Six titres de presse, soutenus par Reporters sans Frontières, ont lancé jeudi 8 janvier un appel commun contre la «régression de nos libertés» et les «abus de pouvoir» du président de la République. Ces six titres sont les suivants : Mediapart, Le Nouvel Observateur, Marianne, Charlie Hebdo, Rue 89 et Les Inrockuptibles.
« Le droit à l'information, à la libre expression et à la libre critique, ainsi qu'à la diversité des opinions est une liberté publique fondamentale. C'est un droit des citoyens et non pas un privilège des journalistes: sans information libre, sans une presse indépendante et pluraliste, il ne saurait y avoir d'authentique délibération démocratique. Or, loin de réduire les retards français en ce domaine, l'actuel président de la République les aggrave, tant par sa pratique personnelle du pouvoir que par les décisions qu'il impose à la hussarde.
Mise en œuvre au mépris des droits du Parlement, la réforme de l'audiovisuel public résume cette régression de nos libertés. Accorder au seul chef de l'Etat le pouvoir d'en nommer et révoquer les dirigeants, c'est abolir symboliquement l'indépendance des radios et des télévisions publiques. C'est un abus de pouvoir, et c'est l'abus de trop. Une République où le pouvoir exécutif impose ainsi sa loi au pouvoir législatif et ses désirs au contre-pouvoir médiatique n'est pas une démocratie digne de ce nom. Mus par cette conviction commune et cette inquiétude partagée, nous avons exceptionnellement décidé de nous adresser ensemble à l'opinion publique, par-delà la diversité de nos titres, de nos histoires et de nos sensibilités. Et nous appelons à un vaste sursaut citoyen contre ce recul des libertés qui affaiblit notre démocratie et discrédite notre pays. Tous ensemble, défendons la liberté de l'information! Nous vous donnons rendez-vous, vendredi 30 janvier, à 20 heures, au Théâtre du Châtelet, à Paris. »
Point de vue personnel : la presse écrite, en particulier quotidienne (et heureusement il n'existe pas de presse écrite d'Etat) reste de toute façon le meilleur moyen de s'informer
En effet :
- elle n'impose aucun"timing" (on peut lire voire relire au rythme qu'on a choisi)
- elle n'impose aucun "déroulé" (on peut lire les articles dans l'ordre que l'on veut, alors qu'à la radio ou à la TV l'ordre vous est imposé)
- la quantité d'infos et d'analyses proposées est bien supérieure (un journal télévisé correspond à peu près à une page du Monde lue à haute voix ; oui, seulement à une page !)
Certes on a nettement moins d'images dans la presse écrite ; mais la radio n'en a aucune. Quant à la la télévision, elle fournit certes beaucoup d'images, mais leur contenu informatif est souvent faible et/ ou surtout émotionnel, ce qui disperse l'attention et spectacularise voire dramatise les infos, de façon fréquemment inutile voire nuisible, à mon avis.
Rédigé par : Sessyl | 10 janvier 2009 à 18:34
PS : évidemment internet brouille toutes ces cartes. J'évoquais plus haut les médias dans leur version traditionnelle, non dans leur version internet (où les chaînes de radio, par exemple, se dotent d'images, celles de TV de textes, etc)
Rédigé par : Sessyl | 10 janvier 2009 à 18:37
...et ou les trois critères évoquées pour la presse écrite sont plus que remplis! Alors Internet l'idéal?
Rédigé par : pierre | 10 janvier 2009 à 21:25