JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

2014-2020 : un budget plus important pour le programme européen d’éducation?

En publiant ses propositions pour la prochaine période budgétaire de 2014-2020, la Commission européenne a délivré son intention de donner une place importante à l’éducation, à la jeunesse et à la culture. Elle propose la création d’un programme unique doté de 15,2 milliards d’Euros sur sept ans, soit une augmentation de près de 70%.

Ce programme, qui s’intitulerait « Education Europe », regrouperait plusieurs actions (Comenius, Leonardo, Erasmus, Jeunesse en Action,..). Il serait axé principalement sur les aides à la mobilité, les relations entre la formation et le monde du travail et un soutien aux politiques des Etats membres afin de parvenir à la réduction du taux de l’abandon scolaire et à l’augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur.

La répartition du budget au sein de ce programme unique et simplifié n’est pas encore connue. Il devrait néanmoins inclure des actions pour le sport qui est devenu une compétence d’appui de l’Union européenne depuis l’adoption du Traité de Lisbonne.

Un autre programme « Europe créative », doté de 1,6 milliard d’Euros, succéderait aux programmes Culture et MEDIA, mais chacun de ces sous-programmes devraient garder leur autonomie.

Ces propositions devront maintenant faire l’objet de négociations entre les 27 Etats membres de l’Union européenne et les députés européens. Le budget et les différents programmes de financement pour la période 2014-2020 devraient être définitivement adoptés en 2013.

Les « coups politiques » maladroits de Martine Aubry et François Hollande sur la dépense publique !

Après Martine Aubry sur la culture à Avignon (« j’augmenterai le budget de la culture de 30 à 50%»), François Hollande a fait une sortie malheureuse en « annonçant la création de 70000 postes d’enseignants ». Ces coups politiques sont des erreurs, pourquoi ?

Un chiffre dans un budget c’est précis : il ne peut pas porter que sur un aspect des dépenses, car une dépense doit être financée ! Quand on veut chiffrer il faut le faire globalement. Il ne faut pas donner le sentiment que l’on « joue » avec les milliards, que l’on répond aux attentes supposées d’une clientèle électorale.

L’éducation doit être pour la gauche une priorité , mais ne doit pas être instrumentalisée : il faut cesser l’hémorragie des postes , mais il y a d’autres aspects tout aussi importants : la formation des enseignants, leur statut et leur rémunération, le contenu de l’enseignement et les moyens matériels qu’on lui donne…Ceci suppose un contrat avec le pays et les enseignants, une programmation négociée, plus que des promesses ponctuelles !

La surenchère sur la dépense publique dans la période est dangereuse car elle laisse croire que la dette peut s’alourdir ou que les impôts augmenteront pour y répondre. Ceci l’est d’autant plus que nos deux candidats ne donnent pas l’impression de vouloir avancer sur la réforme fiscale . Comme le dit dans Libération, Thomas  PIKETTY, « C’est d’autant plus regrettable que Martine Aubry semble vouloir repousser après 2012 la grande réforme fiscale sur laquelle les socialistes sont supposés être tous d’accord (fusion CSG-IR pour mettre en place un grand impôt progressif sur le revenu), mais qui en vérité reste très floue à ce stade. François Hollande évoque davantage le sujet, mais n’a pas encore dit comment il comptait s’y prendre pour réaliser cette réforme. Les deux candidats avaient promis de donner des précisions pour la rentrée. Le premier tour de la primaire socialiste aura lieu le 9 octobre. Peut-être le moment est-il venu de se jeter à l’eau ? »

Ils ne semblent pas avoir pris la mesure que nous vivons la crise d’un système, et qu’il faut répondre à la financiarisation croissante de l’économie, par la réforme des banques, par la lutte contre la spéculation,…, et relancer la production de richesse sans laquelle la dette ne fera que croitre.

Comme le note le Nouvel Observateur, la posture adoptée par Hollande et Aubry énerve les "économistes atterrés". "Nous ne pensons pas que la gauche doit reprendre le discours de la droite sur l'austérité budgétaire. Il faut adopter des mesures fortes contre la mondialisation des échanges commerciaux et financiers qui ruinent les Etats", lance Henri Sterdyniak, l'un des chefs de file du manifeste signé par 1 000 chercheurs et enseignants.

