Il y a quelques jours se tenait pour la 4ème fois, la Journée Européenne de l'Obésité. L'occasion de faire un point sur ce nouveau fléau qui ne cesse de croître.
L'obésité, considérée comme une épidémie désormais aux États-Unis (30% de la population touchés) tend à s'accroître également en Europe, même si la France fait partie des pays européens qui "résistent" le mieux. 36% des Américains sont en surpoids ou obèses, 6% de la population est classée "obèse sévère". En 2030, ce sera 42%, dont 11% d'obèses "sévères".
L’obésité est définie comme « un excès de poids par augmentation de la masse du tissu adipeux ». Grave problème de santé publique car à l’origine de nombreuses complications, elle entraîne une surmortalité et touche des personnes de plus en plus jeunes. Les conséquences de l’obésité sont d’abord physiques (maladies cardio-vasculaires, rénales ou respiratoires, problèmes ostéo-articulaires, diabète ou encore une anomalie fœtale ou de fertilité) psychologiques et sociétales , avec les questions de mode ou de publicité ! Par exemple, les personnes en situation de surpoids sont 2,3 fois plus nombreuses à être traitées pour de l’hypertension que les sujets dont le poids est « normal ». Quant aux personnes obèses, elles le sont 3, 6 fois plus !
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit les catégories en fonction de leur Indice de Masse Corporelle (IMC) selon la formule suivante : IMC = Poids (en kg) / Taille² (en m²). Catégorie Normale entre 18,5 et 25 ; surpoids entre 25 et 30, et obésité au delà de 30 : obésité sévère entre 35 et 4O, et massive au delà de 40.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, 1,4 milliard de personnes dans le monde serait atteint d'obésité, tuant un peu moins de 3 millions par an. En France, c'est 7 millions de personnes qui seraient touchées.
Depuis 15 ans, à l’initiative du Laboratoire pharmaceutique Roche, l’enquête nationale ObEpi,
réalisée en collaboration avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), analyse tous les trois ans le surpoids et de l’obésité en France. Les données ObEpi constituent une source unique d’informations sur la situation française de l’obésité et du surpoids et leur évolution depuis 1997.
Depuis 1997 le nombre de personnes qualifiées « Obèses » a presque doublé passant de 3,6 millions à 7 millions (15%) de la population.
En Haute Normandie, la situation est relativement mauvaise : ce pourcentage est passé de 10,9 à 19, 6%, occupant la 4ème place après le Nord Pas de Calais, la Champagne et la Picardie
Mais l’observatoire des inégalités montre que l’obésité ne touche pas de la même façon toutes les catégories sociales :
« L’obésité est près de deux fois plus répandue dans les catégories les moins favorisées (16,7 % chez les ouvriers, 16,2 % chez les employés) que dans les catégories plus aisées (8,7 % chez les cadres supérieurs) ».
Près d’un adulte sur deux (48,4 %) touché par l’obésité, vit au sein d’un foyer aux revenus inférieurs à 1 200 euros contre 7 % de ceux qui ont un revenu mensuel supérieur à 5 300 euros.
Le niveau de diplôme participe fortement dans la détermination des pratiques alimentaires. Selon l’étude ObEpi, le taux d’obésité est trois fois plus élevé chez les personnes d’un niveau d’instruction équivalent à celui de l’école primaire (24,5 %) que chez les diplômés d’un 3e cycle d’études supérieures (7,3 %).
Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) :
« Les plus diplômés sont ceux qui ont l’alimentation la plus saine (plus de fruits et légumes, des apports plus élevés en nutriments des meilleurs indices alimentaires…) parce que ce sont ceux qui s’intéressent le plus aux liens entre nutrition et santé ».
Enfin si la prévalence de l’obésité augmente régulièrement avec l’âge. le nombre d'obèses dans la tranche d'âge 18-24 ans a progressé de 35 % en trois ans, et touche désormais 5,4 % de cette population. Une enquête sur les habitudes de vie des jeunes réalisée par Ipsos-Logica Business Consulting pour Doing Good Doing Well, a donné des pistes pour comprendre cette progression. 61 % des jeunes disent manger au moins une fois sur deux devant un écran, ils sautent souvent des repas, compensent en grignotant. Plus d'un jeune sur trois déclare ne pas faire de sport (38 %), un sur quatre boit "souvent" des sodas lors des repas, contre seulement un sur six qui dit boire "très souvent" de l'eau.
Hamburger, Kebab, Nutella …. La lutte contre l’obésité est à la fois un fléau sanitaire par ses conséquences mais aussi un problème social, éducatif et alimentaire!On retrouve la un enjeu central de la restauration scolaire !
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