Relance de la croissance par la demande, et l’accroissement du pouvoir d’achat, ou par l’offre, avec une économie plus compétitive : ce n’est ni l’une ni l’autre, mais un mix à construire, car les délais de réaction ne sont pas les mêmes. Je le disais ici même il y a quelques jours, «l'Europe est non seulement incontournable, elle est indispensable».
La Commission européenne travaillerait actuellement sur un plan d'investissements publics et privés pour une valeur de 200 milliards d'euros afin de réactiver la croissance en Europe. Ce plan ciblerait plusieurs secteurs d'investissements parmi lesquels les infrastructures, les énergies renouvelables et les technologies de pointe, et pourrait être financé selon deux voies possibles. La première possibilité serait l'injection de 10 milliards d'euros au capital de la Banque européenne d'investissement de la part des pays membres. La deuxième solution, qui semble la plus probable, passerait par un "montage financier" qui s'appuierait sur la Banque européenne d'investissement et le Mécanisme européen de stabilité financière. Les premières réactions à ce plan sont plutôt bonnes, à l'instar de la Chancelière allemande Angela Merkel qui, contre toute attente, s'est dite favorable à un renforcement des capacités de la BEI et à une utilisation plus flexible du Fonds d'infrastructure de l'Union européenne. Ce plan devrait être discuté au cours d'une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne qui pourrait se tenir avant le sommet européen des 28 et 29 juin prochains.
De son coté, le président de la BCE, Mario Draghi, a appelé les Etats de la zone euro à définir une stratégie économique sur 10 ans. Il a évoqué l'idée d'un pacte de croissance pour l'Europe. Ainsi, des réformes du marché du travail visant à augmenter sa flexibilité et à favoriser la mobilité, mais aussi à améliorer la situation des jeunes, ont été préconisées. Des initiatives en matière de création d'emploi pourraient également être soutenues par la Banque européenne d'investissement (BEI). Une autre suggestion évoquée par le président de la BCE est "une meilleure utilisation des instruments de l'UE". Il enfin incité à mettre en œuvre des "programmes de consolidation de la fiscalité" afin d'éviter de diminuer les moyens alloués aux plans d'investissement. Par ailleurs, le Conseil des gouverneurs a décidé de maintenir les taux directeurs inchangés, à 1%...
C’est un premier succès pour François Hollande, que je presentais ici avant même le premier tour des élections; c'est un succès pour lui, qu’on en parle, lui qui a fait de la réorientation de l’Europe un axe fort de sa politique. Cela concerne pour lui aussi bien l’accroissement des moyens de la Banque européenne d’investissement que des project-bounds centrés sur des projets d’infrastructures ou encore la meilleure utilisation des fonds structurels, et enfin la taxe sur les transactions financières. C’est autour de ces idées que tournera le mémorandum qui sera élaboré par le prochain gouvernement.
Certes on le voit derrière le mot croissance il y a des contenus différents mais l’idée que la réduction de la dette doit s’appuyer sur une politique de relance et pas seulement sur une gestion rigoureuse des fonds publics qui devient austérité pour certains, est maintenant largement admise
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