Comment nourrir une population mondiale qui devrait passer de 7 à 9 milliards d'habitants d'ici à 2050 ? Et cela alors que nous devrons aussi très probablement consacrer davantage de surfaces à des usages non alimentaires afin de substituer des produits agricoles aux énergies fossiles, même si ce sera fait de façon beaucoup plus efficace que pour les agrocarburants actuels. C’est la question que se pose Alternatives économiques dans un article récent.
Depuis cinquante ans, la population mondiale a plus que doublé. On est cependant parvenu à nourrir ces presque 4 milliards d'humains supplémentaires : la production agricole mondiale a en effet été multipliée par 3,4 dans le même temps (les problèmes aigus de faim qui subsistent aujourd'hui sont pour la plupart liés à des conflits et à la désorganisation qu'ils entraînent).
Mais cet effort colossal a été réalisé en pompant trop d'eau dans les fleuves et les nappes phréatiques, et en utilisant trop d'intrants chimiques, qui ont progressivement empoisonné notre environnement. Non seulement on ne pourra pas aller plus loin dans cette direction, mais il est nécessaire de faire rapidement marche arrière.
Si on veut quand même relever le défi alimentaire à venir, il faut adopter une " agriculture écologiquement intensive ", estiment certains chercheurs. Il faut aussi améliorer nettement l'efficacité de la distribution des produits alimentaires et changer de mode d'alimentation.
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), on produit aujourd'hui 4 600 kilocalories de cultures comestibles par personne mais seules 2 000 arrivent jusqu'aux consommateurs (la ration alimentaire moyenne d'un adulte doit être de 2 500 kilocalories). En cause : les prélèvements croissants pour l'alimentation animale, liés au développement excessif d'une nourriture carnée, et les pertes considérables à tous les stades du transport et de la distribution des aliments.
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