Parmi les difficultés dont souffrent certaines personnes, l’illettrisme constitue sans doute l’une des plus limitantes dans la vie professionnelle. Certes, les difficultés de lecture, d’écriture et de calcul n’interdisent pas totalement l’accès à l’emploi. Mais le marché du travail devient de plus en plus sélectif. Un nombre croissant de personnes ne maîtrisant pas les compétences fondamentales – savoir lire, écrire, compter – n’ont plus aujourd’hui accès à des emplois dits non qualifiés.
Par ailleurs, les situations d’illettrisme constituent souvent un obstacle au maintien dans l’emploi. Quand l’entreprise rénove ses technologies, il est souvent trop tard : certains salariés qui connaissaient par cœur leur travail sans plus avoir à lire les consignes voient leur savoir-faire brutalement remis en cause, et sont démunis pour s’adapter aux nouvelles exigences.
Selon l’enquête Information et Vie quotidienne (IVQ) conduite par l’INSEE en 2004, 9 % des personnes âgées de 18 à 65 ans, soit 3,1 millions de personnes, sont en situation d’illettrisme. Parmi elles, 57% sont en emploi.
Dans son rapport «illettrisme et emploi», le Conseil d'orientation pour l'emploi s'est efforcé de faire un point précis de la situation actuelle de l'illettrisme en France. Il décrit les dispositifs et actions de lutte contre l'illettrisme, et notamment les différentes formations accessibles aux personnes en emploi ou aux demandeurs d'emploi. Dans la dernière partie, le Conseil formule un ensemble de propositions pour construire et mettre en œuvre une politique nationale qui mobilise tous les acteurs susceptibles d'intervenir, qui dispose de moyens en conséquence, et qui parvienne à détecter toutes les personnes concernées et à augmenter significativement le nombre des formations réalisées.
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