JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

Un "sombre bilan " de l'emploi dans le monde

L'Organisation Internationale du Travail dresse un « sombre bilan » de l'emploi mondial et estime qu'il faudra créer au moins 440 millions d'emplois d'ici 2020.

«Il y a, depuis 2007, une trentaine de millions de chômeurs de plus dans le monde - et les chiffres ne semblent guère devoir reculer prochainement. » C'est le « sombre bilan » de l'emploi mondial dressé par l'OIT.

Pas de cathédrale dans le désert, pas d’usine performante sans un environnement favorable !

On oublie trop souvent que la rentabilité d’une entreprise ne se mesure pas de façon isolée : une usine d’engrais sans les réseaux commerciaux, sans les personnels qualifiés pour la faire tourner, sans les agriculteurs capables de les utiliser efficacement …n’apporte aucun développement ; Bref une usine sans environnement favorable est peu efficace !

Contrairement à ce que croient les partisans du « tout marché », les performances d’un pays et de ses entreprises ne sont pas indépendantes de la qualité de son secteur public, ou de ses services collectifs, ou à la personne.

La santé, la recherche, les infrastructures de communication ou de télécommunication, les réseaux d’énergie, la formation, la réactivité des administrations…. sont autant d’éléments indispensables au bon fonctionnement des entreprises. Les réseaux d’entreprises, comme les synergies entreprises/formation/recherche, sont autant d’amélioration de leurs performances.

Le rappeler, c’est à la fois redire les limites d’un calcul économique réduit à la seule entreprise, c’est réaffirmer le rôle utile de l’action publique pour organiser cet environnement, c’est rappeler l’utilité de l’impôt pour financer ces fonctions collectives indispensables. Il est des moments ou il faut rappeler ces fondamentaux.

Vers l'adoption d'un impôt européen ?

La création d'un impôt européen est un sujet qui va, à partir de 2014, susciter beaucoup d'intérêt dans le prochain cadre financier dont nous reparlerons ici bientôt.

Lors d'une conférence de presse récente, tenue à Strasbourg , Joseph Daul, le président du groupe PPE au Parlement européen, a constaté que l'Union européenne avait besoin d'épargne pour mieux gérer les politiques comme l'immigration, l'énergie, la recherche, le climat et l'innovation ; politiques où l'Union est plus efficace que les États membres.

Toutefois, le Parlement européen estime que les citoyens européens ne sont pas prêts à accepter une telle imposition. Dans le cadre de l'adoption du budget 2011 et en raison des réticences nationales (notamment par la France et l'Allemagne), il a été précisé qu'il ne s'agit pas d'une imposition supplémentaire au niveau national mais plutôt d'un remplacement au même coût - qui devient collectif - au niveau européen.

Selon Joseph Daul, il s'agirait d'un impôt " vraiment à l'échelle européenne pour ne pas créer de distorsions de concurrence " d'un pays à l'autre. Du reste, la Commission européenne dans sa communication sur le réexamen du budget en octobre prochain annonce qu'elle va lancer un débat sur le sujet.

Voila un vrai sujet pour la construction Européenne dont la gauche doit s'emparer : comment faire que ce ne soit pas un prèlèvement supplémentaire, mais un vrai acte de citoyenneté européenne? Mais on ne pourra pas vouloir construire l'Europe et ne pas lui donner une légitimité fiscale !

QUE FAIRE DES NICHES FISCALES ?

Les niches fiscales ne sont pas en elles mêmes condamnables : elles peuvent servir à corriger les défaillances du marché, développer certains services ou produits … Ce sont des outils de régulation que seul un libéralisme forcené peut totalement condamner.

Et pourtant leur multiplication, sans évaluation réelle, crée des effets pervers dommageables :

- C’est un cout budgétaire important (75 milliards alors que le seul impôt sur le revenu rapporte 50 milliards !), en raison de leur prolifération incontrôlée (468 recensées en France pour seulement 86 en Allemagne !)

- C’est ensuite une source d’injustice car leur importance fait que l’impôt sur le revenu n’est plus progressif : le taux d’imposition finit par décroitre avec le revenu, car plus le revenu augmente plus on peut profiter de la diversité de ces niches !

Résultat : les niches fiscales par leurs effets injustes accentuent le rejet de l’impôt ! Le rabotage au fil de l’eau, sans évaluation réelle, va aboutir à un système qui n’a aucune raison d’être efficace

Plusieurs pistes de solution :

- Une évaluation systématique, indépendante, transparente, pluraliste, un peu comme en Allemagne, pour évaluer l’efficacité réelle par rapport aux objectifs

- Une suppression totale des niches, avec une fusion CSG et IRPP, avec un prélèvement à la source, avec une réintégration de certaines niches à posteriori

- Un plafonnement du montant de ces niches par individu, soit en valeur absolue, soit en pourcentage du revenu

Il faut en sortir car la situation actuelle, est non seulement injuste et inefficace, elle provoque un rejet de l’impôt nécessaire dans toute société

Vous pourrez retrouver certaines de ces réflexions soit dans l’article de Olivier Ferrand : "Les niches fiscales, du chihuahua au dogue allemand" , Ou dans les travaux du groupe de travail de Terra Nova : «Niches fiscales : une réforme volontariste est possible »

Le moteur à compression variable : une « success story » de la technopole du Madrillet !

L’aventure du moteur à compression variable a commencé il y a 10 ans sur la technopole du Madrillet. C’est sur les bancs moteurs du CERTAM qu’a été testée pendant des milliers d’heures, en partenariat avec l’entreprise lyonnaise MCE-5, cette nouvelle technologie.

