Les universités d'été sont un moment important dans la vie des partis: c'est l'occasion de se rencontrer pour les militants, et ce devrait être aussi un moment de réflexion plus apaisée, plus large, plus prospective.
Mais force est de constater une certaine dérive dans ce qu'elles deviennent.
C'est maintenant un Moment médiatique avec tous ses aspects : petites phrases, Mise en évidence de positionnement personnel? La Mise en scène est devenue principale face à la réflexion. Rencontre dans un café ! Réunion de courant en tel ou tel lieu voisin ! L'applaudimètre est devenu un élément de mesure omni présent. Les ministres sont devenus les points de référence exclusifs : c'est autour de leurs choix que se font les ateliers. Ils tiennent un discours qui s'adresse à une catégorie militante avec ce que cela a de spécifique voir déformé.
C'est devenu un moment de la rentrée politique médiatique, plus redouté que désiré, pour un PS au pouvoir, comme en témoigne les difficultés à élaborer le programme !
L'annonce de la nouvelle taxe climat/énergie par le Ministre de l'environnement est a cet égard une caricature . Son annonce à l'université des verts à Marseille, donne l'impression de vouloir flatter une composante de la majorité. Elle risque pourtant de leur faire porter l'impopularité d'une nouvelle taxe. Le changement de discours du Ministre, chez les socialistes, à La Rochelle, essaie de répondre a un autre état d'esprit marqué par l'overdose fiscale. Tout ceci conforte une forme d’impréparation regrettable et donne plutôt l'impression de vouloir occuper l'espace médiatique, et de répondre à des clientèles spécifiques… et les Français ? Les universités d'été auraient pu au contraire être l'occasion de poursuivre la réflexion du débat national sur la transition énergétique et de faire débattre de scénarios alternatifs.
Les Universités d'été ne devraient elles pas être des moments de réflexion ; les Ministres sont eux, légitimement dans l'action, et leur expression peut trouver d'autres moments et d'autres lieux. Ne devraient-elles pas être le moment où les militants s'approprient les recherches universitaires ou les points de vue de la société civile ? Des moments ou sont abordés des thématiques à venir ou le gouvernement aura à faire des choix ? Le résultat est qu’une telle organisation tolère mal la réflexion critique , l'innovation.
Cette réflexion sur le rôle des universités d'été est évidemment plus souhaitable encore quand le parti est au pouvoir. Le parti socialiste doit impérativement retrouver des moments, des espaces, de réflexion, libérés au moins partiellement des contraintes de l'exercice du pouvoir.
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