Les élections britanniques du 6 mai 2010 marquent sans aucun doute la fin d’un cycle politique. Après treize années passées au pouvoir, les travaillistes connaissent une usure politique et intellectuelle qui les place en situation défavorable auprès des électeurs.
Sur fond d’une crise économique sans précédent et d’un affaiblissement de la légitimité du personnel politique, les trois grands partis ont tenté chacun à leur manière d’incarner le changement que souhaitent les Britanniques. Tous trois restent pourtant les héritiers de la synthèse politique originale forgée par le New Labour.
Voici un tour d’horizon de cet héritage et de ses enjeux, de la question du modèle économique de la Grande-Bretagne à celle de l’efficacité de son système social, publié par La Vie des Idées : des questions, oh combien d’actualité chez nous, mais avec un autre regard !
- La crise de la représentation en Grande-Bretagne par Florence Faucher-King. Le scandale des notes de frais ou les récentes révélations sur la corruption d’anciens ministres travaillistes ont profondément affaibli la légitimité de la classe politique britannique. Florence Faucher-King revient sur les principaux épisodes et facteurs qui ont conduit à une crise inédite de la représentation au pays du parlementarisme.
- Le déclin de l’industrie britannique et ses conséquences régionales par Tim Leunig Selon Tim Leunig. La poursuite du déclin de l’industrie britannique au cours des années 2000 a provoqué l’aggravation des inégalités régionales. Quels que soient les vainqueurs des prochaines élections, il leur sera difficile de freiner un mouvement que les travaillistes n’ont pas su enrayer.
- Du progrès perpétuel à la société brisée : La rhétorique du changement de Tony Blair à David Cameron par Emilie L’Hôte. La question du « changement » est au centre de la campagne électorale en Grande-Bretagne. Travaillistes, conservateurs et libéraux-démocrates revendiquent chacun la capacité de transformer une société fragilisée par la crise. L’analyse linguistique des métaphores du changement révèle à la fois la force et les contradictions de leurs stratégies rhétoriques.
- Le globalisme économique du Royaume-Uni par Alexis Garatti. Artisan et partisan de longue date de la globalisation, le Royaume-Uni souffre plus intensément des effets de la crise. Malgré ces difficultés, les candidats aux prochaines élections ne remettent pas en cause un modèle économique ne cherchant plus à créer de la richesse au niveau national, mais à capter de la richesse au niveau global. Le Royaume-Uni offre une image avancée de l’Europe, si celle-ci ne parvient pas à coordonner la défense de son industrie et de son modèle social.
- Pourquoi le New Labour a besoin d’idées neuves par Patrick Diamond et Roger Liddle. Le New Labour de Gordon Brown a-t-il encore un projet politique pour la Grande-Bretagne ? Après treize années d’exercice du pouvoir, essoufflement idéologique des travaillistes n’est guère surprenant. Patrick Diamond et Roger Liddle, membres du think tank Policy Network, invitent les sociaux-démocrates à redéfinir le rôle de l’État.
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