Martine AUBRY a publié dans le Monde du jeudi 15 avril un interview ou elle prône la politique du Care : Surprise de beaucoup de militants qui ne savent pas ce dont il s’agit. Pour ceux qui auraient été quelque peu déroutés de la soudaine apparition de cette notion dans le vocabulaire de la première des socialistes, Je crois donc utile, avant tout jugement de soumettre quelques réflexions à ce sujet.
Depuis quelques années est née aux États-Unis la pensée du care, réflexion éthique sur la prise en charge, le plus souvent par des femmes, des personnes les plus vulnérables. Soulignant que cette pratique fait l’objet d’un partage non seulement selon le genre, mais aussi selon la race et la classe (le care est dévolu aux femmes, noires, des classes ouvrières), Joan Tronto creuse la dimension politique de l’éthique du care.
Fabienne Brugère analyse dans la vie des idées le livre de Joan Tronto, Un monde vulnérable, pour une politique du care (Moral Boundaries : a Political Argument for an Ethic of Care, 1993), traduit de l’anglais par Hervé Maury, 2009, La Découverte, 238 p., 23 €.
Mais Comme disait François Hollande, interrogé par Le Monde sur les habits neufs de la pensée martinienne : “La gauche a raison d’affirmer des valeurs collectives contre la marchandisation de la société et l’individualisme forcené. Tout ne peut pas être assuré par l’Etat, ou relever de la loi, nous sommes individuellement comptables de la façon dont fonctionne une société. En même temps, je me méfie des slogans. On ne vit pas dans un monde édulcoré. Les marchés financiers ne sont pas des Bisounours.”
A débattre !
Voir l'ouvrage : "De l'Etat Providence à l'état accompagnant", par Serge Guérin, 18euros Editions Michalon
Rédigé par : Jeff | 26 avril 2010 à 15:27