Cette innovation consiste à moduler la compression dans la chambre du moteur à explosion, selon les besoins, évalués grâce à l’électronique embarquée. Il en résulte des économies dans la consommation d’essence de 20 à 30%, et de fortes réductions d’émissions de CO2.

Testé en laboratoire, ce nouveau moteur était présenté hier dans un véhicule classique dans la cour du Conseil Régional, et j’ai pu une nouvelle fois en mesurer le potentiel pour notre Région. A quelques jours du salon de l’auto, ce véhicule « démonstrateur » ne demande plus qu’a être « choisi » par les constructeurs automobiles pour passer au stade industriel.

Cette « Success story » est un des résultats de l’émergence du technopole du Madrillet. Il est le fruit du partenariat avec des labos, comme le Certam, des entreprises comme MCE-5, et le pôle de compétitivité Movéo.

Cette aventure innovante place en pôle position notre Région pour la fabrication des moteurs du futurs, comme elle l’a été avec Delamarre Debouteville ou avec le moteur Ariane .

 Le conseil Régional soutien et finance fortement depuis de nombreuses années le Certam et ce projet, comme il s’investit de plus en plus dans la recherche et l’innovation.

Des filières économiques régionales dont on ne parle pas assez!

L'automobile , la chimie,la logistique ... sont maintenant reconnues comme des filières économiques importantes dans notre Région. Il en est d'autre qui pèsent en terme d'emploi,mais dont on parle moins: La filière agro alimentaire ( 650 entreprises et 14000 salariés en Haute Normandie) et la filière "emballage". Ce billet est l'ocasion à travers deux documents de l'INSEE et de la Chambre de commerce et d'industrie de faire le point sur ces deux filières.

Réformes des retraites : pas de justice sociale, sans équité entre les générations

La réforme des retraites menée par le gouvernement n'est pas une réforme juste. La gauche et les syndicats soulignent à juste titre sa grande injustice sociale. Mais elle est aussi injuste au plan de l'équité intergénérationnelle : ce sont les jeunes générations qui vont financer le « trou » du système de retraite.

Dans cette tribune, publiée  dans Le Monde et par Terra Nova, Bruno Palier, politiste et membre du conseil scientifique de Terra Nova, et Najat Belkacem, maire adjointe de Lyon en charge notamment de la jeunesse (PS), soulignent que cette iniquité n'est pas spécifique aux retraites : toutes les grandes politiques publiques, en réalité, sacrifient les jeunes générations. Ils prônent une « révolution copernicienne », pour donner la priorité à l'investissement social dans les générations futures.

Rappel à l'ordre de la Commission pour lutter contre les substances chimiques et pour un développement durable

La mise en œuvre des politiques européennes sur le développement durable continue. C'est dans cette optique que la Commission européenne a rappelé aux entreprises qu'elles devaient impérativement enregistrer toutes leurs substances chimiques les plus couramment utilisées ou les plus dangereuses pour le 30 novembre 2010.

Cet enregistrement est imposé par REACH, le règlement de l'UE sur les substances chimiques et leur utilisation sûre. De plus, les entreprises doivent notifier la classification et l'étiquetage de ces substances auprès de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) pour le 3 janvier 2011 au plus tard.

Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne et commissaire chargé de l'industrie et de l'entreprenariat, et Janez Potocnik, Commissaire chargé de l'environnement, ont fait une déclaration commune sur ce sujet. Selon eux, " l'industrie chimique a besoin d'être durable (...). Ces exigences faites aux entreprises sont strictes, mais elles représentent un investissement rentable car le rôle moteur de l'industrie chimique européenne s'en trouvera renforcé". Le but de telles mesures est de renforcer la compétitivité de l'UE, favoriser l'innovation et développer l'emploi " pour les citoyens européens, dans un environnement plus propre et plus sain".

Tout sur la directive REACH     Le point de vue de greenpeace

 

Reclassements, mutations économiques : quelques éclairages!

Dans la période de crise actuelle, la question des mutations économiques et du reclassement des salariés est essentielle, car trop souvent synonyme de mise au chômage ! Voici deux documents qui font le point sur cette question au plan de la Haute Normandie, et au plan national. Ils permettent de mieux comprendre la complexité de ces problèmes, et d’offrir une base pour imaginer des propositions nouvelles.

 Le premier, émane du CREFOR avec un focus plus particulier sur l’expérimentation dans le bassin du Havre du contrat de transition professionnelle et une description du dispositif mis en œuvre dans la région.

Téléchargement Le reclassement en HN

Le second, Mutations économiques, reclassement, revitalisation, vient du Conseil d’Orientation pour l’emploi, et envisage toute la problématique des mutations économiques.

Téléchargement COE mutations economiques

Europe: une nouvelle chance pour le service public!

L’Europe serait-elle une chance pour les services publics ? C’est la forme affirmative qu’ont choisi Pierre Bauby et Françoise Castex comme titre à leur récent essai. Cela peut paraître une provocation ou une ironie de mauvais goût tant l’Union européenne est responsable, pour beaucoup de nos concitoyens, de la dégradation de la qualité des services publics.

Pour les défenseurs des services publics, usagers et salariés, l’Union européenne est perçue comme le fossoyeur des services publics.  Certes, la France a plutôt mieux résisté que l’Angleterre de Margaret Thatcher. Cette perception de la responsabilité de l’Union européenne dans la dégradation de la qualité des services publics n’est pas étrangère au désamour grandissant des citoyens vis-à-vis d’un projet européen dans lequel la notion même de service public n’aurait pas de place.