Trente ans se sont écoulés depuis que « La Situation des enfants dans le monde » (UNICEF) a commencé à publier des tableaux de statistiques nationales et mondiales normalisés visant à fournir une image détaillée de la situation des enfants.
Depuis la présentation des premiers indicateurs du bien-être des enfants, beaucoup de choses ont changé. Cependant, le principe directeur reste le même : des données crédibles sur la situation des enfants sont essentielles à l’amélioration de leurs conditions de vie – et indispensables à la réalisation des droits de chaque enfant.
Les données continuent d’appuyer les activités de plaidoyer et l’action en faveur des 2,2 milliards d’enfants de la planète, en fournissant aux gouvernements des informations concrètes sur lesquelles ils fondent leurs décisions et leurs actions visant à améliorer la vie des enfants.
De nouvelles méthodes de collecte et d’utilisation des données permettront en outre de cibler les investissements et les interventions afin d’atteindre les enfants les plus vulnérables. Les données, à elles seules, ne changent pas le monde. Mais elles rendent les changements possibles en identifiant les besoins, en appuyant les activités de plaidoyer et en mesurant les progrès. Le plus important est que les décideurs utilisent les données pour apporter un changement positif et que ces données permettent aux enfants et aux communautés de demander des comptes aux responsables
Les données 2014 montrent que des progrès considérables ont été accomplis au cours des dernières décennies :
•Environ 90 millions d’enfants qui seraient m orts si les taux de mortalité étaient restés à leur niveau de 1990, ont au contraire pu vivre au-delà de 5 ans
•Le nombre de décès dus à la rougeole chez les enfants de moins de 5 ans a chuté de 482 000 en 2000 à 86 000 en 2012, en grande partie grâce aux progrès de la vaccination, qui est passée de 16 % en 1980 à 84 % en 2012
•L’amélioration de la nutrition a conduit à une chute de 37 % des retards de croissance depuis 1990
•Le taux de scolarisation dans le primaire a augmenté, même dans les pays les moins avancés : alors qu’en 1990, seulement 53 % des enfants étaient admis à l’école, le taux atteignait 81 % en 2011.
•Presque 1,9 milliard de personnes ont eu accès à des installations d’assainissement améliorées depuis 1990.
Mais les tableaux témoignent également de violations persistantes des droits des enfants :
•Quelque 6,6 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts en 2012, la plupart de causes évitables, les privant de leur droit fondamental de survivre et de se développer.
•15 % des enfants dans le monde travaillent, ce qui compromet leur droit à être protégés contre l’exploitation économique et porte atteinte à leur droit d’apprendre et de jouer.
•11 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans mettant en péril leurs droits à la santé, à l’éducation et à la protection.
•Le droit de vivre à l’abri de tout traitement cruel ou dégradant est violé lorsque les enfants sont soumis à une discipline imposée par la violence à la maison ou à l’école contre l’exploitation économique et porte atteinte à leur droit d’apprendre et de jouer.
•11 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans mettant en péril leurs droits à la santé, à l’éducation et à la protection.
•Le droit de vivre à l’abri de tout traitement cruel ou dégradant est violé lorsque les enfants sont soumis à une discipline imposée par la violence à la maison ou à l’école. Les tableaux révèlent également des carences et des inégalités, illustrant une répartition inégale des avantages acquis et des privations. Les chances des enfants diffèrent selon que le pays est riche ou pauvre, qu’ils sont nés filles ou garçons, dans des familles fortunées ou démunies, à la campagne ou en ville, et là aussi, selon qu’ils vivent dans des zones aisées ou des quartiers défavorisés.
En instaurant la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la communauté internationale a reconnu que les enfants sont des personnes qui ont des droits qui doivent être respectés au même titre que ceux des adultes. Quatre grands principes constituent l’essence même de la CDE :
•la non-discrimination ou l’universalité (article 2) : tous les enfants ont des droits, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation ;
•l’intérêt supérieur (article 3) : l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions qui concernent l’enfant ;
•la vie, la survie et le développement (article 6) : tous les enfants ont droit de vivre, de survivre et de se développer – physiquement, mentalement, spirituellement et moralement, psychologiquement et socialement – dans toute la mesure de leurs potentialités ;
•le respect de son droit à exprimer librement son opinion (article 12) : les enfants ont le droit d’exprimer librement leur opinion sur toute question que les touchent, et que celle-ci soit prise au sérieux
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