Le terme de "valeur ajoutée" est au cœur de tous les débats contemporains sur la réforme du budget de l’Union européenne, surtout dans un contexte de rareté de l’argent public. Qu’ils proviennent du monde universitaire ou de la sphère politique, des appels sont lancés afin de revoir les dépenses européennes à l’aune de considérations liées à cette "valeur ajoutée". Toutefois, comme l’ont fait remarquer de nombreux observateurs, cette notion de valeur ajoutée manque singulièrement de clarté sur le plan conceptuel.
Une analyse des documents officiels et des contributions académiques au débat sur le budget communautaire nous montre qu’il existe au moins quatre manières d’aborder la valeur ajoutée. La première se réfère aux bénéfices supplémentaires qu’apporte une intervention à l’échelon européen par rapport à l’échelle nationale. La deuxième porte sur les bénéfices qui découlent d’une gestion et d’une mise en œuvre de qualité. La troisième a trait aux coûts d’opportunité liés aux dépenses effectuées dans un domaine par rapport à d’autres domaines d’intervention. Enfin, la dernière englobe les répercussions secondaires positives des interventions publiques à l’échelle européenne (comme leur contribution à d’autres objectifs de l’Union ou leur impact positif sur les niveaux de gouvernance infranationaux).
Dans une note pour Notre Europe, Eulalia Rubio passe en revue les différentes notions appliquées à la ‘valeur ajoutée’ et illustre la manière dont elles sont utilisées dans les débats actuellement consacrés au budget de l’UE. Ce document aborde également les postulats théoriques dans lesquelles ces notions sont ancrées et analyse les implications et les obstacles pratiques qui découlent de leur utilisation en tant que critère opérationnel d’évaluation des propositions et programmes de dépenses communautaires. En se basant sur cette analyse, il conclut en avançant diverses réflexions sur l’emploi de la ‘valeur ajoutée’ dans le cadre des négociations budgétaires en cours.
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