Il y a quelques temps, la question de la réunification des deux régions Haute et Basse Normandie tournait autour de la taille nécessaire (chacune étant trop petite), et de la capitale.
La question de la capitale est maintenant réglée avec la création de la métropole rouennaise, la seule du nord ouest.
La question de la taille est depuis le discours du Premier Ministre posée en d’autres termes . Faire 11 régions (10 si on met à part l’Ile de France) pour 63,6 millions d’habitants (51,7 si on exclut encore la région parisienne) , c’est viser des régions de 5 millions d’habitants en moyenne, par région . Ceux qui plaidaient pour une région normande réunifiée de 3,3 millions d’habitants (la 5eme, disait-on, mais dans une France inchangée !) découvre une région encore trop petite à 11 !
Dans une tribune libre argumentée dans Paris Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, président du conseil régional de Haute-Normandie, présente une réflexion sans tabou, sans démagogie, sans hypocrisie, sur ces questions.
Mayer-Rossignol propose « une grande Eco-Région»
«Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Manuel Valls a jeté les bases d’une réforme territoriale profonde pour rendre l’action des collectivités locales plus efficace. Nous ne devons pas avoir peur du changement s’il va dans le sens du progrès économique et social. Notre pays a besoin de simplification et de clarification. Simplifier, c’est rendre la politique plus compréhensible et donc plus démocratique. Clarifier, c’est dire qui fait quoi. Supprimer les doublons sans supprimer les services rendus aux habitants, c’est faire des économies et améliorer l’action publique. Nos concitoyens, nos entreprises, nos forces vives l’attendent.
La réforme annoncée doit renforcer les Régions. C’est une bonne nouvelle. Plus que la taille, c’est avant tout leur capacité limitée à agir qui handicape nos territoires aujourd’hui. Contrairement à leurs homologues du nord de l’Europe, les Régions françaises ne représentent qu’à peine 2 % de la dépense publique nationale. Elles doivent demain pouvoir bénéficier de plus de moyens et d’autonomie dans quelques domaines précis, décisifs pour l’avenir de la France : emploi, formation, soutien aux entreprises, à la recherche, transition énergétique, aménagement durable du territoire, rayonnement. Les redondances avec les services déconcentrés de l’État doivent être supprimées.
La question du découpage régional se pose naturellement. L’organisation actuelle date du siècle dernier, elle ne correspond plus nécessairement aux bassins de vie et d’emploi. Il faut donc aborder cette question franchement et sérieusement, c’est-à-dire sans tabou, sans démagogie, sans hypocrisie.
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