JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

La France régresse dans le classement mondial des égalités homme-femme, alors que l’Europe maintient ses positions

La France régresse dans le classement mondial des égalités homme-femme, alors que l’Europe maintient ses positions. Une étude du Forum économique mondial (WEF), la fait passer à la 46ème place du classement 2010 des égalités hommes/femmes tandis que les pays nordiques caracolent toujours en tête des Etats les plus égalitaires au monde.

Cette étude a bien sur ses limites, mais elle a au moins de sortir d’un regard franco français sur ce sujet, comme nous l’avons fait sur la liberté de la presse ou sur l’éducation .

Cette régression s'explique notamment, selon le WEF, par "la baisse du nombre de femmes occupant des postes ministériels dans les 12 derniers mois". La deuxième raison est que la "France a un des pires niveaux" au monde en terme de ressenti d'égalités de salaire à travail égal » Ceci est d’autant plus à noter que le pays se situe à l'opposé, à la première place pour deux autres des quatre critères pris en compte dans l'étude du Wef: l'éducation et la santé.

La France (46e) et l’Italie (74e) font figure d’exception en Europe car, outre les quatre champions nordiques, l'Irlande (6e), le Danemark (7e), la Suisse (10e), l'Espagne (11e), l'Allemagne (13e), le Royaume-Uni (15e), les Pays-Bas (17e) figurent parmi les 20 premiers pays les mieux classés. Toutefois, de vrais progrès ne seront possibles que lorsque les pays rendront "le mariage et la maternité compatibles avec la participation économique des femmes", martèle l'organisation.

Le rapport de 2010             Presentation du rapport en francais

le classement                     Le profil de la France

La Haute Normandie est elle une Région "riche" ?

La Haute Normandie est souvent vue de Paris ou de Bruxelles, comme une Région « riche ». C’est tout simplement au vu de l’indicateur du PIB par habitant. Nous avons déjà évoqué les limites de cet indicateur du PIB pour mesurer la richesse d’un pays. Qu’en est-il pour une Région ?

Certes la Haute Normandie, région industrielle, produit de la richesse, de la valeur ajoutée : les ports, les raffineries, les centrales nucléaires, les grosses unités industrielles… contribuent fortement à «gonfler» ce PIB régional. Mais cette richesse produite est pour une bonne part redistribuée dans l’ensemble du pays.

Elle est loin de profiter à l’ensemble des habitants de cette Région, comme le montrent :

- Des indicateurs sociaux dégradés dont témoignent un niveau de chômage élevé, un niveau de surendettement des ménages plus important dans notre région, un nombre de bénéficiaires du RSA élevé...

- Une dégradation forte de l’environnement à travers la pollution de l’air ou de l’eau, les risques Seveso,…

- Des « moyens publics » insuffisants dans des domaines essentiels que sont la santé ou la recherche public ou la formation, qui traduisent un « retour » fiscal de l’Etat en dessous de l’apport de la Région

 Cette situation qui traduit une mauvaise adéquation entre « production » de richesse, et «redistribution » montre que le « PIB par habitant » ne peut pas être le seul indicateur pris en compte pour évaluer la situation d’une région. Elle ne peut pas être le seul indicateur dans l’attribution des fonds européens ou des dotations de l’Etat aux Régions : ce serait une nouvelle injustice faite à notre Région, qui n’aurait pas le juste retour de la richesse qu’elle produit.

Des spécificités socioprofessionnelles régionales

Selon L’INSEE, le recensement de la population française de 2007 décompte 29 millions d’actifs de 15 ans et plus, qui peuvent se décomposer en six groupes sociaux. Ces derniers sont inégalement répartis sur le territoire.

Les principales disparités concernent tout d’abord les agriculteurs exploitants et les ouvriers agricoles, qui sont plus représentés dans les régions de l’ouest que de l’est. Par ailleurs, les autres grandes catégories de non-salariés, les artisans, commerçants, et autres professions libérales, sont plus présentes dans la moitié sud de la France. Enfin, les cadres sont particulièrement concentrés en Île-de-France ; cela se vérifie plus particulièrement chez les jeunes cadres et les cadres ayant un diplôme de niveau inférieur à Bac+2.

