Le Parti Démocrate (PD) a fixé la date des primaires en Italie au 25 novembre prochain. Il en a fixé les règles, et les critères de participation. Les candidatures de ceux qui avaient obtenu les 95 signatures des délégués nécessaires, selon les règles du parti, pour se lancer dans la course, ont été validées. Ce qui porte le nombre de candidats du parti à trois : Pier Luigi Bersani, secrétaire du PD, Matteo Renzi, maire de Florence, et Laura Puppato, conseillère régionale de Vénétie.
Par ailleurs, d’autres partis, en plus du PD, seront les protagonistes des primaires de l’automne : « Sinistra, Ecologia et Libertà » de Nichi Vendola et le nouveau Parti socialiste italien.
Qui aura le courage de poursuivre la ligne des réformes structurelles inaugurées par Mario Monti, qui a replacé l’Italie en Europe ? Qui prendra le risque de perdre la sympathie de beaucoup d’Italiens qui sont fatigués par la crise et les sacrifices ? Un défi non négligeable. Une bataille d’idées qui use les électeurs et les candidats.
Qui pourra voter lors des primaires ? Tout le monde, à condition de s’inscrire, dans les vingt jours avant le vote (y compris le 25 novembre), en signant un « manifeste ». Cette astuce va permettre d’utiliser de manière publique cette liste des électeurs, ce qui permettrait, selon les plus sournois, de « faire peur » aux « pollueurs potentiels ». Si personne n’obtient une majorité de plus de 40 % au premier tour, les mêmes électeurs pourront voter au second tour, le 2 décembre prochain, pour départager les deux candidats qui auront recueilli le plus de suffrages.
Matteo Renzi, qui a accepté ces règles, était un ardent défenseur de l’ouverture totale des primaires et on peut dire qu’il a gagné sa bataille.
Une enquête début octobre avait montré qu’un taux élevé de participation aurait bénéficié au maire de Florence, tandis qu’une faible participation aurait encouragé le secrétaire du PD. Ceci n’est pas surprenant, étant donné que pendant longtemps les observateurs ont laissé entrevoir un scénario de ce type. Il est en fait bien connu que l’atout principal de Matteo Renzi est sa capacité à mobiliser des électeurs qui se seraient éloignés du parti, voire des électeurs du camp opposé.
Les sondages considèrent comme acquis un second tour entre Matteo Renzi et Pier Luigi Bersani.
Si l’institut SWG (qui est, depuis toujours, la référence de la gauche italienne) comptabilise onze points de distance entre Pier Luigi Bersani et Matteo Renzi, l’institut EGM (celui qui avait pronostiqué la victoire de Matteo Renzi à la mairie de Florence en 2009) continue de donner la victoire à ce dernier, devant Pier Luigi Bersani et Nichi Vendola
Après une période marquée par l’avantage de Matteo Renzi sur Pier Luigi Bersani, le secrétaire du Parti Démocrate (PD), les sondages ont évolué depuis que celui-ci a fait des déclarations sévères sur les réformes du gouvernement Monti. Et surtout depuis qu’a éclaté une polémique sur deux des thèmes au cœur du débat politique italien : l’emploi et les finances publiques
Si Pier Luigi Bersani continue à soutenir Mario Monti, il considère que la critique du gouvernement peut être aussi une stratégie de communication efficace, cherchant ainsi à capitaliser sur le mécontentement des Italiens. Dans l’entrefaite, une polémique est née d’un dîner auquel Matteo Renzi a participé en compagnie de personnalités du monde de la finance à Milan, fin octobre, ainsi accusé de dialoguer avec l’ennemi
Une chose est sûre : ces primaires font l’objet d’une attention soutenue, tant elles posent la question de la défiance à gauche et du possible changement à droite. En effet, après la condamnation historique de Silvio Berlusconi qui voit – enfin – les magistrats aller jusqu’au bout lors d’un des procès le mettant en cause, la droite italienne vacille et perd du terrain dans les sondages.
Mais rien n’est encore joué. Matteo Renzi et Pier Luigi Bersani continuent, pendant ce temps-là, à s’éviter et le maire de Florence a même défié son principal adversaire dans un duel (à la française) !
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