Dans « Qui a tué l'écologie ? », Fabrice Nicolino raconte la descente aux enfers des associations embarquées dans « l'entourloupe » du Grenelle de l'environnement – avec humour pour rendre la pilule moins amère. Y compris pour lui, l'écologiste de la première heure révulsé par les écolos officiels. Sophie Verney-Caillat évoque cet ouvrage dans un article de RUE89.
Ce livre, plein de révélations détonantes, se lit comme un polar. Suspense : que peut-on encore apprendre du bilan du Grenelle de l'environnement, maintes fois tiré ? « Qui a tué l'écologie ? », publié aux éditions Les Liens qui libèrent, conte l'histoire d'un banquet républicain et mondain, qui est en fait une grande farce.
Un constat pour commencer : «Quarante ans après la naissance de ces associations, la destruction de la planète n'a pas reculé, au contraire. » En s'engageant dans la co-gestion avec l'Etat, les ONG sont complices de ce – piteux – bilan. Les zooms sur les principaux acteurs sont autant de flèches cruelles. Dans sa ligne de mire, les ministres Borloo, Jouanno, Kosciusko-Morizet, et les quatre ONG que sont Greenpeace, WWF, la Fondation Nicolas Hulot et France nature environnement devenues des « appendices de l'appareil d'Etat et de cette vaste machine industrielle qui détruit le monde à sa racine ».
L'auteur de « Bidoche » se dit « triste – qu'on le croie ou non – d'avoir à moquer des gens pour qui, au fond, [il a] de l'estime » Quand on lui demande si le Grenelle de l'environnement, sur le principe, n'a pas des raisons d'être défendu, Fabrice Nicolino est radical : « Le Grenelle est absurde parce que franchouillard. D'emblée, la bande des quatre a accepté que l'Etat et les intérêts industriels qui lui sont liés dictent le cadre même du Grenelle. Les questions cruciales ont été effacées de l'ordre du jour : le nucléaire (logique, Sarkozy était alors en train de vendre des centrales au Libyen Kadhafi), les biocarburants, l'eau, les OGM, les nanotechnologies, les téléphones portables… Tout ça est de la frime, du faux-semblant, vise à enfumer l'opinion publique. Ce Grenelle a été une entourloupe. » Pas tendre cet écolo !
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