Dans son contrat avec la Nation, Ségolène ROYAL  le dit clairement : « Face à la crise et à l’explosion des inégalités, je ferai inscrire dans la Constitution la règle d’une bonne gestion des fonds publics. Elle comprend la juste répartition des efforts, la contribution équitable du capital et du travail, la garantie des ressources pour la Sécurité Sociale, la lutte contre la fraude et les gaspillages. Je m’engage à réduire la dette et à associer les Français à la réforme pour la justice fiscale, sans augmenter les impôts. »

Blocages et échecs des réformes éducatives menées par la droite depuis 5 ans !

La rentrée scolaire est l'occasion d'un bilan des actions du gouvernement en matière de réformes éducatives. La seule bonne nouvelle: C’est, sans doute, que l’école et le système de formation de la maternelle à la fac seront au centre de la campagne présidentielle, tant la rentrée scolaire 2011-2012 se déroule dans un contexte de tension exacerbée.

Au lieu de s’attacher à atteindre les objectifs, définis lors du Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, et précisés à Barcelone en 2002, de conduire 85 % des jeunes au niveau du baccalauréat, et 50 % à celui de la licence, les politiques publiques conduites depuis lors n’ont eu de cesse de réduire les moyens consacrés à l’éducation, au mépris de toute stratégie d’investissement dans l’avenir. Cette note de Terra Nova révèle, au delà de la suppression des postes, les blocages et échecs des réformes éducatives menées par la droite à travers six points :

- Le choix de mettre fin à l’accueil des enfants de 2 ans en maternelle, en échange d’économies d’emplois, a des incidences scolaires et surtout sociales majeures, en freinant l’accès à l’emploi des femmes. Le transfert de la prise en charge de la petite enfance aux familles, communes ou entreprises pénalise les ménages les plus modestes.

- La réduction du nombre de redoublements, si elle permet l’économie d’emplois enseignants, se contente de ne traiter que les symptômes, et non les causes, de l’échec scolaire : chaque année, environ 20 % des élèves quittent le système éducatif sans baccalauréat ni premier diplôme professionnel ; le quart le plus faible des lycéens de 15 ans voient leur niveau continuer à baisser. Or la lutte contre l’échec scolaire débute bien en amont, notamment à l’école maternelle.

- La faiblesse du taux d’encadrement à l’école primaire est un frein à l’acquisition des compétences, en particulier pour les élèves issus des milieux les moins favorisés. Il est urgent de recréer des emplois, mieux former les enseignants et mieux allouer les moyens pour réduire les effectifs.

- La réduction à trois ans de la préparation au baccalauréat professionnel pose le problème de l’acquisition des compétences nécessaires par les élèves. L’apprentissage conduit une large proportion d’entre eux à un cul-de-sac : pas de poursuite d’études ou de formation. Mieux armer ces élèves permettrait de faire du baccalauréat professionnel un véritable ascenseur social.

- Le lycée fonctionne aujourd’hui comme un établissement de tri sélectif, répartissant les élèves dans les séries générales, technologiques ou professionnelles. Ces séries se distinguent non seulement par les enseignements qu’elles proposent, mais également par le milieu socio-professionnel des élèves qu’elles accueillent. Cette ségrégation sociale, liée à l’organisation actuelle du baccalauréat, rend inaccessible l’objectif de 50 % de jeunes conduits au niveau de la licence, alors même que seul le baccalauréat général prépare aujourd’hui convenablement aux études conduisant à la licence.

- La suppression unilatérale et sans dispositif de substitution de la formation des maîtres a déjà montré cette année ses conséquences catastrophiques. Or la maîtrise de méthodes pédagogiques appropriées dès le cours préparatoire permet de prévenir une grande part de l’échec scolaire. Elle ne peut seulement s’acquérir « sur le tas », et nécessite une solide formation initiale et continue, théorique et de terrain.

Inauguration de l’école Georges Charpak à Déville

C'était aujourd'hui l'inauguration de la nouvelle école "Georges Charpak. Je suis heureux qu'en cette très difficile rentrée scolaire, une collectivité comme la notre puisse envoyer un message d'espoir aux enseignants , aux parents, aux enfants.

L’inauguration dans une commune, d’une nouvelle école, est un événement important, symbolique. Une école c’est un lieu de vie essentiel pour une collectivité. Une école c’est un point de repère décisif pour le devenir de nos enfants. Une école c’est le symbole de l’émancipation que l’on voudrait au cœur de notre République.

Je suis heureux qu'en cette très difficile rentrée scolaire, une collectivité comme la notre puisse envoyer un message d'espoir aux enseignants , aux parents, aux enfants.

