La politique par la preuve, a rencontré aux cours des dernières années un écho grandissant. Le recours à l’expérimentation est de plus en plus souvent cité comme une forme prometteuse de réforme des politiques publiques. La réforme de l’école, de la gouvernance des territoires,…. auraient beaucoup à gagner de cette démarche.
Elle permet de faire connaître les effets réels de ces politiques sur leurs bénéficiaires. Encore faut-il que ces résultats soient fondés sur des données objectives et réellement pris en compte.
Le simple fait d’expérimenter ne suffit pas toutefois à identifier les effets de l’action testée, ni à plus forte raison à arbitrer, sans autre forme de débat scientifique et politique, entre différentes orientations pour les politiques futures dans un domaine. Une conception exigeante de l’expérimentation est nécessaire.
L’intérêt d’une démarche d’expérimentation sociale ne tient pas seulement à ce qu’elle permet d’inventer de nouveaux modes d’action, mais aussi et peut-être surtout au fait qu’elle permet de mobiliser des méthodes d’évaluation spécifiquement conçues pour tirer les leçons des projets et en mesurer les effets. La question de la nature des méthodes d’évaluation mobilisées est donc centrale.
Un avantage décisif du cadre expérimental est de permettre de comparer l’évolution d’un groupe bénéficiant d’un dispositif nouveau à celle d’un groupe disposant des ressources habituelles des politiques publiques.
Mais au moins trois séries de critiques portent toutefois sur la validité externe des résultats d’expérimentation. Une première question est celle du caractère représentatif des individus et des territoires sur lesquels porte l’expérimentation Ensuite, les individus prenant part à l’expérimentation, acteurs comme bénéficiaires ou membres d’un groupe témoin, sont conscients de leur participation à une expérimentation, ce qui peut influer sur leur comportement. Enfin, le changement d’échelle peut induire des effets, dits d’équilibre général, qui n’affectent pas un dispositif expérimental.
C’est à cette réflexion que nous invite cette note pour la vie des idées
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