Le Comité national de suivi du développement des soins palliatifs vient de remettre un rapport constituant un bilan d'étape du programme national de développement des soins palliatifs (2008-2012). Présenté par le Professeur Régis Aubry, ce rapport traite la problématique des disparités géographiques dans l'offre de soins palliatifs, du développement du travail en réseaux de santé, et plus largement, la diffusion de la culture des soins palliatifs.
Une fois encore des inégalités très fortes apparaissent entre les Régions . La Haute Normandie malgré les efforts des professionnels de santé n’occupe pas une très bonne place : 1 Unité Soins Palliatifs sur 117 en France, 10 lits USP sur 1176 en France, 140 Lits Identifiés Soins Palliatifs sur 4826, 32 Soins Suite et de Réadaptation sur 1164, 6 équipes mobiles sur 353.
La répartition du nombre d’USP par région reste relativement inégale, deux tiers des unités étant concentrées dans 5 des 26 régions françaises (PACA, Rhône-Alpes, Bretagne, Nord-pas-de-Calais et Ile-de-France). Ces mêmes régions comptent, à elles-seules, 71% des lits d’USP, alors qu’elles ne représentent que 48% de la population et ne comptabilisent que 42% du
Ce rapport se veut un état des lieux complet de la dynamique de développement des soins palliatifs dans les régions françaises, au plus près des réalités locales tout en conservant une approche nationale et comparative : il examine aussi la réalité des soins palliatifs à domicile, avec notamment les problématiques de leur financement, mais aussi le rôle des aidants et les actions à mener en leur direction.
En rendant incertaines les frontières de la vie et en repoussant sans cesse celles de la mort, la médecine moderne a engagé les professionnels de santé, les patients et la société toute entière dans un territoire inconnu, constitué de situations et de questions jusqu’alors impensées. En effet, particulièrement efficace à ralentir ou freiner le développement de maladies qui, sans lui, auraient conduit très vite à la mort, le progrès médical tend à la fois à accroître la complexité des prises en charge et à redessiner les contours de la vulnérabilité des personnes malades.
C’est précisément cette nouvelle réalité, marquée par les limites du savoir autant que par celles de la vie humaine, que le développement des soins palliatifs doit permettre d’accompagner. Les soins palliatifs introduisent en effet un véritable changement de paradigme : ils n’ont pas pour objectif de combattre les causes de la maladie, mais cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille face aux conséquences de cette maladie potentiellement mortelle, par la prévention et le soulagement de la souffrance, ainsi que le traitement de la douleur et des problèmes physiques, psychologiques et spirituels qui lui sont liés. Contrairement à une idée largement répandue, les soins palliatifs ne concernent donc pas seulement les dernières semaines ni les derniers mois de la vie, et peuvent être mis en œuvre simultanément à des soins dits « curatifs ».
Le Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012 incarne une forme d’action publique qui dépasse le seul champ de la santé. Il questionne la société sur les valeurs qu’elle veut défendre, qu’il oblige à penser la place de celui « qui ne produit plus » dans un contexte économique difficile, à une époque où les logiques de l’agir dominent trop souvent le temps de la réflexion éthique.
Le rapport conclut que le programme national de développement des soins palliatif (2008-2012) doit désormais poursuivre deux objectifs majeurs : parachever le maillage territorial de l'offre de soins palliatifs et diffuser la démarche palliative dans les établissements médicaux-sociaux et à domicile.
Fiche sur Haute Normandie : Page 56
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