Les inquiétudes sur la cohésion sociale prennent, avec les crises économiques récentes, une ampleur particulière. Outre la montée des inégalités, de nombreuses lignes de fracture affaiblissent le ciment des sociétés européennes travaillées par l’individualisme.
Selon un récent baromètre1, seuls 38 % de nos concitoyens pensent que la société française offre à chacun la place qu’il mérite. Outre le phénomène de décrochage des populations les plus vulnérables, qui oblige à repenser les politiques de soutien, le sentiment de déclassement affecte une part croissante de la population, en particulier parmi les classes moyennes, qui se sentent victimes d’évolutions qu’elles ne maîtrisent plus : contraction du marché de l’emploi, cherté des logements, persistance des mécanismes de discrimination, croissance de l’insécurité sociale, etc.
Ces phénomènes alimentent l’idée d’une fragmentation accrue de la société française. Face à cette situation, les pouvoirs publics demeurent en première ligne. Quand on demande à nos concitoyens de désigner les acteurs les plus légitimes à intervenir pour améliorer la cohésion sociale, ils citent d’abord l’État (35 % des répondants de ce même baromètre), puis les collectivités locales, communes, départements et régions (30 % au total). Seul un quart d’entre eux s’en remet à l’action individuelle. Voilà qui constitue pour les pouvoirs publics une marque de confiance mais surtout un défi renouvelé dans un contexte où les anciens repères se voient déstabilisés.
Il s’agit donc à la fois de mieux répondre aux attentes et aux besoins de nos concitoyens les plus vulnérables, de renforcer les dispositifs de prévention et de trouver de nouvelles modalités d’action contre les conséquences sociales de la pauvreté, du chômage, des discriminations selon l’origine, des inégalités sociales et territoriales, etc. Le spectre d’action est large. Mais quelles sont les méthodes les plus appropriées à cet impératif de promotion de la cohésion sociale et par quels acteurs peuvent-elles être portées ?
De septembre 2010 à avril 2012, le Centre d’analyse stratégique et la Direction générale de la cohésion sociale ont organisé une série de quatorze séminaires publics sur les instruments et les acteurs des politiques de cohésion sociale. Le compte-rendu et le fruit des réflexions issus de ces rencontres ont été rassemblés dans un rapport qui vient d’être publié.
Ce document a été réalisé à partir d'une triple ambition : éclairer la décision publique par les apports de la recherche la plus récente ; mettre en lumière des exemples de bonnes pratiques locales avec, pour chaque thème retenu, un travail de repérage des innovations locales ; placer ces travaux dans une dimension internationale. Car, comme les deux structures l’expliquent « Aller regarder ailleurs, c’est […] d’abord constater que les problèmes s’y posent souvent de façon similaire. Mais c’est aussi s’apercevoir que les réponses institutionnelles diffèrent sensiblement. »
Téléchargement Rapport sur les politiques de cohesion sociale
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