Une étude de la CNAF apporte des éléments intéressants sur les profils des bénéficiaires du RSA, qui a succédé au RMI. Les résultats distinguent cinq profils de bénéficiaires, n’ayant pas tous les mêmes difficultés pour accéder à l’emploi.
Le premier groupe est constitué à 86 % par des jeunes (25-29 ans) en phase d’insertion qui, dans neuf cas sur dix, perçoivent le RSA pour la première fois. Leur niveau d’étude est supérieur à la moyenne (56 % ont un diplôme du supérieur). Peu éloignés du marché du travail et n’ayant pas de difficulté pour se loger, un quart d’entre eux utilisent le RSA pour financer la fin de leurs études. Les personnes de ce groupe se déclarent très mobiles géographiquement et sont « pour la plupart [prêtes] à s'engager rapidement dans une démarche de recherche d’emploi ».
Le deuxième groupe, le plus important en termes d’effectifs (35 % de la population étudiée), est composé de bénéficiaires dont les demandes de RSA sont souvent consécutives à une fin de droits à l’indemnisation du chômage (53 %) ou à une cessation d’activité (27 %). Chômeurs de longue durée pour la plupart, ils sont prêts à 95 % à s’engager dans une recherche d’emploi.
Le troisième groupe est constitué à 98 % de femmes, majoritairement isolées avec un ou plusieurs enfants à charge. D’où leur recours au RSA, bouée de secours financière. Leur principal frein à l’emploi relève de leurs difficultés à faire garder leurs enfants. Près d’une femme sur trois dans cette catégorie a moins de 25 ans.
Le 4ème groupe concerne une population plus âgée (46 % de plus de 55 ans), très peu qualifiée, en situation de grande précarité. Plus de la moitié de ces personnes ont des problèmes de logement et 76 % des difficultés dans leur vie quotidienne (santé, lecture...).
Le cinquième groupe (11 % de la population étudiée) rassemble les individus dont le passé est inconnu.La proportion des demandes de RSA suite à une fin de droits à l’indemnisation du chômage est plus élevée qu’en moyenne (43 % contre 31 %). Ils rencontrent moins souvent des difficultés dans la vie quotidienne, mais celles-ci sont plus souvent des problèmes d’endettement. Enfin, ce dernier groupe se caractérise par une mobilité géographique très faible puisque 87 % ne sont pas mobiles du tout (contre 19 % de l’ensemble de la population étudiée).
Commentaires