Après la crise des subprimes de 2008, une nouvelle bulle financière se prépare t elle à exploser, celle de la dette étudiante. Le temps des études devient il le sas d’entrée dans une prison pour dette !
Le processus de désendettement, qui dure depuis maintenant près de trois ans aux États-Unis, se poursuit et les ménages continuent d’assainir leurs bilans et leur dette totale s’est réduite de 129,1% du revenu disponible brut en fin 2007 à 109,2% au premier trimestre 2012. En parallèle, les crédits à la consommation se sont également contractés. Toutefois, de manière surprenante, on a observé un rebond de ces derniers début 2010 principalement attribuable aux prêts étudiants, dont l’encours a atteint prés de 1000 milliards de dollars (soit environ 6% du PIB), devant les autres types de prêts à la consommation.
Va-t-on vers une crise d’ampleur comparable à celle des subprimes? Certes un défaut généralisé des prêts étudiants semble peu probable et l’encours de dette des prêts étudiants n’a rien de comparable avec celui des prêts hypothécaire. En effet, ce dernier représentait environ 9 200 milliards de dollar en 2008 contre seulement 1000 milliards de dollar de prêts étudiants aujourd’hui
La majorité des jeunes doit en effet emprunter pour faire face à des frais d’inscription en hausse constante. Les étudiants se retrouvent avec en moyenne 25.000 $ à rembourser à la fin de leur scolarité, un montant en augmentation de 54 % depuis 10 ans.
Ce sont souvent des prêts fédéraux, accordés au taux fixe de 3,4 % et garantis par l’état. Environ 83% des prêts étudiants octroyés sont garantis par le gouvernement et c’est ce dernier qui supporte majoritairement le risque de défaut des diplômés, ce qui épargne le système bancaire mais pourrait affecter les finances publiques déjà bien dégradées.
Mais le plafond de ces prêts ou la méconnaissance du système conduit également nombre d’entre eux à choisir des prêts privés, délivrés par des banques ou des établissements de crédits, à taux variables et aux conditions nettement moins avantageuses.
Cet argent abondant et relativement facile a dopé les coûts de scolarité qui ajoutés à l’augmentation du nombre d’étudiants en période de chômage, renforce le phénomène
Quelques 10 % des nouveaux diplômés n’arrivent plus à rembourser leurs crédits dans une économie en crise. Le nombre de ces défauts ne cesse d’augmenter. Le «retour sur investissement» de telles formations, censées mener à des métiers lucratifs, a été fragilisé.
Entre 2003 et aujourd’hui, les emprunts étudiants ont enflé de 663 Milliards de dollars. Et lorsque les étudiants peinent à rembourser, les taux montent à 9 %, ce qui renforcent les situations dramatiques. Mais ce qui inquiète le plus les analystes, c’est qu’environ un tiers de ces 1000 Milliards de dollars de crédits ont été titrisés, puis vendus comme produits dérivés sur les marchés.
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