cycles et les normes de qualité supérieures sont devenus la règle en Europe, bien que la reconnaissance des diplômes pose encore problème dans certains cas.

Le rapport met en évidence la diversité des réactions face à la crise économique et conclut que, plus que jamais, il est vital que l’Europe se montre cohérente et investisse dans la modernisation de l’enseignement supérieur afin d’aider les citoyens à s’adapter à la nouvelle donne économique, démographique et sociale. Il précise qu’il est également nécessaire d’accélérer la mise en œuvre des mesures destinées à encourager les groupes socialement défavorisés et les apprenants adultes à participer à l’enseignement supérieur.

L’étude souligne en outre que les pays doivent déployer davantage d’efforts en faveur de la mobilité des étudiants. Les programmes européens ont été les principaux catalyseurs dans ce domaine et l’étude recommande que cet aspect soit considéré comme une priorité dans le cadre de l’espace européen de l’enseignement supérieur.

Le rapport a été établi par le réseau Eurydice ( www.Eurydice.org ), qui fournit des informations et réalise des analyses sur les systèmes et les politiques d’enseignement européens. Ce réseau est coordonné et géré par l’Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» de Bruxelles, qui en élabore les publications et les bases de données.

La Commission lance un débat public sur l'avenir de la politique agricole commune

L'agriculture traverse une crise sans précédent ,marquée par une baisse considérable des revenus des agriculteurs, déja évoquée ici.

Dans le même temps s'est engagée une réflexion déja évoquée aussi ici, sur la future politique agricole commune.

Enfin le nouveau traité de Lisbonne prévoit une procédure de codécision sur la PAC qui va porter le débat au parlement européen.

C'est dans ce triple contexte que le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolo, a annoncé le lancement jusqu'au mois de juin 2010 d'un débat public sur l'avenir de la politique agricole commune (PAC). M. Ciolo a estimé qu'il était important que le débat parle des objectifs de la PAC et qu'il prenne en compte les attentes de la société de la PAC pour l'avenir, afin d'éviter que ce ne soit qu'une affaire de spécialistes .

Il prévoit que le débat s'organise autour de quatre questions stratégiques:

1) Pourquoi une politique agricole commune européenne ?

2) Quels sont les objectifs que la société assigne à l'agriculture dans toute sa diversité ?

3) Pourquoi reformer la PAC actuelle et comment faire en sorte qu'elle réponde aux attentes de la société ?

4) Quels outils pour la PAC de demain ?

Le commissaire a plaidé pour une réforme de la PAC, qui selon lui, devrait prendre en compte le besoin de trouver certains instruments " pour pouvoir intervenir dans des situations de crise, ou même anticiper de telles situations ". M Ciolo souhaite faire de des attentes des citoyens un outil d'avenir pour les agricultures de l'UE.

Le multilinguisme est un humanisme

« La langue de l’Europe, a dit Umberto Eco, c’est la traduction ». Dans un essai aux résonances politiques, François Ost prend les armes pour la diversité des langues et leur irréductibilité. La traduction a lieu d’abord à l’intérieur d’une même langue, et doit s’affranchir du mythe de la langue unique. 

A lire : François OST, Traduire. Défense et illustration du multilinguisme, Fayard « Ouvertures », 2009. 421 p.

 Dans une une note de "La vie des idées", Leyla DAKHLI montre que le livre de François Ost, comme l’indique son titre, est une plaidoirie. Mais il ne s’agit pourtant pas d’un traité polémique contre le ‘tout anglais’ qui voudrait prendre la défense des langues minoritaires, comme on en a vu fleurir. C’est une réflexion approfondie sur la (les) langue (s) que notre monde devrait parler pour répondre à notre désir d’universel tout en se nourrissant de nos diversités.

Téléchargement Le multilinguisme est un humanisme

Les Européens demeurent matérialistes

Alors que de nombreux sociologues pensaient que nos sociétés européennes étaient devenues « post-matérialistes », il semblerait, selon une enquête Eurobaromètre, que les Européens restent particulièrement préoccupés par des valeurs matérielles, tendance accentuée par l'effet de la crise.

 

La Commission européenne avait commandé un sondage TNS à travers l'Union européenne au début de la crise qui révélait que le post-matérialisme avait baissé par rapport à la précédente enquête de ce genre en 2005.

 

Par ailleurs, la moitié des Européens refusent d'accorder « plus d'importance aux loisirs plutôt qu'au travail » alors que c'était le cas en 2005. On constate des variations selon les pays européens. Ainsi les pays davantage développés comme la Suède et le Danemark seraient plus détachés par rapport aux valeurs matérielles.

 

Cet Eurobaromètre présente également les principaux critères du bonheur pour les Européens. En première position la santé avec 73% des réponses suivi de l'amour (44%), du travail (37%), de l'argent (32%), de l'amitié (27%), du plaisir (10%) et de la solidarité (6%).

Grèce : l’appel au FMI est une mauvaise nouvelle pour l'Europe

La décision prise par l’Europe de faire appel au FMI pour aider la Grèce est une mauvaise nouvelle.La Grèce pour faire face à une dette massive, doit emprunter : elle doit le faire à des taux beaucoup trop élevés.

Les terribles dérives moralisatrices de certains médias Allemands ont conduit le Premier Ministre grec à déclarer : « Les Grecs n’ont pas plus la paresse dans leurs gènes que les Allemands n’ont le nazisme dans les leurs ». Ce n’est pas nouveau, dans l’histoire, que les plus riches accusent les plus pauvres, de paresse quand ils ne veulent plus rien admettre.

La Grèce est trop dépendante du reste du monde, et ce qu’elle paye à ces investisseurs étrangers ou financiers, dépasse le raisonnable.

Les Etats Européens ont été capables de prêter aux banques à des taux de 0% ou 1%. Pourquoi l’Etat Grec devrait il emprunter à des taux de 5 ou 6% ?

Le refus d’Angela Merkel que l’Europe assume cette solidarité est lourd pour l’avenir. G.Duval l’a fort bien dit dans sa lettre à ses amis allemands.

L’appel au FMI montre la fragilité d’une Europe peu solidaire. Jusqu’ici les dirigeants européens l’avait refusé, question de souveraineté et de crédibilité ! Les grecs ne s’y trompent pas et redoutent l’intervention d’un organisme, dont en dépit des opinions de son directeur, « le savoir faire technocratique s’est avéré destructeur pour les pays ou il a été appliqué »

Il est urgent que l’Europe se dote de réels moyens de surveillance, avant que d’autres pays ne basculent, et se dotent ,d’un Fonds Monétaires Européen, capable d’aider les pays de la zone Euro.

Pour en savoir plus sur les causes et conséquences

Quelle politique commune pour l’agriculture et les zones rurales après 2013 ?

La Commissaire Mariann Fischer-Boël a lancé en 2009 une discussion sur l’architecture des paiements directs, dans le but de repenser la philosophie de la régulation agricole au sein de l’UE. A l’occasion de la présidence Suédoise du Conseil de l’UE, Notre Europe et l’Institut suédois d’études européennes (SIEPS) ont invité à Stockholm, experts, décideurs, représentants de la Commission et chercheurs à poursuivre ce débat.

Le présent document offre au lecteur francophone les résumés d’interventions à ce séminaire, en septembre dernier, puis une sélection des propos peu traduits en langue française. En donnant accès à ces analyses Notre Europe et le SIEPS espèrent ainsi contribuer au débat sur l’avenir de la politique agricole européenne.