Les Etats Européens se sont dotés d’une monnaie commune mais ils n’ont pas mis en commun leurs dettes : il existe autant de marchés financiers, autant de notations, que d’Etats, créant ainsi des turbulences accrues dans la zone Euro.
Et pourtant la dette publique de la zone Euro pèse 90% de la zone Euro contre 200% au Japon ; Le déficit budgétaire de la zone Euro est un peu supérieur à 5% contre 12% aux USA et près de 10% au Royaume Uni. Les Euro-obligations, ou encore Euro bonds, permettraient de mettre en commun tout ou partie des dettes, et d’emprunter sur les marchés financiers solidairement au lieu de le faire au niveau de chaque Etat.
Après que de nombreuses pistes aient été mises en œuvre sans véritable succès, n’en n’est on pas arrivé à une étape incontournable ? Les avantages en sont évidents : un marché de la dette européen équivalent à celui des Etats Unis, des taux d’emprunt inférieurs à celui que peut obtenir chaque Etat individuellement, un obstacle à la spéculation sur tel ou tel Etat….
La contre partie est bien sur que cesse le laxisme budgétaire de certains Etats qui dépensent plus pour fonctionner que leurs recettes le permettent. Mais la dette pour investir, « la bonne dette », est largement possible en Europe compte tenu de l’importance de l’épargne, ou d’un commerce extérieur équilibré.
Plusieurs solutions sont possibles comme ne mettre qu’une partie (60% ?) de la dette dans le pot commun, qui permettrait à la fois un assainissement des budgets mais en même temps, une solidarité européenne. Derrière cette démarche de « bon sens » se posent en fait des questions essentielles : peut-on envisager cette mise en commun sans renforcer le contrôle sur les dépenses publiques des Etats ? Qui peut, ou doit, exercer ce contrôle ? La légitimité politique de la commission pour le faire doit elle être accrue ?
Derrière les Euro bonds, on le voit pointent les enjeux sur l’avenir même de la construction Européenne : point de départ d’une nouvelle étape pour certains ? point d’arrivée après avoir fait le ménage pour d’autres ? A coup sur leur création est un pas important vers le fédéralisme européen, un sujet de débat à ne pas évacuer !
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