Va-t-on transformer cet échec en opportunité ? L'annonce était attendue. Le camouflet infligé au Conseil européen est pourtant d'une rare dureté. Il marque d’abord l’expression contradictoire de ce qu’est l’intérêt européen pour le parlement et pour les 27 pays : émergence d’une volonté européenne ?
Il marque aussi le progrès qu’amènent les institutions du traité de Lisbonne par le poids nouveau du parlement. Moment intéressant à un an des élections de 2014 !
Les députés européens ont en effet retoqué en très grande majorité le projet de budget 2014-2020 élaboré en février par les chefs d'État et de gouvernement. La résolution votée à Strasbourg a été préparée par les chefs de file de cinq groupes parlementaires différents : les conservateurs (PPE), les socio-démocrates (S&D), les libéraux (ALDE), les Verts/ALE et la gauche radicale (GUE/NGL), et adoptée par 506 voix pour, 161 voix contre et 23 abstentions.
"Le projet ne reflète pas les priorités et les préoccupations que le Parlement a exprimées" Ils demandent notamment de pouvoir réviser le cadre financier pluriannuel en cours d'exercice et pressent la Commission et le Conseil de créer des ressources propres pour l'UE, en majorité dépendante des contributions nationales. le président du Parlement européen, Martin Schulz, a évoqué "un grand jour pour la démocratie européenne".
Le "non" du Parlement à la décision du Conseil européen ne signifie pas un blocage institutionnel, mais plutôt la réouverture des négociations, L'Union Européenne est maintenant face aux "positions officielles du Conseil et du Parlement pour finaliser les négociations sur le prochain cadre financier pluriannuel". Deux visions de l’Europe en perspective, utile au débat démocratique ?
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