Par quel moyen institutionnalisé les Chinois peuvent-ils exprimer leur mécontentement ? Le livre d’Isabelle Thireau et Hua Linshan, Les ruses de la démocratie. Protester en Chine, (Paris, Le Seuil, 2010. 450 p., 22 €.) est la première étude occidentale de fond consacrée au xinfang, l’administration des Lettres et visites, qui reçoit actuellement plus de 13 millions de plaintes par an.
Ce livre précise Jean-Louis Rocca dans une note de la Vie des idées, lève le voile sur une administration qui a suscité un large intérêt depuis quelques années mais qui n’a suscité, en langue occidentale, aucune étude de fond. Créée en 1951 mais véritablement « normalisée » par des textes de 1995 puis 2005, «l’administration des Lettres et visites » (xinfang en abrégé) est « chargée de recevoir, classer et d’acheminer vers qui de droit [des] témoignages et [des] requêtes » provenant de la population.
Unique canal d’expression du mécontentement de la population jusqu’aux années 1980, elle reste encore aujourd’hui un moyen essentiel pour beaucoup d’individus et de groupes de révéler une injustice, une malversation ou l’application incomplète d’une procédure.
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