Les ministres de l'Environnement des Vingt-Huit ne sont pas parvenu à se mettre d'accord, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des voitures particulières, alors que tout le monde admet les dangers de la pollution automobile.
L’Allemagne a refusé de souscrire à un accord européen visant à réduire les émissions de CO2 des voitures particulières d’ici à 2020. Berlin privilégie la protection de son marché de constructeurs automobiles. L'Allemagne a réussi à rallier le Royaume-Uni et les pays d'Europe centrale afin de bloquer un projet de compromis pourtant agréé avant l'été avec le Parlement européen.
La controverse, qui oppose l’Allemagne à la France et à l’Italie porte sur les cibles d’émissions de CO2 : elles devraient être réduites à 95 milligrammes par kilomètre (mg/km) en moyenne pour tous les véhicules neufs, à l’horizon 2020, en vertu d’un accord passé à vingt-huit au printemps et esquissé dès 2008, lors de l'adoption d'un vaste paquet de lutte contre le réchauffement climatique. L'Allemagne d'Angela Merkel suggère, au contraire, de reporter cette échéance à 2024, histoire sans doute de gagner du temps pour permettre à ses constructeurs de grosses cylindrées, comme Mercedes et Audi, de faire les investissements nécessaires.
L’affaire devient politiquement sensible pour la chancelière allemande, engagée dans de délicates tractations gouvernementales avec les Sociaux-démocrates et les Verts. Elle l’est tout autant pour François Hollande, et Arnaud Montebourg, a récemment demandé à l’Elysée de ne pas céder davantage aux intérêts allemands. L’Italie, spécialiste des petites voitures, accuse l’Allemagne de vouloir "rouvrir une négociation déjà conclue"
Afin de tenter de surmonter le blocage, les Vingt-Huit ont convenu de négocier des changements "limités" au compromis déjà scellé avec les eurodéputés. Peter Altmaier, le ministre allemand (CDU) de l'Environnement, a assuré qu'il espérait toujours un vote du texte en première lecture d'ici aux prochaines élections européennes, en mai 2014. La Commission européenne est désormais chargée de trouver un nouveau terrain d'entente avec les députés européens. Pour Connie Hedegaard, commissaire européenne en charge du Climat, le report de quatre ans réclamé par Berlin, de 2020 à 2024, n'a au contraire rien de "limité".
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