La question du cumul des mandats continue d'empoisonner le climat politique à gauche. Les arguments pour le limiter ne sont plus à rappeler : vitalité de la démocratie, disponibilité, clarification des responsabilités locales et nationales...pour autant, J'avais en 2010, dit qu'il ne fallait "pas se tirer une balle dans le pied" car la compétition électorale exige l'équité !
Des décisions ont été prises : en 2010 les adhérents du Parti Socialiste ont voté à une large majorité pour l'appliquer pour eux mêmes dès 2012. En 2012 les candidats socialistes aux législatives ont pris et signé un engagement devant les électeurs, de l'appliquer pour octobre 2012, et il faut saluer tous ceux qui ont respecté cet engagement.
Aujourd'hui le vote d'une loi sur la limitation du cumul est prévu, conformément à l'engagement de François Hollande pendant sa campagne, c’est un élément de l'équité que je souhaitais : la date de sa mise en application, de nouveau fait débat. Harlem Désir, après Martine Aubry vient de redire avec force, que le non-cumul des mandats doit entrer en vigueur des les élections municipales de 2014.
C'est une triple exigence, particulièrement symbolique :
- exigence d'honnêteté car cette mise en œuvre ne dépend que de nous : on comprend qu'il puisse être difficile de "tenir" le prix du pétrole car en économie la puissance publique n'est pas seule et on mesure chaque jour la force des marchés ; on comprend que pour le vote des étrangers aux élections, il faille une majorité qualifiée dans le fonctionnement de nos institutions ; pour limiter le cumul, une majorité à l'assemblée nationale est nécessaire mais suffisante.
- exigence de vérité car en politique il faut faire ce que l’on dit ! Les arguties ne peuvent remettre en cause les choix qui ont été faits en le promettant ; la crise économique est aussi une crise de défiance dans notre capacité à la surmonter ; retrouver la confiance dans la parole publique est une nécessité absolue
- exigence démocratique car les militants ont voté massivement sur ces propositions ; le "vivre ensemble" exige le respect des règles collectives ; ne recommençons pas les pirouettes du référendum de 2005 sur l'Europe !
L'exercice du pouvoir ne peut s'extraire de toute règle éthique ou morale, et la peur de perdre quelques élections partielles est un bien piètre argument car ceux qui ont fait le choix du national en 2012 en toute connaissance de cause n'ont pas à revenir au local en 2014, et la loi permettra que cela soit vrai pour tous les candidats! Ne fabriquons pas de la défiance un peu plus encore : aidons les citoyens à retrouver confiance dans leurs institutions et leurs élus, c'est aussi un levier pour sortir de la crise que nous traversons !
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je partage tout à fait votre point de vue et je souscris à cet exposé clair et convaincant. On ne saurait mieux dire.
Cordialement,
une fidèle lectrice de votre journal,
Chantal Hamel
Rédigé par : chantal hamel | 22 février 2013 à 11:03
Voila ce que dit Walls :"Pour 2014, c'est très difficile parce que cela provoquerait plusieurs dizaines de démissions de députés qui choisiraient de garder leur mandat local. Ce serait une faute".
J'ai honte pour le PS : pourquoi ces députés partiraient ils en 2014, alors qu'ils viennent d'être elus députés, et qu'ils avaient pris l'engagement de ne pas cumuler ? ils ont peur d'être virés en 2017? Le PS n'est plus crédible, il se moque des électeurs!
Rédigé par : Claude | 22 février 2013 à 12:48