Alors que le monde s’enlise dans une crise financière planétaire sans précédent, que les indicateurs de notre économie nationale passent au rouge, le gouvernement a tenté de faire diversion en tirant parti du triste épisode des sifflets de la Marseillaise qui ne méritait certainement pas autant de publicité.
Michel Platini rappelait qu’il y a trente ans, la Marseillaise était sifflée sur tous les terrains sans que personne ne s’en émeuve, dénonçant ainsi la prise en otage du football par le monde politique. Ce qui était admissible, voire anodin hier est aujourd’hui présenté comme un crime de lèse-majesté, comme une trahison inadmissible à l’égard de la Mère Patrie.
Que faut-il condamner le plus vigoureusement ? Cette tempête politique programmé au sommet de l’Etat, ou l’expression maladroite et confuse du malaise identitaire bien réel de très jeunes gens se sentant exclu de la communauté nationale ?
Depuis les sifflets qui ont retenti en 2001 à l’occasion du premier match franco-algérien, en passant par les émeutes de 2005, rien, ou si peu, a été fait en faveur des banlieues.
A contrario, les gouvernements de droite successifs n’ont eu de cesse de stigmatiser les populations d’origine immigrées.
Encore une fois, cette indignation générale en grande partie surjouée servira de prétexte à la diminution des crédits en faveur de la politique de la ville, et des ZEP, au durcissement des conditions d’immigration, à la multiplication des expulsions…
Quand l’unique politique du gouvernement en faveur de la diversité se résume à des mesures symboliques, faut-il s’étonner outre mesure de la défiance des quartiers populaires.
Nous devons tenir un discours apaisé sur la place et le rôle de la diversité en France, et apporter une analyse lucide sur le sentiment d’appartenance identitaire des français issus de l’immigration.
Cet épisode invite plus que jamais à persévérer dans cette direction.
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