Il y a trente ans était célébrée pour la première fois de façon officielle le 8 mars, la journée de la femme. Françoise Thébaud dans une note de la fondation Jean Jaurès , en retrace l’histoire « Le 8 mars, journée de la femme. 1982-2012» Téléchargement Du document
Lorsque François Mitterrand est élu président de la République en 1981, la gauche dispose d’un programme sur les droits des femmes et de militantes aguerries, dont Yvette Roudy, nommée ministre des Droits de la femme. L’institutionnalisation de la journée du 8 mars est l’une des réalisations de ce ministère et témoigne du caractère incontournable de la question. Le 8 mars 1982 donne lieu à de nombreuses manifestations, dont le point fort est la réception donnée à l’Élysée et le discours de François Mitterrand. Malgré des difficultés réelles (notamment sur le dossier du remboursement de l’IVG), le 8 mars 1982 est doté d’une grande force symbolique et a marqué les esprits. Les 8 mars suivants seront moins éclatants, le gouvernement et l’Elysée étant moins impliqués.
La création d’une journée annuelle internationale des femmes destinée à soutenir et à diffuser leurs revendications résulte d’une initiative socialiste allemande. C’est en effet sur la proposition de Luise Zietz et de Clara Zetkin (figure éminente du parti social-démocrate) que l’Internationale des femmes socialistes en retiendra le principe à Copenhague en 1910. Cette journée internationale sera célébrée pour la première fois en Europe le 19 mars 1911.
Lénine en 1921 choisit le 8 mars pour rendre hommage au rôle des femmes dans les débuts de la révolution russe. En 1955, une grève d’ouvrières new-yorkaises de 1857 met en avant cette symbolique .Cette origine mythifiée sera reprise par les mouvements féministes des années 1970 qui l’inscrivent dans leurs combats pour l’autonomie des femmes. Leur action porte au niveau international, puisque l’ONU déclare 1975 « année de la femme », avant de décréter en 1977 le 8 mars journée internationale des femmes et d’adopter en 1979 une Convention internationale sur l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes.
L’institutionnalisation de la journée du 8 mars l’a installée dans le paysage médiatique, en faisant un sujet classique et repris chaque année, sans que la dimension revendicative n’en soit toujours justement représentée. Souvent, dans les reportages à l’étranger, ce sont les femmes victimes mises en avant, jamais les modèles positifs de l’Europe du Nord. Le discours médiatique n’est donc pas exempt d’une certaine ambiguïté. La journée du 8 mars a peut-être perdu en mobilisation ce qu’elle a gagné à voir sa légitimité reconnue : sans doute faudrait-il retrouver l’esprit de 1982, quand Yvette Roudy voulait faire bouger la société, convaincre que les femmes ont des droits et construire l’égalité
Ghislaine TOUTAIN dans un autre rapport pour la Fondation Jean Jaurès « L’égalité entre les femmes et les hommes : Ne pas y renoncer, malgré la crise » fait un large tour d’horizon de la situation contrastée des femmes dans la société française et européenne ; force est de constater que le chemin à parcourir est encore long pour parvenir à une réelle « démocratie égalitaire et paritaire » ancrée dans les mentalités et les pratiques.
L'observatoire des inégalités offre une « Synthèse : les inégalités entre les femmes et les hommes en France »,
Enfin l'IFOP présente un regard « Les femmes : des électeurs comme les autres ? »,
Je vous donne L'appel du 8 mars pour la dignité et l'égalité, lancé par huit femmes Arabes venant de Tunisie, Égypte, Syrie, Libye, Algérie. Ce texte sera remis au Président du Conseil Européen à l'occasion du Sommet des chefs d'état et de gouvernement de l'Union Européenne à Bruxelles le 25 mai 2012
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