JOURNAL POLITIQUE de Dominique GAMBIER

Comment faire face à la crise économique actuelle ?

Je soumets à votre critique plusieurs réflexions sur la crise économique actuelle, qui m’ont paru intéressantes, à la veille de la tenue du G20 à Londres.

« L’Europe n’est pas à la hauteur », article de Guillaume Duval dans Alternatives économiques , qui compare de façon précise l’effort fait par l’Europe et celui fait par les Etats Unis

Dans Télos , Charles Wyplosz montre lui aussi pourquoi les Américains ont raison pour la relance : « Il ne fait aucun doute que la réglementation financière doit être repensée de fond en comble, mais cela n'empêche pas de faire repartir l'économie mondiale qui génère chaque jour des dizaines milliers de nouveaux chômeurs »

Dans un interview à Challenges ,Dominique Strauss Kahn, insiste ,à la veille du sommet du G20 sur l’urgence d’un vrai nettoyage du système bancaire.

Daniel Cohen lui , s’explique dans le nouvel observateur sur l’ampleur de la crise : A la veille du G20 de Londres sur la réforme du capitalisme financier, l'économiste analyse la gravité de la crise mondiale et les moyens de la surmonter

Pour Fitoussi ,le Keynésien de toujours, « La crise est née d'un grand mensonge qui n’a pas été suffisamment dénoncé : celui de faire croire à chaque client du système financier qu'il lui était possible d'obtenir un gain supérieur au gain moyen » A lire dans Alternatives économiquers.

Enfin pour ceux qui veulent mieux connaitre les conclusions du conseil Européen de Bruxelles qui vient de se tenir avant le sommet du G20, je vous renvoie au  Document de la Présidence

Voir aussi sur ce sommet

Le Parlement appelle à une coordination européenne des aides au secteur automobile

Une résolution du Parlement européen appelle les Etats membres à coordonner leur politique de soutien au secteur automobile, et à mettre en place un cadre d'action européen pour l'adoption concertée de mesures.

Le Parlement souhaite une simplification et une accélération des procédures permettant d'accéder aux aides financières, comme aux garanties d'Etat pour les prêts à faible taux d'intérêts.

Le Parlement insiste sur la nécessité d'investissements permanents dans la Recherche et le Développement, pour poursuivre une évolution technologique et une amélioration de la performance énergétique. Le secteur doit également faire preuve de responsabilité sociale et les syndicats devront être étroitement associés aux discussions européennes sur l'avenir du secteur.

Les Verts ne se sont toutefois pas associés à cette résolution qu'ils qualifient de « texte faible ». Ils souhaiteraient que les possibilités de reconversion du secteur soient étudiées, pour une production moins polluante et des investissements dans les transports en commun.

La Haute Normandie, première région française pour les emplois liés aux investissements étrangers

En 2008, la France a attiré 114,3 milliards de dollars d'investissements étrangers, contre 158 milliards de dollars en 2007, ce qui la place au deuxième rang mondial. Au total, 641 projets d'investissements ont été menés par des entreprises étrangères en France en 2008, contre 624 en 2007. C’est ce qui ressort du bilan 2008 que vient de présenter l'Agence française des investissements étrangers (Afii).

Les entreprises européennes sont toujours à l'origine de la majorité des investissements étrangers accueillis en France (66,4% des emplois créés ou maintenus en 2008). Les entreprises nord-américaines ont quant à elles, regagné du terrain, avec 21,4% des emplois, contre 18,8% en 2007. Viennent ensuite les entreprises asiatiques qui comptent pour 10,9% des emplois, contre 13,5% en 2007.

Quatre régions accueillent ainsi plus de 50% des emplois d'origine étrangère : l'Ile-de-France (26%), la région Rhône-Alpes (11,2%) et le Nord-Pas-de-Calais (9,9%) et Midi-Pyrénées (7,6%).

Avec 1684 emplois créés par ces investissements, soit 5,27%, la Haute Normandie est la première région française par les Emplois créés ou maintenus par l’investissement étranger si on le rapporte à la population active (p23 de ce bilan). C’est évidemment un bon résultat, qui tient à l’attractivité de la région, sa situation géographique… Mais qui aussi, dans la crise économique que nous connaissons, montre tout l’intérêt de porter notre effort sur le développement endogène pour réduire ce qui peut apparaître comme une dépendance de l’extérieur.

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Plongée dans les paradis fiscaux : éclairant !

Des Bermudes à la Suisse en passant par Panama, toutes les grandes entreprises françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. C'est ce que révèle l'enquête menée par Alternatives Economiques sur la présence des entreprises du CAC40 dans les centres financiers « offshore ». Au moment où les pays du G20 semblent prêts à s'attaquer aux paradis fiscaux, cette enquête, ainsi qu'une sélection d'articles sur le rôle des paradis fiscaux dans la mondialisation permet de mieux appréhender cette question, dont on mesure chaque jour l’importance dans la crise actuelle:

Enquête exclusive : la présence des entreprises du CAC40 dans les paradis fiscaux :Toutes les grandes entreprises françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. C'est ce que révèle l'enquête sur la présence des entreprises du CAC40 dans les centres financiers «offshore ».

