L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler ici sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite. Cette année est un peu plus particulière encore, puisque c’est le 20ème anniversaire de sa disparition.
Je n’oublie pas comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy». Cette place est située tout prêt du Lycée de la Vallée du Cailly qu’il était venu inaugurer, à ma demande (voir photo), en 1992, alors qu’il était Premier Ministre, avec son frère Michel aujourd’hui disparu.
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU, avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche. Je n’oublie pas qu’en 1988, tout jeune député, en arrivant à l’Assemblée, j’ai pris la place qu’il occupait à la commission des finances, et qu’il quittait pour entrer au gouvernement de Michel Rocard.
Pierre Bérégovoy et François Hollande, tous deux nés dans notre agglomération, ont le même souci d’un discours de vérité et du réalisme en politique, à l’école de Pierre Mendès France et de Jacques Delors.
Pierre Bérégovoy avait été meurtri par les attaques répétées, dont il avait été l’objet, à propos d’un prêt immobilier ; il avait mal vécu la déroute de la gauche aux législatives de 1993. Lui l’honnête ouvrier qu’il avait été, qui avait beaucoup travaillé pour en arriver la, ne supportait pas que cette question d’argent puisse salir son nom.
L'annonce de sa mort, le 1er mai 1993, a plongé les socialistes et les Français dans une profonde tristesse: Un parcours exemplaire qui mérite fidélité, à l’heure ou certains peu nombreux heureusement, confondent leur engagement politique, leur carrière et leurs ressources financières! Son regard exigeant, son sourire ne nous ont pas quittés.
"Tous se souviennent du militant sincère et désintéressé, de l'homme politique compétent et vigoureux qui a mis toute son énergie et sa vie même au service de la nation, d'une France forte, reconnue et généreuse. Il a consacré toute son énergie à convaincre ses concitoyens que la justice sociale doit être le but de toute action politique et qu'elle ne peut être construite que sur une économie solide, moderne et transparente. Il savait que ce sont d'abord les plus modestes qui paient les illusions de la facilité. "
François Mitterrand, avril 1995
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