Cette nouvelle école répond à l’évolution de la ville. Elle veut répondre à la nouvelle répartition des habitants sur le territoire de la commune et ne pas concentrer sur le seul centre ville, l’accueil des enfants. Elle veut aussi accompagner la rénovation de tout ce secteur, proche de Rouen, qui voit s’accroître le nombre de logements. De projet, cette école devient aujourd’hui une réalité dans un environnement qui continuera à se transformer avec l’allée piétonne vers la route de Dieppe, les aménagements de la rue Georges Hébert, et des nouveaux logements.

C’est le cabinet AACD de Vernon qui a conçu cette école suite à un concours où près de 100 projets nous ont été proposés. C’est un projet de haute qualité environnementale qui s’inscrit dans la perspective du développement durable et économe en énergie. Pour son coût de 4 millions d’euros, la ville a mis l’essentiel mais le Conseil Général nous a aidés pour 416 000 euros, ainsi que l’Etat qui nous a attribué une subvention de 255 000 euros.

Nous avons souhaité donner le nom de Georges Charpak à cette école. Georges Charpak était un grand physicien, prix Nobel de physique en 1992. Décédé le 29 septembre 2010, c’est l’une des premières écoles à porter son nom. Spécialiste de physique nucléaire et des particules, il abordait ces questions sans tabou mais sans concession, avec la vision de l’humaniste. Il a toujours rendu hommage aux instituteurs de la 3ème République, qui l’ont si bien intégré à la société française, lui l’immigré juif Polonais. C’était non seulement un grand scientifique, un grand humaniste, c’était aussi un homme qui a beaucoup fait pour aider les jeunes des écoles primaires à acquérir cette culture scientifique et technique si importante de nos jours. Son engagement autour de « la main à la pate » en témoigne et c’est aussi pour cela que nous avons voulu lui dédier cette école.

Cette école est maintenant pour les enfants. Ils y passeront beaucoup de temps de leur enfance. Je souhaite que ce soit pour eux un lieu d’apprentissage, où ils trouveront du plaisir, où ils apprendront à devenir des citoyens à part entière.

 

Avant la rentrée des classes (2) : Le Compte de l'éducation : principes, méthodes et résultats pour les années 1999 à 2009

Le Compte de l'éducation  (seconde note de synthèse avant la rentrée des classes) vise à apporter une mesure de l'effort monétaire que la collectivité nationale consacre au système éducatif. Il constitue un compte satellite de la comptabilité nationale. Il a donc un statut de compte économique permettant de rassembler et d'organiser, dans un cadre synthétique, l'ensemble des flux relatifs aux dépenses d'éducation et à leur financement.

Dans ce cadre, la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) a élaboré une série de comptes homogènes sur la période 1974-1998, selon une méthode présentée dans le Dossier Éducation & formations n° 7, publié en octobre 1990. Compte tenu des évolutions intervenues depuis cette période, une rénovation du Compte de l'éducation a eu lieu à la fin des années 1990 et au début des années 2000.

Ainsi, une méthode rénovée, mais cohérente avec celle des années précédentes, a été appliquée à partir du compte de l'année 1999. De même, à partir de 2006, la mise en place de la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances) a nécessité d'adapter la méthodologie du compte à ce nouveau contexte.

Le document présenté ici rassemble donc l'état des principes méthodologiques mis en oeuvre pour la production des comptes de l'éducation au cours des années récentes (1999-2009) et qui restent valables pour les prochains comptes. Ce dossier présente aussi en annexe, sous forme de tableaux de synthèse, les principaux résultats détaillés pour cette même période (1999-2009).

Avant la rentrèe des classes (1): Quelle Géographie de l'École aujourd’hui?

Avant la rentrèe des classes, deux billets de synthèse sur l'état de l'éducation en France. Cette première publication (édition 2011) vise à repérer les disparités géographiques du système de formation français, en référence au principe d’assurer à tous les jeunes l’acquisition d’une culture générale et d'une qualification reconnue, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique. Trente ans après les premières lois de décentralisation, elle montre la diversité des contextes éducatifs sur notre territoire national et replace les transformations en cours dans leur profondeur historique.

Présentation : Géographie de l’École décrit les caractéristiques régionales, académiques et parfois départementales du système éducatif français. Si les oppositions en matière de scolarisation, naguère assez tranchées entre le Nord et le Sud de la France, ont largement évolué, on assiste cependant au maintien, voire au renforcement, de certaines spécificités.

