« Le contour des sciences : un enjeu citoyen »

  Le prochain forum des savoirs, organisé par Science Action a lieu ce jour au conseil Régional sur le thème : « Le contour des sciences : un enjeu citoyen ». C’est Guillaume Lecointre , Professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, qui interviendra.

Les sciences sont souvent instrumentalisées à des fins politiques, idéologiques ou économiques. L'exemple le plus spectaculaire provient sans doute du monde des religions à travers les créationnismes. Quelles sont les stratégies à l'œuvre ? Pour déjouer ceux-ci, un rappel du contour élémentaire des sciences - ce pour quoi elles sont faites, ce qu'elles peuvent dire et ne peuvent pas dire, comment elles fonctionnent, est nécessaire. Il convient de rappeler que le contexte de validation des savoirs scientifiques est un processus implicitement laïc. Dans beaucoup de débats public, la science est appelée « au secours » ou au contraire « vilipendée » : dans le jeu démocratique quelle est la place de « l’expertise » ?

Depuis janvier 2009, Guillaume Lecointre est également membre du comité scientifique et de

 parrainage de l'Association française pour l'information scientifique et le 24 janvier 2009 il a reçu le Prix National 2009 de la laïcité par le Comité Laïcité-République. À côté de son travail de chercheur, il s’est toujours intéressé de près à la qualité de l’enseignement scientifique et à la diffusion des connaissances. Entre 1995 et 2005, il a animé la chronique scientifique de l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Depuis 1991, il travaille régulièrement à la formation des enseignants en sciences naturelles dans tout le pays et fait de nombreuses conférences publiques.

C’est à ce contact qu’il a réalisé que la diffusion des connaissances devait être autant positive que préventive : il ne suffit pas de produire des résultats scientifiques, il faut également expliquer comment on les obtient, avertir le public des contrefaçons et délivrer les clés permettant de les démasquer. Pour lui, qu’elle le soit, la science doit respecter dans ses méthodes de travail quatre piliers qui sont, chacun, toujours requis aujourd’hui :

1. Scepticisme initial sur les faits : Nous n’expérimentons sur le monde réel que parce que nous nous posons des questions.

2. Réalisme : Le monde là dehors existe indépendamment et antérieurement à la perception que j’en ai et aux descriptions que l’on en fait.

3. Rationalité : Elle consiste simplement à respecter les lois de la logique et le principe de parcimonie.

4. Matérialisme méthodologique : Tout ce qui est expérimentalement accessible dans le monde réel est matériel ou d’origine matérielle.

Ces propriétés nous donnent un périmètre d’action des sciences expérimentales, et du même coup définissent la science par ses méthodes.