Les pratiques des banques en matière de rémunérations suscitent légitimement l’indignation, d'autant plus que l'Etat a aidé les banques tout en refusant d'entrer dans les conseils d'administration. Mais les aides exceptionnelles ne sont pas les seules reçues par les banques.
On a récemment découvert qu’elles recevaient une part importante du Crédit Impôt Recherche (CIR). Dans le rapport publié début juillet par le député UMP Gilles Carrez, il apparaît (Partie1,réforme du crédit impot recherche) que le CIR va, pour les deux tiers, au secteur des services. Les banques et les assurances ont reçu plus de 300 millions d'euros à ce titre en 2007... ce qui place ce secteur en tête, très loin devant l'industrie automobile, l'électronique ou l'informatique. Or les différentes mesures gouvernementales vont conduire à doubler le montant total du CIR en 2009 par rapport 2007. Les banques et les assurances pourraient ainsi percevoir en 2009, 600 millions d'euros.
Par ailleurs, les PME de moins de 20 emplois bénéficient pour seulement 20% des créances du CIR, alors que 24% va au très grandes entreprises de plus de 5000 emplois. Tout cela représente un monumental gaspillage d’argent public. Il est peu probable que le secteur bancaire, capable de payer des centaines de millions d’euros de bonus à ses traders, soit le secteur qui ait le plus besoin du crédit impôt recherche.
Il faut une évaluation scientifique sérieuse de l'impact du CIR sur la recherche. Il faut une réorientation de ce mécanisme vers les secteurs qui en ont le plus besoin, vers les PME et l'industrie, et s’assurer du financement adéquat de la recherche publique. La politique de la recherche française ne peut reposer seulement sur le CIR.
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