L'environnement économique et social : Ce chapitre renseigne sur les situations démographiques et sociales, le niveau de richesse régional et de revenu des ménages, les situations de précarité, de pauvreté ou de chômage.

Le contexte scolaire : Des variations régionales existent concernant la scolarisation précoce, l’enseignement adapté et l’éducation prioritaire, les filières offertes aux lycéens et étudiants, la taille des établissements, les parts du secteur public et du secteur privé.

Les moyens et les ressources humaines : Les dépenses d’éducation (coûts moyens par élève, taux d’encadrement, charges de personnels) sont décrites en distinguant la participation des collectivités territoriales de celles de l’État.

Les parcours scolaires et les résultats : Ce chapitre, centré sur les élèves, évalue les résultats de notre système éducatif en termes de compétences, de réussite aux examens et d’accès à l’emploi.

Quelles académies se ressemblent du point de vue de leur contexte socio-économique ? : Cette analyse dégage une typologie des académies à partir des disparités d’environnement socio-économique.

L'évolution de l'insertion professionnelle des jeunes dans les régions : La situation du marché du travail régional influe d’autant moins sur l’accès à l’emploi des jeunes qu’ils ont un diplôme élevé et qu’ils ont vécu une mobilité géographique au cours de leurs études.

Le rapport complet

Réforme du lycée : comment enseigner les sciences économiques et sociales ?

Parce qu'elles fournissent des clés pour comprendre les mécanismes économiques, financiers et sociaux dans un monde où ceux-ci sont déterminants, les sciences sociales sont un instrument privilégié de formation intellectuelle des élèves.

La réforme du contenu de l'enseignement des sciences économiques et sociales (SES), imposée dans l'urgence par le gouvernement sans réelle concertation avec les professeurs ni amélioration des moyens mis en œuvre, fait débat depuis plusieurs mois.

En février 2010, plusieurs universitaires ont lancé un appel pour que la place des SES soit renforcée mais aussi pour que leur caractère interdisciplinaire soit maintenu. Il souligne les incohérences entre un objectif – celui de renforcer la capacité des lycéens à comprendre leur environnement économique et social - et les moyens mis en œuvre (une réduction du nombre d’heures d'enseignement et la limitation des possibilités de travailler en classe avec des effectifs réduits).

Plus récemment le programme pour la Terminale a été rejeté par le Conseil supérieur de l'éducation.

Dans cette note, Terra Nova insiste sur la nécessité de remettre les sciences sociales au centre des programmes scolaires au lycée, en fusionnant les enseignements d'économie et en les intégrant dans le tronc commun en seconde, en envisageant un enseignement de sciences sociales en dehors de la série ES. Il s’agit de questionner les bonnes pratiques à mettre en place pour l'élaboration des programmes scolaires afin de les préserver des manipulations idéologiques et médiatiques au travers du prisme de la réforme des sciences économiques et sociales au lycée.

Un nouveau départ pour le musée de l’éducation de Rouen

Rouen accueille le plus beau et le plus riche musée de l’Education de France (un des 5 musées scientifiques nationaux avec la cité des sciences, le muséum, le musée des arts et métiers et le Palais de la découverte, tous à Paris). C’est un ensemble qui comprends un musée proprement dit dans la Maison des Quatre Fils Aymon (XVIe - XVIIIe siècle) rue Eau de Robec, mais aussi un centre de ressources jusqu’ici situé à Mont Saint Aignan , dans des locaux assez inadaptés.

C’était aujourd’hui l’inauguration des nouveaux locaux de ce centre de ressources, rue de Bihorel à Rouen dans les anciens locaux de l’école d’alimentation puis de l’ESITPA. Cette opération (dont l’Etat est maître d’ouvrage) a été financée à hauteur de plus de 6,6 M€ par la Région (soit plus de 60% du montant total).

Ces superbes locaux permettront la mise la valorisation, la conservation, d’un patrimoine très riche sur l’histoire de l’éducation, composés de plus de 900.000 documents relatifs à l’histoire de l’éducation en France du XVIe siècle à nos jours : matériels scolaires, livres de classes, estampes, photographies, travaux d’élèves, jeux et jouets éducatifs….

Initialement installé rue d’Ulm, voulu en 1879 par Jules Ferry pour accompagner les missions pédagogiques de l'instruction publique, il est avant tout un laboratoire d'expérience et de recherche destiné à tous les professionnels de l'enseignement. Ce n'est que cent ans plus tard, en 1980, que seront transférées à Rouen les milliers d'archives collectionnées, rejoignant d’importantes collections de matériel pédagogique constituées dans ce but par le CRDP de Rouen. C’est en 1980 que sera créé au sein de l’INRP.

