À la suite des tueries de Toulouse et Montauban, Nicolas Sarkozy a annoncé trois nouvelles mesures pour réprimer "l'apologie du terrorisme", fidèle à son habitude de faire de la loi un instrument de communication médiatique en se saisissant de l'actualité, de promulguer des "lois de circonstance" qui s'empilent sans cohérence, avec de moins en moins d'efficacité.
Cette nouvelle annonce renvoie le président candidat, ancien ministre de l'Intérieur, à son bilan en matière de sécurité. Dans ce domaine, l'autosatisfaction du chef de l'État masque difficilement les ravages causés par quatre erreurs stratégiques alors que ce sont les plus fragiles qui sont d'abord victimes de l'insécurité:
- la suppression de la police de proximité, condition à la fois de la reconnaissance du travail de la police par les habitants, d’une bonne information des trafics et des réseaux par les policiers….
- la politique du chiffre confondue avec l’efficacité, qui décrédibilise toutes les statistiques et induit des effets négatifs dans les comportements pour conforter « l’affichage » et les apparences...
- la suppression de plusieurs milliers de postes de policiers élargissant les mailles du filet de la sécurité
- la frénésie législative qui le conduit à chaque incident à proposer une loi, sans évaluation sérieuse à la fois de l’incident et des dispositifs existants, et à rechercher des boucs émissaires renforçant l'irrationalité des réactions
On est dans la pure gesticulation médiatique que j'ai déja dénoncé ici, il y a bien longtemps . Touché depuis dix ans par le sarkozisme, le domaine de la sécurité sera un des plus durs à redresser tant le sens de la mesure et de la réalité y a été perdu.
Terra Nova a publié à la fois un bilan intéressant préfacé par Robert Badinter «L'imposture, dix années de politique de sécurité de Nicolas Sarkozy» et des propositions à discuter «changer de politique de sécurité»
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