Après de nombreuses années privilégiant la «société de services», l'industrie semble redevenir une priorité pour les instances européennes. La Commission européenne admet que, sans ré-industrialisation et modernisation de l'économie, il n'y aura pas plus de croissance et d'emplois.
Elle vient d’adopter une communication « Pour une renaissance industrielle européenne ». Celle-ci confirme l'objectif officiel de l'UE d'une participation de 20% de l'industrie au PIB de l'Europe en 2020, contre 15,1% actuellement. Néanmoins, il faut reconnaître que ce document propose davantage une gouvernance mieux coordonnée que des initiatives novatrices au niveau européen. Ainsi, un suivi plus resserré des actions menées dans les Etats membres est proposé, ceux–ci seront invités à s’engager dans un « pacte » à l’instar de celui en place en matière budgétaire afin de réorienter les investissements vers la production industrielle.
Dans un second temps, la Commission souhaite faciliter l’accès aux financements européens notamment via le programme COSME en faveur des PME et les Fonds structurels qui, dans le cadre financier 2014-2020 mettent à disposition 100 milliards d’euros pour des projets de compétitivité dans six secteurs stratégiques comme la fabrication de pointe, les transports propres, ou les réseaux intelligents.
Enfin, la Commission européenne met l’accent sur les PME qui ont plus de mal à investir dans l’innovation, les exportations ou l’intégration aux chaînes de valorisation mondiales. Elle souhaite une simplification du cadre règlementaire et une amélioration de l’efficacité de l’administration publique aux niveaux européens, nationaux et régionaux pour aider les PME. Une nouveauté : la Commission européenne prévoit la possibilité de créer une start-up dans tous les États membres dans les trois jours et à un coût maximum de 100 euros.
Dernier pilier de la stratégie : des mesures en faveur de l’accès au financement par le système bancaire en favorisant notamment les aides publiques au capital-risque (texte en cours de révision). La Banque européenne d’investissement devrait jouer un rôle plus stratégique en développant davantage les prêts à l’innovation et aux projets industriels.
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