La question de l’organisation et du financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes est inscrite dans l’agenda politique français depuis plusieurs années, dans un contexte général de vieillissement de la population et d’augmentation de la demande de soins de longue durée.
Aujourd’hui près de 1,2 million bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa), et on prévoit une augmentation de 35 % de cet effectif d’ici à 2030 et de 100 % d’ici à 2060.
Roméo Fontaine et Nina Zerrar dans une note de I’institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), en examine les contours dont les enjeux politiques sont importants. Le financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes s’organise en France autour de trois acteurs : la famille, l’Etat et le marché.
Face aux possibles difficultés à mobiliser davantage les solidarités publiques et familiales pour répondre à l’augmentation attendue des besoins de prise en charge, se pose la question du rôle que pourrait jouer à l’avenir le marché de l’assurance dépendance. Paradoxalement, malgré des restes à charge induits par la consommation de soins de longue durée pouvant atteindre au total jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros, la majorité des individus ne dispose pas de couverture assurantielle.
Cette revue de la littérature propose une synthèse des différents freins à la souscription volontaire d’une assurance dépendance. Les premiers renvoient au manque d’attractivité de l’offre d’assurance qui propose des garanties partielles à un prix relativement élevé. Les seconds renvoient directement aux caractéristiques de la demande d’assurance et à la manière dont les individus appréhendent le risque dépendance.
S’appuyer sur la responsabilité individuelle pour anticiper et couvrir les restes à charge induits par la consommation de soins de longue durée apparaît peu souhaitable au regard des caractéristiques du risque dépendance et de la demande d’assurance. Une analyse empirique plus précise de la perception du risque dépendance et des comportements de couverture dans le contexte français permettra d’éclairer l’opportunité d’instaurer une assurance obligatoire.
L’instauration d’une assurance obligatoire, sans présager du caractère public ou privé d’une telle assurance, peut apparaître dans ce contexte en effet comme le meilleur moyen d’assurer une réelle mutualisation des risques.
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