Alors que se déroule la célébration des 50 ans du traité Franco Allemand, alors que l’on parle tant des difficultés liées à la perte de compétitivité, à la croissance du chômage, la comparaison sur la place du travail en France et en Allemagne est un stimulant utile pour la réflexion politique . La fondation Robert Schuman revient sur cette question à travers une note de Alain Fabre .
Si La France et l’Allemagne ont en commun de vouloir conserver un haut niveau de protection sociale dans une économie mondialisée, le rôle du travail dans l’économie et la société les opposent assez nettement.
L’Allemagne organise, par le jeu autonome d’une relation responsable entre entrepreneurs et salariés, une économie et une société dans laquelle le travail, et notamment le travail qualifié pour assurer un haut niveau de protection sociale, est placé au centre du système et de sa stratégie. Depuis une dizaine d’années, l’Allemagne a accompli des réformes sociales d’envergure qu’il s’agisse de l’assurance-maladie, des retraites ou du fonctionnement du marché du travail, toutes ayant pour fin de réduire son coût et de maintenir son lien avec l’entreprise.
A l’inverse, la France entretient une sorte de « sur-taxation » du travail, notamment du travail qualifié, considérant que son économie et sa société doivent s’organiser autour de la consommation soutenue par des transferts sociaux, dans une logique keynésienne et colbertiste. Dans ces conditions, elle hésite sur un allégement du coût du travail et limite son effort à des mesures de portée réduite, focalisées sur le travail non qualifié.
La ligne de partage entre les deux pays, consiste à préserver la capacité concurrentielle du système productif dans le cas de l’Allemagne quand la France, au contraire, tend à renforcer le poids de la charge sociale sur les entreprises pour préserver son système de protection sociale. Le processus cumulatif de la perte de compétitivité des entreprises françaises et de dépenses sociales croissantes conduit le gouvernement à durcir davantage la contribution d’un tissu productif à bout de souffle.
C’est cette logique qu’essaie d’inverser le Président de la République à la fois dans son pacte de compétitivité, et dans son soutien résolu à ,la négociation sociale sur le marché du travail. Toutefois la fuite en avant sur l’allègement du cout du travail atteint très vite ses limites sans modification substantielle de notre protection sociale qui on l’a vu reste un amortisseur de crise mais qui aujourd’hui atteint ses limites ! Mais l’Allemagne, montre que l’entreprise constitue à la fois un élément fort de l’intégration sociale et une communauté de richesse partagée à préserver. Vaste débat !
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