L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite. Je n’oublie pas comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy». Cette place est située tout prêt du Lycée de la Vallée du Cailly qu’il était venu inaugurer, à ma demande, en 1992, alors qu’il était Premier Ministre, avec son frère Michel récemment disparu.
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche. Je n’oublie pas qu’en 1988, tout jeune député, en arrivant à l’Assemblée, j’ai pris la place qu’il occupait à la commission des finances, et qu’il quittait pour entrer au gouvernement de Michel Rocard.
François Hollande se rend à Nevers ce 1er mai pour participer à la commémoration de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien premier ministre. Je m’en réjouis, c’est une reconnaissance particulière de son itinéraire, d' un engagement total fondé sur des valeurs. « Le 1er mai, c’est la fête des travailleurs et celle des syndicats ; je veux qu’ils soient respectés », expliquait-il le 26 avril devant la presse régionale. Rendre hommage au petit ajusteur devenu syndicaliste puis ministre, n’en est il pas un beau symbole.
Pierre Bérégovoy comme François Hollande sont tous deux nés dans l’agglomération rouennaise : nous pouvons être fiers de leur parcours. J’ai eu le plaisir de les côtoyer l’un et l’autre, à cette même commission des finances pendant 5 ans, et je peux témoigner de la sincérité de leurs engagements. François Hollande compte parmi les héritiers de Jacques Delors. Pierre Bérégovoy, c’est l’école Pierre Mendès-France. Les deux hommes sont assez proches par le discours de vérité et le réalisme en politique. La république irréprochable défendue par François Hollande s’inscrit dans la démarche d’honnêteté que voulait Pierre Béregovoy . Pierre Bérégovoy disait qu’il fallait « faire confiance à la jeunesse. Elle a l’avantage de voir plus loin ». Aujourd’hui, François Hollande fait aussi le pari de la jeunesse.
Rappelons qu’en mai 1981, après la victoire de la gauche à laquelle il a largement contribué, Pierre Bérégovoy a été nommé secrétaire général de l'Elysée, et François Hollande était à ses cotés comme chargé de mission. Un an plus tard, il est appelé par le président de la république au ministère des affaires sociales, puis devient ministre de l'Economie en 1984. Nommé premier ministre en 1992, dans un contexte intérieur et international très difficile, il vit mal la déroute de la gauche aux législatives, et la mise en cause de sa probité dans une polémique indigne.
L'annonce de sa mort, le 1er mai 1993, plonge les socialistes et les Français dans une profonde tristesse: Un parcours exemplaire qui mérite fidélité !
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