G20 de Londres : des idées pour lutter contre les paradis fiscaux Le prochain sommet du G20 de Londres sur la finance internationale pourrait s'avérer historique. Les propositions qui circulent en Europe et aux Etats-Unis annoncent une attaque sans précédent contre les paradis fiscaux.

Les paradis fiscaux, piliers du capitalisme Les paradis fiscaux ne facilitent pas seulement les magouilles financières, ils sont au centre des stratégies des firmes et des flux bancaires internationaux.

Mondialisation : les multinationales adorent les paradis fiscaux La localisation des actifs immatériels dépend de plus en plus des stratégies d'optimisation fiscale des entreprises.

Enfin , deux ouvrages de référence sur les paradis fiscaux :
Les paradis fiscaux Par Christian Chavagneux et Ronen Palan
Quelle Europe fiscale? Fiscalité et justice sociale par le Syndicat national unifié des impôts

Le blog de Christian Chavagneux offre un suivi de l'actualité sur les paradis fiscaux

Ou en est on de l’Internet dans les entreprises?

L’INSEE vient de publier 2 notes interessantes sur ce sujet.

La première porte sur les « usages de l’Internet dans les entreprises » : En janvier 2008, presque toutes les grandes entreprises ont accès à l’Internet haut débit. L’e-administration est devenue une réalité pour 72 % des entreprises d’au moins 10 salariés qui utilisent l’Internet dans leurs relations avec les autorités publiques pour obtenir des informations, renseigner des formulaires en ligne ou répondre à des offres d’achat public ; ainsi, 57 % des entreprises de 10 à 19 salariés et 75 % des entreprises de 20 à 249 salariés renseignent des formulaires administratifs par l’Internet. Malgré la faible progression de l’équipement en logiciels collaboratifs (messageries électroniques, par exemple), le télétravail se développe : il est présent dans 22 % des entreprises. Les systèmes d’exploitation libres (open source) restent très minoritaires (14 %) mais sont en légère progression .

La seconde porte sur « Les sites web des entreprises ». En janvier 2008, 54 % des entreprises françaises d’au moins dix salariés ont un site web ou une page d’accueil. C’est beaucoup moins que dans la plupart des pays européens. Ce sont les plus grandes entreprises qui en ont le plus souvent : 85 % des entreprises d’au moins 250 salariés déclarent ainsi avoir un site web.

Ces sites restent encore très peu orientés vers la commercialisation : 69 % présentent un catalogue ou une liste de prix et plus fréquemment les petites entreprises que les grandes, mais seulement 24 % offrent la possibilité de commander ou réserver des produits ou des prestations ; 11 % permettent un paiement en ligne, contre 4 % en janvier 2007. Parmi les sites web, 21 % gèrent des offres ou des demandes d’emploi, surtout dans les grandes entreprises et dans les secteurs financiers ou liés aux technologies de l’information et de la communication.

Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais !

Je soumets à votre appréciation une pétition que j'ai signée , sur ce que je considère comme le scandale des  heures supplémentaires ; scandale, car couteux pour les finances publiques, inefficace sur le plan économique et dangereux au plan social . Cette pétition a été lancée par Alternatives économiques et soutenue par Marianne

"Au moment où la crise provoque une vive remontée du chômage, en particulier chez les jeunes, il faut revenir sur les exonérations sociales et fiscales accordées aux heures supplémentaires. En effet, dans le contexte actuel, l’emploi doit être la priorité absolue de l’action des pouvoirs publics. Or, les exonérations fiscales et sociales décidées en 2007 ne visaient qu’à accroître le nombre des heures supplémentaires effectuées par les salariés déjà en activité. Et, en dépit de la récession, le nombre des heures supplémentaires déclarées a en effet progressé de près de 40 millions entre le quatrième trimestre de 2007 et la même période de 2008, soit l’équivalent de 90 000 emplois à plein temps. Ces mesures contribuent donc manifestement à dissuader les entreprises qui en auraient la possibilité d’embaucher des jeunes ou des chômeurs alors que les quelques trois à quatre milliards d’euros qui leur ont été consacrés en 2008 pourraient avantageusement être mis au service de la création d’emplois. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement et au parlement d’abroger sans délai les mesures défiscalisant les heures supplémentaires et les exonérant de cotisations sociales."

