La Journée de solidarité créée après la canicule de 2003 devait permettre de financer la prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Elle sert surtout aujourd'hui à remplir les caisses de l'Etat, selon l'AD-PA, une association regroupant 1800 directeurs d'établissements pour personnes âgées.
Récemment avait lieu le vote du budget de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). L'Etat et le MEDEF ont voté en faveur d'un montage financier alambiqué, quand la quasi-totalité des associations de personnes âgées et handicapées, ainsi que les représentants des conseils généraux ont voté contre.
La raison est simple : le gouvernement a décidé de taper dans la caisse. En juillet dernier, le directeur de l'AD-PA Pascal Champvert dénonçait déjà cette situation : depuis 2004, "plus d'1,2 milliard d'euros (soit 50.000 emplois) provenant du jour férié supprimé n'ont pas été dépensés comme prévu", dont "700 millions ont servi à diminuer l'engagement de l'Etat et de l'assurance maladie dans le secteur, au lieu d'améliorer les conditions de vie des personnes âgées". "C'est clairement du détournement" avait alors tonné Pascal Champvert .
Loin de s'améliorer, les choses continuent d'empirer, cette année. Les crédits que la CNSA affectait à la rénovation des maisons de retraite ont été réduits : de 310 millions par an, ils passeront à 120 millions en 2010. Car l'Etat a décidé de ne pas autoriser la Caisse à reporter les crédits non utilisés d'une année sur l'autre. Le différentiel sera donc affecté au renflouement de l'assurance maladie, autant que l'Etat n'aura pas à financer de sa poche. "Cette année le détournement direct sera de plus de 200 millions d'euros. Pire que cela l'Etat organise les détournements à venir à hauteur de 307 millions d'euros", a de nouveau dénoncé dans un communiqué le président de l'AD-PA, Pascal Champvert.
Le but de l’AD-PA n’est pas de polémiquer avec tel ou tel, mais de contribuer à rendre transparent un débat d’une effroyable complexité technique ; ainsi l’AD-PA espère inciter les Pouvoirs Publics à engager les vrais arbitrages financiers dont les personnes âgées fragilisées ont besoin, plutôt que de se livrer à des opérations de communication parfois éloignées du réel, comme ce fut le cas précédemment.
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Note technique sur les détournements de l’Etat depuis 2004 selon l’AD-PA
2004
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