La fusion de l’INRP avec l’école normale supérieure de Lyon en 2010, a fait craindre un temps pour l’avenir de ce musée à Rouen. Le rattachement au centre national de documentation pédagogique, ces nouveaux locaux , ouvrent un nouvel avenir à cet ensemble pourvu que « les moyens lui soient donnés pour porter un vrai projet scientifique et culturel, à la hauteur de l’ambition et de l’investissement public mis en œuvre pour ouvrir ce nouveau site ».

Une mission à vocation pédagogique et culturel qui entretient le patrimoine de cette "exception française" qu'est l'école de la République.

 

Le succès d'Erasmus ne faiblit pas

Le nombre d'étudiants ayant obtenu une bourse Erasmus pour étudier à l'étranger pour l'année 2009-2010 a battu un nouveau record, atteignant plus de 213 000 étudiants, soit une augmentation de 7,4% par rapport à 2008-2009.

Lancé en 1987, le programme Erasmus est " l'une des plus grandes réussite de l'Union européenne", d'après la Commissaire européenne à la Culture et à l'Education, Androulla Vassiliou. Celle-ci s'engage à y consacrer encore plus de ressources dans le futur, avec l'objectif d'atteindre 3 millions d'étudiants pour 2012-2013.

L'Espagne, la France et le Royaume-Uni sont les destinations les plus prisées par les étudiants Erasmus. L'Espagne est aussi le pays qui envoie le plus d'étudiants à l'étranger, suivie de la France et de l'Allemagne.

Pour 2009-2010, 417 millions d'euros ont été investis par l'UE dans le programme Erasmus auquel participent 33 pays (les 27 Etats membres de l'UE, la Croatie, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Turquie et la Suisse depuis 2011).

Un étudiant sur six bénéficiant du programme Erasmus a choisi d'effectuer un stage en entreprise à l'étranger, une possibilité qui est offerte par le programme depuis 2007.

L’association d'étudiants rouennais, Servus Europa s’occupe de l’accueil et de l’intégration des étudiants étrangers venant à Rouen dans le cadre de différentes conventions (Erasmus, Erasmus Mundus, Leonardo, etc.). Elle travaille en partenariat avec le Service des Relations Internationales (SRI) de l’Université de Rouen depuis 2008 afin de participer à la vie étudiante et d'organiser des excursions.

L’échec scolaire n’est pas une fatalité

L’échec scolaire n’est pas une fatalité : le député Yves Durand à travers ce rapport pour la commission des affaires culturelles et de l’éducation, de l’Assemblée Nationale essaie d’apporter des réponses nouvelles comme l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire de 6 à 3 ans et une prise en charge individualisée des difficultés des élèves.

Le nombre de jeunes qui, chaque année, sortent du système scolaire sans avoir obtenu ni diplôme, ni qualification, après avoir connu une baisse importante depuis le début des années 1960, puis stagné autour de 150 000, recommence à croître. Il est possible de l’évaluer aujourd’hui à 180 000 jeunes, considérés par le ministère de l’éducation nationale lui-même comme « perdus de vue », les filles (47 %) étant, il convient de le remarquer, presqu’aussi concernées que les garçons (53 %). Il s’agit là de la traduction concrète de l’échec des politiques scolaires menées depuis dix ans qui, toutes, se traduisent par un désengagement de l’État et une concentration des moyens restants sur les élèves les mieux adaptés au système scolaire.

Les conséquences de ce phénomène de « décrochage scolaire » dans les domaines économiques, en termes de formation et de coût, sociales, sur l’accès de tous à l’instruction et à la promotion, et démocratiques en matière d’exercice de la citoyenneté sont lourdes. Il convient de rompre avec cette orientation.

La proposition de loi visant à lutter contre le décrochage scolaire, présentée par les députés membres du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et apparentés est un premier pas dans cette voie. Elle s’articule autour trois catégories de mesures. La première propose l’allongement de la durée de la scolarité obligatoire en l’anticipant (article 1er). La seconde met en place un dispositif de continuité éducative pour les élèves exclus, de façon temporaire, d’un établissement (articles 2 à 5), qui pourra s’appuyer sur la poursuite de l’intervention des enseignants du réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans les collèges (article 6). Enfin la dernière abroge la loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010 visant à lutter contre l’absentéisme scolaire, au contenu aussi inutile que stigmatisant (article 7).