Ballottés d'hôtels en foyers, plus souvent en difficulté scolaire, moins bien soignés, les enfants issus de familles pauvres subissent directement la pauvreté de leurs parents, s'alarme la défenseure des enfants Dominique Versini dans un rapport rendu public il y a quelques jours sur les conséquences de la précarité sur les « droits de l'enfant », dont nous fêtons le 21ème anniversaire de la signature de la convention internationale.
La précarité touche près de 2 millions d’enfants en France, dont les familles vivent – et je dirais même plutôt survivent – sous le seuil de pauvreté qui est défini par l’INSEE à 950 euros par mois. La dernière enquête de l’INSEE, qui est parue ces derniers jours, et qui est basée, faut il le préciser, sur des chiffres de l’année 2008, évalue à 13 % la population touchée par cette pauvreté, dont 30 % des familles monoparentales, la moitié d’entre elles vivant avec un niveau de vie inférieur à 760 euros par mois. C’est dire l’ampleur du problème !
Bien que l’INSEE nous présente ces chiffres comme stabilisés par rapport aux années précédentes, ils n’en restent pas moins insupportables, d’autant que les risques de rebond de la crise économique que nous vivons depuis 2008 n’incitent guère à l’optimisme
La pauvreté a des conséquences au long cours sur la construction des enfants et peut avoir un impact très lourd sur leur capacité à se construire pour l’avenir un capital culturel et social indispensable pour évoluer dans une société aussi exigeante que la nôtre.
Patrick VIVERET, Philosophe, auteur du rapport à la Cour des Comptes « Reconsidérer la richesse » (2002) et du livre « Vers une sobriété heureuse » (2009) magistrat honoraire à la cour des Comptes nous donne dans ce même rapport son approche : « Au cœur de la crise, quelles perspectives pour une meilleure protection des enfants de familles vulnérables »
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