Une querelle bien franco française réapparaît à l’ occasion des débats autour de la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, à propos de la place de l'anglais dans notre enseignement supérieur.
L’Article 2 prévoit que "La langue de l'enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d'enseignement est le français, sauf exceptions justifiées par les nécessités de l'enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères, ou lorsque les enseignants sont des professeurs associés ou invités étrangers". La présence de ces dispositions dans la future loi à aussitôt engager l'affrontement entre deux camps
Les contre qui regroupent aussi bien le Snesup que l'académie française, s'expriment an nom de la défense de la langue française
Les pour, à travers des grands scientifiques comme Serge Haroche, récent prix Nobel de physique, ou Cédric Villani dernier médaille Fields de mathématiques, s'expriment au nom de la présence de la science française dans les échanges mondiaux. Ces deux grands scientifiques que j'ai reçus récemment dans le cadre des forums des savoirs ont montré un tel humanisme et un tel attachement à l'école de la république qu'on ne peut les suspecter de brader les intérêts de la France !
Nous devons avoir l'humilité de comprendre que la majorité du monde ne parle pas en français, si nous voulons que la France garde une place dans la globalisation ! Au moyen âge la langue des échanges intellectuels, était le latin!
Faut-il rappeler quelques évidences :
- Le développement de l'anglais dans les échanges, internationaux est une réalité : qu'ils soient économiques, scientifiques ou tout simplement humain !
- Les étudiants aujourd'hui doivent impérativement maîtriser la langue anglaise pour se donner les meilleures chances pour leur avenir professionnel
- Les enseignements en Anglais sont une forme d'apprentissage pratique de la langue, complémentaire des enseignements linguistiques proprement dit surtout lorsqu'il faut acquérir un vocabulaire technique spécifique.
- Comme toujours ne pas ouvrir cette pratique sera une forme de sélection favorable à ceux qui peuvent apprendre par eux mêmes en raison de leur milieu d'origine
- Les étudiants étrangers seront plus attirés pour venir en France s'ils se savent soutenus au plan linguistique et en retour leur séjour les amènera à apprendre le français .
Et puis enfin, ceci ne signifie nullement la disparition de l'apprentissage du français dans notre pays. Il ne s'agit nullement de faire tous les cours en Anglais ; il s'agit d'autoriser les universités à le faire dans des conditions précises, pour un public cible . À force de nier certaines réalités on s'isole et ce que l'on voulait préserver, au contraire s'étiole : permettre de mieux maîtriser la langue anglaise assure une meilleure présence du Français sur la scène internationale !
Une note de terra nova à laquelle je renvoie insiste l’intérêt d'une telle disposition, pour permettre d'accroître le rayonnement culturel de la France pour les étudiants et les professeurs étrangers, tout en ouvrant aux étudiants français les échanges avec leurs pairs du monde entier. Cette mesure, explique cette note n'est pas incompatible avec la défense du français si un enseignement en Français Langue Étrangère (FLE) et en culture française est systématiquement proposé aux étudiants étrangers.
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