Ou en est on du printemps Arabe, qui apparaissait comme un effondrement de château de cartes, avec l’étrange faiblesse d’un autoritarisme qui s’était pourtant largement consolidé durant la dernière décennie, avec un islamisme redouté, des armées en embuscade , des institutions démocratiques fragiles… Jean Noel Ferrié revient sur ces questions dans un Regard froid sur le printemps arabe, pour Télos
Nous disposons aujourd’hui, à travers une autre note de JANA JABBOUR pour Télos, de la première étude d'opinion relative à la perception qu’ont les populations arabes du «printemps arabe». Rétrospectivement, la grande majorité des sondés (57%) voit dans le printemps arabe un soulèvement authentique pour la dignité et la liberté, loin des calculs politiques ou partisans et de l’influence des puissances étrangères. Les Arabes affichent un soutien fort aux révolutionnaires. Ils expriment leur soutien aux révolutionnaires au Yémen (89%), en Syrie (86%) et au Bahreïn (64%). Les révolutions ont affecté l’image que les populations arabes se font des puissances étrangères, régionales et internationales.
La Turquie est incontestablement la grande gagnante de ces évènements la France, elle est perçue favorablement : elle occupe le second rang après la Turquie pour le « rôle constructif » qu’elle a joué dans les évènements du printemps arabe. Toutefois, ce résultat est à nuancer : si les Tunisiens avaient été interrogés, il est probable que le résultat eût été différent car l'attitude de la France n'a pas été bien perçue
De façon plus ponctuelle,JEAN-NOËL FERRIÉ dans une note pour Télos évoque les « obscurs jeux de pouvoir » en Egypte et BAUDOUIN DUPRET évoque dans une autre note pour Télos la situation au Maroc : «les élections ne règlent pas tout !»
Du coté européen le ton semble plus ferme. "La violence a diminué mais cela ne suffit pas : la violence doit cesser et le plan de Kofi Annan doit être mis en vigueur dans son intégralité » déclare Catherine Ashton, Chef de la diplomatie européenne. Les Euro Députés demandent la démission et la comparution de Bachar al-Assad devant la Cour pénale internationale ainsi que la mise en place d'un mécanisme de contrôle de l'embargo sur les armes transitant vers la Syrie.
Le Policy Paper de Timo Behr pour Notre Europe, revient sur la révision des politiques de voisinage engagée alors par l'Union européenne et appelle à dépasser la logique centrée sur « l'élargissement allégé ». Timo Behr estime que malgré certains changements positifs introduits par l’UE, cette révision n’a pas réussi à modifier les modalités et l’orientation des relations euro-méditerranéennes.
L’UE conserve une vision eurocentrée de l’intégration du pourtour méditerranéen, reposant sur une version « allégée » de la politique d’élargissement. Cependant, cette stratégie n’offre pas une vision réaliste de l’avenir de l’engagement de l’UE. Au contraire, l’Union doit trouver comment concilier sa vision eurocentrée avec la réapparition de tendances panarabes et panislamiques et les perspectives d’émancipation dans les pays ayant fait la révolution.
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