Pour signer la pétition

Pour en savoir plus quant à l’impact négatif sur l’emploi des exonérations dont bénéficient les heures supplémentaires : Le scandale des heures supplémentaires, par Denis Clerc ,et  Pourquoi une pétition contre les heures supplémentaires exonérés ? par Guillaume Duval

L'Europe veut aller plus vite pour "l'éfficacité énergétique"

Le Parlement européen s'est prononcé à une large majorité, pour que l'objectif de 20% d'efficacité énergétique soit juridiquement contraignant. Fixé pour 2020, cet objectif stratégique pourrait être mis en danger par le retard observé dans la présentation des plans de relance nationaux. Pour cela, le Parlement plaide pour la fixation d'objectifs intermédiaires stricts à atteindre à l'horizon 2012 et souligne la nécessité d'améliorer l'efficacité énergétique, notamment dans le secteur du bâtiment. Un sujet sur lequel nous travaillons activement en Région Haute Normandie.

"Le monde d'après - Une crise sans précédent"

Etat d'Esprit, la librairie L’Armitière et le Club de la presse de Haute-Normandie invitent le mercredi 18 mars à l'Armitière de 18h à 19h30- 88 rue Jeanne d’Arc - 76000 ROUEN à rencontrer Gilles Finchelstein et Matthieu Pigasse, Auteurs de "Le monde d'après - Une crise sans précedent" Débat avec la salle et signatures

C’est le premier livre qui analyse la crise et ses conséquences, mais propose aussi un nouveau modèle économique et social. Les deux auteurs sont des références crédibles du monde politique et économique. Gilles FINCHELSTEIN est un proche conseiller de Dominique Strauss-Kahn (PS) et délégué général de la Fondation Jean-Jaurès. Matthieu PIGASSE est vice-président de la banque Lazard, ancien élève de l'ENA. Il est l'un des banquiers d'affaires les plus recherchés et influents.

George W. Bush appelle à l’aide. L’Islande fait faillite. Angela Merkel est K.O. face à la débâcle de ses banques. Les oligarques russes sont nationalisés. Alan Greenspan reconnait ses erreurs. La Chine doit relancer massivement son économie. L’impensable est arrivé. La crise financière a été brutale. Elle est aujourd’hui globale. Au-delà même des conséquences économiques et sociales, des risques majeurs apparaissent pour demain - perte de contrôle de nos entreprises et faillite des Etats menacés par l’endettement public. Si l’on ne veut pas danser sur un volcan, un nouveau monde est à inventer.

 Les propositions concrètes qui sont avancées par ces 2 auteurs montrent qu’il est possible d’agir. Elles posent la question de notre modèle économique et social, après l’écroulement en 1989 du communisme et la remise en cause aujourd’hui du libéralisme tel que nous le connaissions. L’urgence est de sortir de la dictature de l’urgence. L’urgence est de retrouver le temps long.

Regards sur la parité

Une note intéressante de l’INSEE, intitulée «Regards sur la parité », est publiée à l’occasion du 8 mars.

On y lit que les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais restent cependant moins présentes sur le marché du travail. Alors que 62 % des hommes de plus de15 ans travaillent ou cherchent à travailler, seules 51 % des femmes sont dans la même situation.

Leur taux de chômage demeure plus élevé que celui des hommes (8,5 % contre 7,4 %) et elles travaillent plus souvent à temps partiel.

Plus les femmes ont d’enfants, ou plus ils sont jeunes, et plus elles réduisent leur activité professionnelle (en ne participant que partiellement voire en se retirant du marché du travail). Les écarts de salaire horaire entre hommes et femmes ne s’expliquent qu’en partie par les caractéristiques des salariés (diplômes, ancienneté...) ou de leurs emplois (secteur d’activité...).

 Néanmoins, depuis les années 1980, les situations des hommes et des femmes sur le marché du travail tendent à se rapprocher (développement de l’activité féminine et baisse plus importante du chômage féminin).

Dans la sphère politique, la parité hommes-femmes progresse mais les progrès sont surtout sensibles pour les scrutins où la loi est contraignante (élections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants, élections européennes...).

Mais je le vois dans mes contacts quotidiens, l’indépendance économique est bien la pierre angulaire d’une égalité durable, et les jeunes femmes doivent être soutenues pour un engagement familial réellement équilibré par un engagement professionnel

Les ministres appellent à une simplification des mesures de financement pour l'industrie automobile

Le Conseil des ministres européen soutient la mise en place d'un cadre d'action pour l'industrie automobile par la Commission, qui réduit l'action des gouvernements en mettant l'accent sur le respect des aides d'états et des règles du marché intérieur.

Les ministres ont également appelé à une simplification des procédures d'octroi des financements de la BEI et des programmes recherche et développement : la BEI et la Commission devront proposer au Conseil des solutions pour accélérer et simplifier l'évaluation et le financement des projets.

Les pouvoirs publics peuvent aider l'industrie automobile en simplifiant le cadre réglementaire. Toutefois, il a été clairement signifié qu'il n'y aurait pas de plan de sauvetage du secteur automobile comme d'aucun autre secteur industriel (!). Le Conseil affirme la nécessité pour le secteur automobile de faire face à ses problèmes structurels, et que tout soutien public, qu'il soit européen ou national, doit venir en complément d'efforts en matière d'innovation et d'amélioration qualitative, environnementale, et de sécurité.