La crise financière a révélé l’échec des courants de pensée dominants de la science économique, qui ne l’avaient pas vue venir. Mais ce n’est pas le cas de tous les économistes. En réaction à l’article de Paul Krugman paru dans le New York Times, James K. Galbraith revient dans un article pour la vie des idées sur les travaux des chercheurs qui avaient été ignorés, aussi bien par les régulateurs que par la majorité de la communauté scientifique.
Ces travaux offrent aujourd’hui le cadre conceptuel d’une nouvelle régulation financière. Dans son dernier ouvrage, L'Etat prédateur, il dénonce « l'emprise magique des conservateurs sur les esprits de la gauche », et invite cette dernière à se « désintoxiquer » de l'idéologie du marché dominant, en ce sens qu'il n'apporterait aucune solution à la crise contemporaine, à la pauvreté, aux inégalités, ou à la crise écologique, et appelle au contraire à la planification économique.
James K. Galbraith est professeur d’économie à la Lyndon B. Johnson School de l’université du Texas. Economiste hétérodoxe, il s’inscrit dans une longue lignée marquée par la figure mondialement reconnue de son père, John Galbraith. Comme lui, il rejette de manière radicale la plupart des apports et des méthodes de la théorie économique néo-classique.
En 2009 dans une interview à Libération, il déclarait, « il est temps d’utiliser un gros mot: planification. Il faut le faire parce que le marché ne sait pas prévoir l’avenir. Et à la question Si vous aviez un conseil à donner au PS…, il ajoutait : « Cessez d’avoir peur de ces économistes. Cessez de faire génuflexion et signe de croix devant ces libéraux qui vous récitent le catéchisme des thèses libérales, alors même qu’elles font plus de mal que de bien… Cessez d’avoir peur des orthodoxes, affirmez des idées hétérodoxes. Ne tombez pas dans le piège de ceux qui disent: «On ne peut rien faire».
L'État prédateur. Comment la droite a renoncé au marché libre et pourquoi la gauche devrait en faire autant, Le Seuil, 2009
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