Peut-on faire de substantielles économies sur les indemnités des chômeurs, comme le suggère la Cour des Comptes dans son dernier rapport ? Les comparaisons européennes, mises en évidence par Guillaume Duval dans Alternatives économiques de Janvier 2013, montrent pourtant que la France n'est pas la plus généreuse dans ce domaine. Le graphique exprime la part de la richesse nationale accordée à chaque chômeur: La France n'est pas la plus généreuse !
Le rapport de la Cour des Comptes a rouvert le débat sur la supposée générosité de l'assurance chômage française. La preuve, expliquent ses pourfendeurs, elle est en déficit. Le problème c'est qu'il est normal que l'assurance chômage soit en déficit quand le chômage augmente. Si l'assurance chômage devait être en permanence en équilibre cela voudrait dire qu'il faudrait couper les prestations et augmenter les cotisations au moment même où le chômage remonte. Ce qui signifie qu'on aurait une action procyclique : on ajoute de la crise à la crise.
Il y a certainement des ajustements structurels à faire et des injustices à corriger (cotisations insuffisantes de l'intérim et des emplois précaires notamment) mais il ne faut surtout pas se précipiter pour rétablir l'équilibre de l'assurance chômage quand les déficits se creusent parce que le chômage monte.
De plus, si l'on souhaite avancer vers une flexisécurité sur le modèle danois, il est difficile de dire dans le même temps que les chômeurs français sont trop indemnisés. Il faut bien mesurer ce qu'une telle flexisécurité implique : selon Eurostat, avec 6 % de chômeurs en 2009, le Danemark a dépensé 3,2 % de son produit intérieur brut (PIB) pour les indemniser, les former et les encadrer. La même année, la France n'a dépensé que 2,4 % de son PIB pour prendre en charge ses 9,5 % de chômeurs. Si les Français voulaient vraiment se doter d'une flexisécurité à la danoise, ils auraient dû y consacrer 51 milliards d'euros supplémentaires cette année là… Ce graphique exprime la part de la richesse nationale accordée à chaque chômeur
c'est tout à fait juste , et c'est la, ou la solidarité de la Nation doit jouer avec le budget national : en période de croissance de chomage , il est logique que ce budget de la nation comble le déficit normal du regime indemnitaire puisque les indemnités sont plus nombreuses.... sauf que nos deficits sont tels que l'on ne peut pas!!
Rédigé par : Jean Marie | 06 février 2013 à 09:09
Pourquoi une telle injonction, un brin polémique, de la part de la cour des comptes ?...Cependant, trouver les points d'équilibre suppose de lever le tabou des "acquis"... Des régulations sont à opérer sans aucun doute. MC
Rédigé par : CHATAIGNER | 06 février 2013 à 12:15
Je partage l'avis de Jean Marie : des déficits à un moment donné sont parfaitement légitimes, et c'est le cas du système d'indemnisation du chomage lorsque celui ci augmente , mais encore faut il pouvoir financer ces déficits et lorsque les déficits se creusent partout, cela devient intenable
Rédigé par : Bénédicte | 06 février 2013 à 18:07