Sommaire

• La répartition des groupes sociaux sur le territoire n’est pas homogène

• Les agriculteurs et les ouvriers agricoles : surtout dans l’Ouest

• Artisans, commerçants et professions libérales, relativement plus nombreux dans le Sud

• Plus du tiers des cadres vivent en Île-de-France

• Les jeunes diplômés particulièrement concentrés en Île-de-France

Les inégalités sociales d’accès au bac s’accroissent

Un élève dont le père est enseignant a 14 fois plus de chances d’avoir le bac que celui dont le père est ouvrier non-qualifié, indique l'observatoire des inégalités à partir d' une étude du ministère de l’éducation , réalisée à partir des résultats des élèves entrés en sixième en 1995 et bacheliers vers 2002.

Pour les jeunes entrés en sixième en 1989, les fils d’enseignants avaient neuf fois plus de chances.Cette étude est particulièrement importante : c’est la première fois que le ministère indique que les inégalités sociales augmentent à la fin du secondaire.

Il est probable que depuis 2002 les écarts se soient encore accrus. Chez les enfants d’employés des services, le taux de bacheliers est passé de 43,4 à 38 %, la part de bacheliers de la série S (scientifique) tombant même de 7 à 2,7 %. Chez les enfants d’ouvriers non-qualifiés les proportions sont respectivement de 42,7 à 40,7 % pour le bac et de 6,4 à 4,6 % pour la série S.

Ces chiffres semblent confirmer les résultats des évaluations internationales (enquêtes Pisa de l’OCDE) qui indiquent qu’en France la situation se détériore pour les catégories sociales les plus en difficulté. La politique de restauration des filières séparées à des âges de plus en plus précoces - depuis la fin des années 1990 - est sans doute responsable d’une partie du phénomène.

Les dépenses d’énergie des ménages depuis 20 ans : une part en moyenne stable dans le budget mais des inégalités accrues

Les dépenses d’énergie liées au logement et au transport constituent 8,4 % de la consommation des ménages français, soit autant que les loisirs ou les vêtements. Depuis 20 ans, cette part budgétaire, appelée « effort énergétique », est restée relativement stable, après un pic en 1985.

Cette stabilité est le résultat d’évolutions structurelles contradictoires: globalement, l’amélioration des performances énergétiques des logements et des véhicules, conjuguée au développement de modes de chauffage moins coûteux, semble avoir compensé l’étalement urbain et l’augmentation de la surface moyenne des logements.

Les inégalités d’effort énergétique se sont accrues depuis 25 ans entre ménages modestes et ménages riches, entre ville et campagne, entre types d’habitat et entre ménages âgés et ménages jeunes. Un constat, fait dans une note récente de l’INSEE, intéressant en cette période ou le débat « énergétique » est vif .

Sommaire

 Facture énergétique : 2 300 € en moyenne par ménage et par an

 En vingt ans, l’effort énergétique des ménages a peu varié

 Les progrès énergétiques n’ont pas fait baisser la facture

 Des logements de plus en plus grands et de plus en plus équipés

 Les ménages aisés ont davantage profité des progrès techniques

A en croire certains ministres, A 16 ans un jeune pourrait aller en prison, travailler…mais pas s’intéresser à la réforme des retraites !!!

Le gouvernement sent que la jeunesse actuelle souffre : un taux de chômage des moins de 25 ans historiquement élevé, une difficulté accrue pour obtenir un CDI, une volonté gouvernementale de reculer l’âge du départ à la retraite ce qui accroit les difficultés d’emploi, des conditions d’étude ou de logement de plus en plus difficile, un emprisonnement pour certains dans la drogue ou l’alcool…. Incapables d’apporter la moindre réponse à l’une ou l’autre de ces questions, il redoute leur participation aux manifestations.

D’où l’offensive anti jeune lancée par plusieurs ministres, après les propos de Ségolène Royal « « A 15 ans, à 16 ans, je pense en effet que les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue. Je leur demande d’ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique ». « Démagogique », « irresponsable », ….

Tout y passe avec une unité de discours, avec les mêmes mots, ce qui est pour le moins cocasse ! Et pourtant « la réforme serait faite pour les jeunes ». D’ailleurs ils « devraient manifester pour défendre la réforme » !!! Car qu’on se le dise, Il y a de « bonnes « et de « mauvaises » manifestations !

Ils ont oublié le temps ou Nicolas Sarkozy encourageait la jeunesse à manifester contre le CPE...

Ils ont oublié le temps ou le même, en 2007 voulait abaisser la majorité pénale à moins de 16 ans, voir ouvrir les portes des prisons, aux plus jeunes, estimant là, qu’ils étaient « responsables »

Ils ont oublié leur plaidoyer pour l’apprentissage dès 14 ans : serait ce qu’ils étaient alors favorables au travail des enfants ! Un attroupement de manifestants est souvent moins dangereux qu’un accident du travail du à l’inexpérience !

Ils ont oublié la lecture de la lettre de Guy Môquet, mort à 16 ans pour avoir « désobéi » ! I

ls ont oublié le plaidoyer du Président pour le service civique « une chance unique de s’engager, de s’approprier pleinement les valeurs de notre pays, de ne pas être seulement spectateurs mais acteurs du monde qui est en train de se construire ».. . mais ils ne doivent pas manifester.

Je sens qu’il y aura bientôt les « bons » et les « mauvais »jeunes comme il y a eu il y a quelques semaines les « bons » et les « mauvais » Français » ! La question n’est pas de nier le besoin d’une réforme des retraites, la question est qu’elle soit juste et efficace pour sauver le système de retraite par répartition. Et pour cela les jeunes ont le droit de réfléchir, de s’exprimer et de manifester ! Il faut savoir les mettre devant les responsabilités, mais il faut aussi savoir dialoguer avec eux !

La « France globale »

Dans ses premiers travaux, Laurent Dubois, professeur d’histoire à Duke University, a montré comment les révolutions caribéennes ont mis en œuvre les idéaux de 1789. Il invite désormais, dans son livre «global France » à repenser toute l’histoire de France en intégrant ses dimensions extra-hexagonales : l’esclavage, l’espace caraïbe, l’Atlantique, l’Empire colonial, l’immigration.

Il revient en particulier sur la notion d’intégration, inséparable de l’histoire de la République, qui suppose que tout individu peut être transformé en citoyen, quelles que soient ses différences religieuses ou ethniques de départ. La vie des idées publie un interview intéressant de Laurent Dubois par Ivan Jablonka et Silyane Larcher

50 ans de mutations de l'emploi

Au début des années 1960, la main-d’œuvre est très majoritairement masculine, plutôt ouvrière et peu qualifiée. Souvent, seul le chef de ménage exerce une activité hors du domicile. C’est le règne de la grande entreprise industrielle marquée par une organisation du travail de type fordiste ou taylorien, avec essentiellement des contrats de travail à durée indéterminée et à temps plein.

Aujourd’hui, selon un constat établit par l’INSEE, l’emploi apparaît plus « éclaté », qu’il s’agisse des statuts et des situations d’activité entre l’emploi et le chômage, des durées et rythmes de travail, des modes de rémunération ou des unités productives.

Au cours de ces cinquante dernières années, l’emploi s’est féminisé, tertiarisé et urbanisé, il est devenu plus qualifié mais aussi moins jeune. Les contraintes associées au travail ont progressivement changé de nature avec la montée des flexibilités : moins de fatigue physique mais davantage de stress au travail.

Les recensements de la population permettent de préciser certaines de ces grandes évolutions.

Les Français travaillent ils trop peu ?

"Travailler moins? Vous n'y pensez pas !…. » « Les Français sont déjà des champions du monde de la paresse!" Eh bien non, ce n'est pas vrai. Le constat que fait le dossier d’Alternatives économiques d’Octobre 2010 (n°295) est limpide. Ce graphique qui traduit la durée du travail hebdomadaire effective des salariés en Allemagne et en France de 1998 à 2010, en est une belle illustration !

Si les Français travaillaient vraiment trop peu, cela devrait se voir dans la quantité de richesses qu'ils produisent. Or, ils figuraient toujours parmi les plus productifs au monde en 2009. Chaque Français qui occupe un emploi a produit l'an dernier 5% de richesses de plus qu'un Américain, 19% de plus qu'un Italien, 21% de plus qu'un Allemand ou encore 28% de plus qu'un Britannique…

Et avec un temps de travail hebdomadaire effectif de 35 heures en moyenne, selon les données d'Eurostat, les salariés français triment, certes beaucoup moins que les Turcs (51 h) ou les Roumains (41 h), mais à peine moins que les Anglais (35,1 h), autant que la moyenne de l'ex-Europe à quinze et significativement plus que les Allemands (34,3 h) et les Danois (33,4 h), qu'on nous donne régulièrement en exemple. Sans parler des Néerlandais (30,4 h).

Un "sombre bilan " de l'emploi dans le monde

L'Organisation Internationale du Travail dresse un « sombre bilan » de l'emploi mondial et estime qu'il faudra créer au moins 440 millions d'emplois d'ici 2020.

«Il y a, depuis 2007, une trentaine de millions de chômeurs de plus dans le monde - et les chiffres ne semblent guère devoir reculer prochainement. » C'est le « sombre bilan » de l'emploi mondial dressé par l'OIT.